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Chronique
des Cordeliers de Paris
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Folio
488 |
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inchois que le roy Charles allast devant Paris, avoit eu ung conseil
entre l'archevesque de Rains, le seigneur de La Trimouille, Poton
et La Hire d'une par, et messire Jehan de Luxembourg, le chancellier
de Bourgongne, les seigneurs de Croy et sire Bourdin de Saligny
et autres ; mais il n'y eubt nulle conclusion de abstinences ne
de paix ; et fu la journée tenue emprès La Fère.
Quant les gens du roy virent que ilz n'aroient point
de obéissance à Paris, on envoia à Compiengne
par pluseurs foix ; et enfin se rendy par traictié et fist
obéissance audit roy Charles, et y fu commis Willaume de
Flavy, cappitaine, à grant puissance. Et se rendirent tous
les fortresses de Creil, le pont Saint-Massence, Chasteau-Thierry
et aultres pluiseurs ; mais Breteuil et Chartres se tinrent avec
Ponthoise, Mante, Vernon, les pons à Meulen, Charenton, bois
de Vissaine et aultres. Et ainsi demoura la guerre par tout le royaulme
comme devant. L'entrée du moix de septembre, firent les Bourguignons
de la haulte Bourgongne une destrousse sur les gens du duc de Bar
à cause du seigneur de Vergey.
En ce tamps, le III ° jour du mois d'aoust, party
le régent de Paris en armes et envoia unes lettres au roy
Charles sur le fait de ses assemblées et concquestes, desquelles
la teneur s'ensieut :
"Nous Jehan, régent de France, duc de Bethfort,
faisons savoir à vous, Charles de Valloix, qui vous souliés
nommer daulphin de Viennoix et maintenant sans cause vous dictes
roy, etc..."
Avant que le roi Charles allât devant Paris, il y avait eu un conseil
entre l'archevêque de Reims, le seigneur de La Trémoille, Poton et
La Hire d'une part, et Messire Jean de Luxembourg, le chancelier de
Bourgogne, les seigneurs de Croy et Lourdin de Saligny de l'autre; mais,
en conclusion, on n'en vint ni à une trêve ni à une paix. La journée fut
tenue près de La Fère.
Quand les gens du roi virent que Paris ne viendrait pas à obéissance,
des députés furent par plusieurs fois envoyés à Compiègne. La ville se rendit
par traité et fit obéissance au roi Charles. Guillaume de Flavy y fut
commis pour capitaine avec de grandes forces.
Alors se rendirent les forteresses de Creil, le Pont-Sainte-Maxence,
Château-Thierry, Lagny et plusieurs autres ; mais Breteuil, Chartres tinrent
bon, ainsi que Pontoise, Mantes, Vernon, le Pont-à-Meulan, Charenton,
le bois de Vincennes et d'autres. La guerre demeura ainsi par tout
le royaume de France...
...En ce temps, le troisième jour du mois d'août, le régent partit en
armes de Paris, et envoya une lettre au roi Charles sur le fait de ses
guerres et conquêtes... (2)
Source
: édition Jules Quicherat - 1882.
Mise en Français plus moderne : J.-B.-J. Ayroles "La vraie Jeanne d'Arc - t.III.
Notes :
1 600 à 700 hommes morts.
2 Cette lettre qui est un défi a été publiée
dans la chronique de Monstrelet, chap.65.
Lire le texte
complet ici.
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