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Jeanne
d'Arc par Henri Wallon - 5° éd. 1879
Appendice II-10 : Assesseurs |
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Il y eut 95 assesseurs environ qui parurent à diverses
fois. On en compte quelquefois jusqu'à 60 dans une même
séance (cf. L'Averdy, Notice des man., t. III, p. 382-391).
Raoul Roussel et D. Gastinel, deux des assesseurs, sont
désignés parmi les membres du conseil en 1429, le premier
avec 300 liv., le deuxième avec 100 liv. de gage. (Ch. de
Beaurepaire, Mémoire de la Société des antiquaires de
Normandie, t. XXIV, 2e livr., p. 172-173.) Raoul Roussel
devint archevêque de Rouen en 1443 et seconda puissamment
Charles VII quand la Normandie fut reconquise. Jean
Beaupère, Pierre Maurice et Nicolas Midi avaient été tout
récemment nommés chanoines de Rouen pendant la vacance
du siége par le roi d'Angleterre, en vertu de son droit
de régale. (Voy. Ch. de Beaurepaire, Recherches, p. 60.) Le
même auteur fait observer que dans un procès d'hérésie
intenté fort peu de temps auparavant à Segueut, avocat du
roi, on avait convoqué tous les représentants tant du clergé
régulier que du clergé séculier ayant droit de siéger dans
une assemblée provinciale, tandis qu'ici l'évêque de Beauvais fit un triage. Il eut grand soin, par exemple, de ne
point convoquer l'évêque d'Avranches, qui occupait, il est
vrai, son siége dès 1391, bien avant la conquête des Anglais,
et qui avait manifesté des sentiments favorables à la Pucelle.
Mais par contre il y appela des docteurs de Paris dont
les dispositions lui étaient connues. M. de Beaurepaire fait
remarquer encore que la plupart de ces assesseurs étaient
non les représentants naturels de leurs communautés, mais
des ecclésiastiques réfugiés à Rouen de divers points du
diocèse comme partisans des Anglais (ibid., p. 86-88).
Pierre Cauchon évita néanmoins d'appeler régulièrement
les docteurs anglais résidant à Rouen, ce qui aurait trop
manifestement rendu suspect le tribunal. Avec William
Haiton qui apparaît souvent on ne trouve que William
Brolbster et Jean de Hampton, prêtres, le premier à la
clôture de l'information (25 mars) et tous les deux à la
lecture de l'acte d'accusation et quand Jeanne fut appelée à
répondre (Procès, t. I, p. 193, 196 et 202).
Source
: Jeanne d'Arc - Henri Wallon - 5° éd. 1879.
Notes :
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