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Jeanne
d'Arc par Henri Wallon - 5° éd. 1879
Appendice II-8 : Jeanne menée à Rouen |
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C'est par inadvertance que Vallet de Viriville, tout en
gardant Saint-Valery et Eu comme lieux de passage, croit
que le voyage se fit par mer jusqu'à Dieppe. Les Anglais
n'étaient pas assez sûrs de la mer pour lui confier ainsi la Pucelle; s'ils avaient été par mer du Crotoy à Dieppe,
ils n'eussent point touché à Saint-Valery et encore moins à la ville d'Eu, qui est à près d'une lieue dans les terres.
L'itinéraire de la Pucelle est fort bien tracé par un auteur
qui paraît avoir eu entre les mains plusieurs documents,
aujourd'hui perdus, sur Jeanne d'Arc : « Au sortir des murailles
de la ville de Crotoy, on la mit dans une barque accompagnée
de plusieurs gardes pour lui faire passer le trajet
de la rivière de Somme, qui est fort large en cet endroit, à cause que c'est l'embouchure de la mer Océane, qui contient
environ demy lieue quand le flux est monté, et descendit à Saint-Valery qu'elle salua du coeur et des yeux,
estant patron du pays de Vimeu où elle entroit, comme elle
avoit salué l'église de saint Riquier, patron du pays de Ponthieu d'où elle sortoit. Elle ne s'arrêta pas en la ville de
Saint Valery : car ses gardes la conduisirent à la ville
d'Eu, et de là à Dieppe, puis enfin à Rouen, qui estoit la
ville qu'on avoit choisie pour estre le dernier théâtre d'honneur
où la vertu de nostre sainte fille devoit paroistre. »
(Histoire généalogique des comtes de Pontieu et maïeurs
d'Abbeville (1657), par le P. Ignace de Jésus Maria (Jacques
Samson). Voy. Procès, t. V, p. 360-363.)
Jeanne était arrivée à Rouen, un peu avant le 28 décembre
1430. Les lettres de territoire données à Pierre Cauchon
par le chapitre de Rouen, et datées de ce jour, constatent qu'elle y était déjà. (Procès, t. I, p. 21.)
Source
: Jeanne d'Arc - Henri Wallon - 5° éd. 1879.
Notes :
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