Le Procès de condamnation de Jeanne d'Arc est parvenu jusqu'à nous en 3 copies authentiques (sur les 5 rédigées en 1431). Deux sont sur papier et une sur vélin. Une copie a été lacérée en 1456 lors de la sentence de nullité du premier procès, la dernière est perdue.

   Le manuscrit ms1119 de la Bibliothèque de l'Assemblée Nationale est le plus bel exemplaire, le seul sur vélin, sans doute destiné à Pierre Cauchon le juge de Jeanne (voir Sources). Ce manuscrit authentique a été rédigé par Guillaume Manchon, premier notaire du procès. Il est très complet et le texte est bien assuré. J. Quicherat, P. Champion et P. Tisset ont utilisé le manuscrit 5965 du fonds latin pour leur publication du Procès mais Paul Doncoeur pensait que ce ms 1119 était le meilleur.

  Il est très probable que ce procès a été rédigé en Latin avant le 30 novembre 1431 (Voir Fraikin - à noter que Cauchon n'était plus évêque de Beauvais à partir du 8 août 1432 mais évêque de Lisieux).
  Après avoir été déposé au Parlement de Paris, le manuscrit arrive dans la collection de Le Nain de Tillemont dans des circonstances inconnues puis dans la remarquable collection privée de M. de Cotte dans la première moitié du XVIII° siècle. Son fils revendra cette collection, pour un prix très faible, à la Bibliothèque de l'Assemblée Nationale en 1811. Le manuscrit ms 1119 s'y trouve depuis cette date.
  A noter que la reliure actuelle du manuscrit original est une très médiocre demi-basane réalisée au milieu du XIXème siècle.

  En 1955, dans un souci de facilité de consultation et de sauvegarde, Jean Marchand le bibliothécaire de l'Assemblée Nationale l'a fait reproduire en fac-simile et en couleurs chez Plon, en 500 exemplaires. La reproduction est remarquable, sur papier épais. Les pages sont reproduites à l'identique y compris la découpe et cette couleur "brûlée" sur les bords des feuillets qui est réelle sur le livre original.

  Le manuscrit comprend 119 feuillets recto-verso signés des notaires à chaque recto. Après les sceaux de Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et de Jean Lemaître, inquisiteur, commencent les "actes postérieurs" au procès que les notaires ont refusé de signer.

  J'ai fait relier mon exemplaire. La notice de présentation de Jean Marchand est insérée dans un onglet à la fin du manuscrit.

  Même si ce n'est qu'un fac-simile, je suis toujours impressionné devant ce témoignage authentique du procès sans doute le plus célèbre, étonnant et dramatique. Il est heureux qu'il ait survécu à toutes les vissicitudes de l'Histoire (guerres de religion, révolutions, incendies etc.) pour parvenir jusqu'à nous.

  Il est difficile aujourd'hui de se procurer un exemplaire de cette édition. Le mien vient des USA.



Format : folio (34 x 25.5 cm)
Reliure : plein chagrin "crème", dos 4 nerfs sautés
Gardes "crème"
Editeur : Plon - 1955 (en 500 exemplaires)
119 folios de 26 cm + introduction de Jean Marchand. La couverture de chez Plon a été conservée (photo 4).