Accueil                                                         Admin
22 novembre 2024  

 Son histoire

par Henri Wallon

 Les sources

Procès condamnation

Procès en nullité...

Chroniques & textes

Lettres de J. d'Arc

 Compléments

Bibliographie

Librairie numérique

Dossiers

 Recherches

Mises à jour du site

Recherches

 

 ACCÈS CARTES

     Carte de France (1429)

     Carte Nord France (1429)

     Carte environs Domrémy

     Carte environs Orléans

     Carte siège d'Orléans

     Vues Orléans et pont

 

 Interactivité

Contact

Liens johanniques

Sauvez la Basilique

Procès de réhabilitation
V-4 - Déposition de Jean Marcel

  Jean Marcel, citoyen et bourgeois de Paris, âgé de cinquante-six ans environ, produit par lesdits seigneurs commissaires l'an et jour susdits, juré et interrogé, etc...

  Et d'abord interrogé sur le contenu des Ier, IIe, IIIe et IVe articles présentés en cette cause, il dit et déclare sous serment n'avoir aucunement connu cette Jeanne à l'époque où elle fut amenée dans la ville de Rouen ; il la vit pour la première fois lorsqu'elle fut admonestée à la prédication de Saint-Ouen.
  De même interrogé sur le contenu des Ve, VIe, VIIe, VIIIe et IXe articles, il déclare savoir seulement ce qui suit : à savoir que le témoin demeurait dans la ville de Rouen à l'époque où Jeanne fut prise, près de Compiègne, et conduite à Rouen. Maître Pierre Cauchon était alors évêque de Beauvais, et, à ce qu'on disait, il la réclama pour faire son procès ; mais par quelle passion fut-il poussé ou comment procéda-t-il le témoin l'ignore.
  Sur le contenu du Xe article le témoin déclare avoir entendu dire que la dame de Bedford fit inspecter Jeanne, pour savoir si elle était vierge ou non, et on la trouva vierge ; de même il a entendu dire par Jeannot Simon, tailleur de tuniques, que cette dame duchesse de Bedford lui avait fait faire pour Jeanne une tunique de femme, dont il voulut la revêtir, en la prenant doucement par la poitrine. Elle en fut indignée et gifla ledit Jeannot.
  Interrogé ensuite sur le contenu des XIe, XIIe, XIIIe et XIVe articles, il déclare seulement avoir entendu dire par maître Jean Le Sauvage, de l'ordre des frères précheurs, questionné plusieurs fois sur Jeanne, qu'il avait assisté au procès mené contre elle ; mais il ne voulait en parler qu'avec beaucoup de réticence. Il lui confia cependant une chose, à savoir qu'il n'avait jamais vu une femme de cet âge donner tant de peine à ceux qui l'interrogeaient ; et il admirait beaucoup ses réponses et sa mémoire, car elle se souvenait de ce qu'elle avait dit. Et une fois, comme le notaire, après avoir rédigé, relisait ce qu'il avait écrit, Jeanne lui dit qu'elle n'avait pas répondu ainsi, et s'en rapporta aux assistants ; ceux-ci dirent tous que Jeanne avait raison, et on apporta une correction à sa réponse.
  Sur le contenu de tous les autres articles le témoin déclare, comme il l'a dit plus haut, qu'il fut présent au sermon fait à Saint-Ouen, et qu'il vit là Jeanne pour la première fois ; il se rappelle que maître Guillaume Érard, docteur en théologie, fit la prédication en présence de Jeanne, laquelle était, à son avis, en habit d'homme ; mais ce qu'on a fait ou dit au cours de ce sermon, il n'en sait rien, car il était très loin du prédicateur ; le témoin a cependant entendu maître Laurent Calot et quelques autres dire à maître Pierre Cauchon qu'il tardait trop à prononcer sa sentence, qu'il jugeait mal ; et Pierre Cauchon répondit qu'on en mentait.
  Il déclare en outre qu'il assista à la seconde prédication, le jour où Jeanne fut brûlée, et il la vit dans le feu proclamant et disant plusieurs fois à haute voix : Jésus. Il croit très fermement qu'elle mourut en catholique, qu'elle eut une bonne fin, comme une bonne chrétienne. Cela, il le sait par la relation des religieux qui l'accompagnaient à l'heure de sa mort ; et il en vit beaucoup, et même la plupart des assistants, qui pleuraient, pleins de douleur et de pitié, car on disait que Jeanne avait été injustement condamnée.
Le témoin, dûment interrogé sur le contenu desdits articles, ne sait rien d'autre.

                          

  Johannes Marcel, civis et burgensis Parisiensis, ætatis LVI annorum, vel circiter, per eosdem dominos commissarios anno et die prædictis productus, juratus et examinatus, etc...

  Et primo, interrogatus de contentis in I., II., III. et IV. articulis articulorum in hujusmodi causa productorum : dicit et deponit, ejus medio juramento, quod eamdem Johannam nullo modo noverat tempore quo fuit adducta in villa Rothomagensi ; et eam primo vidit quando fuit prædicata in Sancto Audoeno.
  Item interrogatus de contentis in V., VI., VII., VIII. et IX. articulis, deponit se scire solum ea quæ sequuntur : videlicet quod ipse loquens moram trahebat in villa Rothomagensi, pro tempore quo ipsa Johanna fuit capta prope Compendium et adducta in villa Rothomagensi. Et dicit quod magister Petrus Cauchon erat tunc episcopus Belvacensis, qui, ut audivit dici, eam requisivit, ut faceret suum processum ; sed quo zelo et aut qualiter processit, nihil scit.
  De contentis in X. articulo deponit ipse loquens
quod audivit dici quod domina de Bedfort (1) eamdem Johannam fecit visitari an esset virgo vel non, et quod inventa fuit virgo ; et audivit dici cuidam Johannotino Simon sutore tunicarum, quod domina ducissa Bedfordiæ fecerat fieri pro eadem Johanna quamdam tunicam ad usum mulieris, quam quum eidem induere vellet, eam accepit dulciter per mammam. Quæ fuit pro hoc indignata, et tradidit dicto Johannotino unam alapam.
  Deinde, interrogatus de contentis in XI., XII. et XIII., deponit solum quod audivit dici a quodam magistro Johanne Le Sauvaige (2), ordinis Fratrum Prædicatorum, qui pluries cum loquente loculus fuit de eadem Johanna, quod ipse fuerat in processu deducto contra eam, de quo cum magna difficultate loqui volebat. Unum tamen sibi dixit, quod nunquam viderat mulierem talis ætatis, quæ tantam dedisset poenam examinantibus ; et multum mirabatur de responsionibus ipsius Johannæ et de sua memoria, quia habebat memoriam de his quæ dixerat. Et una vice, dum notarius aliquid scripsisset et quod scripserat retulisset, dixit ipsa Johanna notario quod non ita responderat, et adstantibus se retulit ; qui adstantes dixerunt omnes quod ipsa Johanna bene dicebat ; et fuit facta correctio illius responsionis.
  De contentis in omnibus cæteris articulis deponit ipse loquens quod, ut supra dixit, ipse fuit in sermone facto apud Sanctum Audoenum, et ibidem primitus eamdem Johannam vidit ; et recordatur quod magister Guillelmus Erard, doctor in theologia, fecit prædicationem in præsentia dictæ Johannæ, quæ, ut videtur loquenti, erat in habitu viri ; sed quid actum aut dictum fuit in eodem sermone nihil scit, quia, ut dicit, distabat multum a prædicatione, et licet audiverit ipse loquens quod magister Laurentius Calot
et aliqui alii dixerunt magistro Petro Cauchon quod nimis tardabat de proferendo suam sententiam, et quod male judicabat, et ipse magister Petrus Cauchon respondit quod mentiebatur.
  Dicit insuper quod ipse fuit in secunda prædicatione, in die qua ipsa Johanna fuit igne cremata, et vidit eamdem Johannam in igne clamantem et dicentem pluries Jhesus alta voce. Et credit firmissime quod obierit catholice, et finivit bene dies suos, et in statu bonæ christianæ. Et hoc scit ex relatu religiosorum qui eam associabant in hora mortis suæ ; et vidit plures, et quasi majorem partem de adstantibus, flentes et dolentes pro pietate, quia dicebatur ipsam Johannam fuisse injuste condemnatam.
  Nec aliud scit ipse loquens, super contentis in dictis articulis debite interrogatus.


Sources :
- Texte latin : Quicherat - Procès t.III p.88 à 90.
- Traduction : Pierre Duparc, t.IV p.62 et suiv.

Notes (Quicherat) :
1 Anne de Bourgogne, fille de Jean-sans-Peur, mariée en 1423 au duc de Bedford.

2 Il est appelé dans les procès-verbaux de la condamnation Radulphus Silvestris.

Remarques de J.B.J. Ayroles sur ce témoignage :
Un seul Le Sauvage est signalé dans le procès de condamnation.
Puisque celui dont parle Jean Marcel fut un des assesseurs, il semble que l'on doit conclure à l'identité du personnage, malgré la différence des prénoms. Celui qui est ici appelé Jean est appelé Rodolphe dans le premier procès. Ce serait donc un Dominicain qui aurait émis les suffrages dont il sera question dans la suite; il n'aimait pas à parler du procès, vraisemblablement par crainte d'être traité comme son confrère Pierre Bosquier.

Procès de réhabilitation
Témoins de Paris

Les dépositions :

Jean Tiphaine
Guillaume de la Chambre
Mgr Jean de Mailly
Me Thomas de Courcelles
Me Jean Monnet
Louis de Coutes
Gobert Thibault
Simon Beaucroix
Jean Barbin
Marguerite de La Touroulde
Jean Marcel
Mgr le Duc d'Alençon
Fr. Jean Pasquerel
Fr. Jean de Lenizeul
Simon Charles

Le Sire de Termes
M. Haimond de Macy
Colette Milet
Pierre Milet
Me Aignan Viole





Légal         Contacts
 
© 2006-2024 - SteJeannedArc.net
1412-2012
Jeanne d'Arc, histoire et dictionnaire