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Procès
de réhabilitation
V-3 - Acte de réception et d'interrogatoire des témoins |
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uit l'enquête faite à Orléans par le seigneur archevêque de Reims sur le contenu des premier, deuxième, troisième, quatrième et cinquième articles d'interrogatoire produits en cette cause, les autres articles étant omis pour faire plus bref, lorsque les témoins n'eurent rien à déclarer à leur sujet.
Jean, par la miséricorde divine archevêque et duc de Reims, l'un des juges commis par notre très saint seigneur le pape Calixte, ainsi que nos collègues commis en cette affaire avec la clause « Que vous, ou deux, ou l'un d'entre vous, etc... », ayant à juger une demande en nullité d'un procès intenté et de sentences rendues autrefois par feu seigneur Pierre Cauchon, évêque de Beauvais, et Jean Le Maistre, inquisiteur de la perversité hérétique dans le diocèse de Beauvais, sur poursuite de maître Guillaume d'Estivet, promoteur des causes criminelles de la cour
de Beauvais, contre cette Jeanne d'Arc, communément appelée
la Pucelle, demande en nullité tendant à la justification
de la condammée, nous certifions et attestons la vérité de ce
qui suit : En raison des articles présentés aux fins de preuve par
Isabelle, la mère, et par Pierre et Jean d'Arc, les
frères de Jeanne d'Arc, demandeurs en cette cause, et aussi
en raison de notre charge, afin d'examiner la vérité entière sur le contenu des articles, présentés et admis à la preuve,
nous avons procédé à l'audition de certains témoins, jurés,
examinés, et absous quant à leur déposition du consentement
exprès du promoteur de la cour de Beauvais, les uns cités
par nous d'office, les autres produits par lesdits Isabelle,
Pierre et Jean ; et nous avons fait mettre par écrit leurs
déclarations, dépositions par notre cher maître Guillaume
Item sequitur inquesta facta Aurelianis per dominum archiepiscopum Remensem,
de et super contentis in primo, secundo, tertio, quarto et quinto articulis
articulorum in hac causa productorum, aliis causa brevitatis omissis,
quum testes de et super aliis nil deponere sciverunt.
JOHANNES, miseratione divina archiepiscopus et dux
Remensis, alter judicum commissorum a sanctissimo
domino nostro papa Calixto, una cum nostris in hac
parte collegis, cum illa clausula : « Quatenus vos vel
duo aut unus vestrum, etc...,» quarumdam causarum
nullitatis processus et sententiarum olim, per quondam
dominos Petrum Cauchon, episcopum Belvacensem,
et Johannem Magistri, inquisitorem hæreticæ pravitatis
in dioecesi Belvacensi, instante quodam magistro Guillelmo
de Estiveto, promotore causarum criminalium
curiæ Belvacensis, contra quondam Johannam d'Arc,
vulgariter dictam la Pucelle, facti et latarum, atque
expurgationis ejusdem : certificamus et in veritate attestamur
[quod], tam vigore articulorum admissorum ad probandum, ex parte Ysabellis, matris, Petri et
Johannis d'Arc, fratrum dictæ Johannæ, actorum in
hujusmodi causa, quam ex officio nostro, et ad scrutandum
omnimodam veritatem de et super contentis in
articulis in hujusmodi causa productis et ad probandum
admissis ; ad examen nonnullorura testium de
mandato nostro personaliter citatorum, atque pro
parte dictorum Ysabellis, Petri et Johannis, productorum,
a nobis et per nos juratorum et examinatorum, ac ad cautelam quoad actum deponendi absolutorum,
de expresso consensu promotoris curiae Belvacensis,
processiraus, atque dicta et depositiones eorumdem in
scriptis redigi fecimus, per dilectum nostrum magistrum Guillelmum Delasalle, notarium publicum,
modo et forma inferius declaratis.
Source : Texte original latin : "Procès de Jeanne d'Arc" - T.II - Jules Quicherat (1844), p.92.
Traduction : Pierre Duparc, "Procès en nullité de la condamnation de Jeanne d'Arc", t.IV, p. 1 et 2.
Notes sur l'illustration :
- Cette église élevée au XII° siècle, est la plus ancienne d'Orléans encore debout. Parmi ses paroissiens illustres, on compte Isabelle Romée, la mère de Jeanne d'Arc. Cette église d'un style roman très pur, devint, lors de la révolution, un magasin à sel.
Aujourd'hui, l'édifice est un centre culturel qui accueille de nombreuses expositions. On note les sculptures d'animaux du chevet, la cage d'escalier du clocher, visible sur la façade et les deux corbeaux au-dessus du portail, qui jadis supportaient un auvent.
- notes de la plaquette apposée devant l'église -
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