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24 novembre 2024  

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par Henri Wallon

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Procès de condamnation
Divers autres assesseurs

EAN DE CASTILLON, de CASTILLIONE ou de CASTILLIONO, dit HULOT DE CHATILLON, d'origine normande, docteur en théologie, archidiacre d'Evreux en 1429, résidait à Rouen antérieurement au procès et jouissait d'un certain crédit auprès du gouvernement anglais.
  Il importe de ne pas le confondre avec un homonyme, Jean de Castillon (ou de Castiglione), qui fut évêque de Coutances.
II est peu probable, comme l'ont dit certains témoins de la réhabilitation, que l'archidiacre d'Evreux ait été évincé des audiences ou malmené par Cauchon, à cause de l'intérêt qu'il aurait témoigné à Jeanne d'Arc, puisqu'il fut chargé de l'exhorter à la soumission et qu'il participa à la sentence de condamnation, le 29 mai. Son exhortation à Jeanne avait été suivie de la délibération par laquelle le Chapitre de Rouen se prononçait collectivement contre elle.
  En 1433, il remplaça Couppequesne comme chanoine de Rouen. Il fut aussi chanoine de Coutances et archidiacre du Vexin normand ; il demeurait encore à Rouen en 1439.

GUILLAUME DE CASTILLON, maître ès-arts et bachelier en l'un et l'autre droit était cousin de Jean de Castillon, nommé évêque de Coutances après la mort de Gilles de Duremort et résidait habituellement à Rouen auprès des chefs du gouvernement anglais.
  Il occupa, avec son parent, deux maisons canoniales, dont l'une avait été habitée par Raoul Roussel (rue Saint-Nicolas), avant son élection au siège de Rouen, et l'autre par le pénitencier (1) Jean du Quesnay.
  Il fut remplacé, comme chanoine de Rouen, par Jean du Bec, en 1452.

ROBERT GHILLEBERT, anglais d'origine, docteur en théologie et doyen de la chapelle du roi d'Angleterre, fut remplacé en 1433 par Richard Patry.
  Il n'est mentionné qu'aux deux dernières journées : au 29 mai, où il condamna expressment la Pucelle en la déclarant relapse, et au 3o mai, où il assista, sur la place du Vieux-Marché, au sermon de Midy et à la lecture de la sentence.
  Robert Ghillebert est probablement le même qui fut nommé à l'évêché de Londres en 1436.

GUILLAUME HAITON, autre clerc anglais, bachelier en théologie, secrétaire des commandements du roi d'Angleterre, fut l'un des rares ecclésiastiques anglais qui suivirent officellement le procès dont il ne manqua pas une séance. On peut le considérer comme ayant été l'espion du gouvernement anglais : car il fut l'un des secrétaires qui voulurent au début, forcer les greffiers à falsifier les procès-verbaux.
  Il avait opiné contre la torture, mais il assista à l'abjuration et ensuite à la sentence définitive.
  Membre du conseil de Henri VI, avec les abbés de Fécamp et du Mont-Saint-Michel, en 1431, il fut destitué de son office de secrétaire des commandements du roi, en 1433.

RICHARD DE GROUCHET, maître ès-arts et bachelier en théologie, était instituteur à Rouen et devait jouir d'une grande réputation, puisqu'il fut l'un de ceux que l'assemblée générale du clergé diocésain désigna pour s'occuper de l'ambassade au Concile de Bâle. En 1441, il donna sa démission de maître des écoles de grammaire, poste qui lui avait été confié par le chancelier Morelet.
  Il était chanoine de la collégiale de la Saussaye, au diocèse d'Evreux.
  Son nom se retrouve à chaque page des procès-verbaux du procès. Assesseur assidu avec Pierre Minier et Jean Pigache, il signa avec eux une délibération qui lui valut l'honneur d'une censure, si l'on en croit du moins, les déclarations faites lors de la réhabilitation. "Ils avaient donné leur avis sous le coup d'une terreur telle, qu'ils se seraient sauvés de Rouen s'ils l'eussent osé !" Cependant ils n'en votèrent pas moins contre Jeanne le 19 mai ; mais Minier, le curé de Boos, eut le courage de s'abstenir à la dernière séance.

JEAN PIGACHE, maître ès-arts, bachelier en théologie, curé de Saint-Vaast de Crasville-la-Mallet, reçu au service de la Cathédrale (1416), à la chapelle des Innocents (1426), obtint du Chapitre la permission de se rendre à Rome en 1427. Nous venons de préciser le rôle qu'il joua au procès avec le curé de Boos et Richard de Grouchet.
  En 1441, Cauchon lui avait confié la direction des écoles de Saint-Candé-le-Vieux.
  Il était maitre de grammaire des enfants de chœur de la Cathédrale en 1445 et 1446.
  Il fut chanoine de Rouen en 1447.

PIERRE MINIER, bachelier en théologie, était curé de Boos et dut mourir peu de temps après le supplice de la Pucelle, en 1432 on 1433. Avec Jean Pigache et Richard de Grouchet, il déclara qu'il ne se croyait pas suffisamment édifié sur les révélations de Jeanne. II se rangea pourtant avec eux au sentiment de l'Université. Il confia au courageux Houppeville que leur avis n'avait pas plu  à Cauchon, qui l'avait refusé, en lui disant d'avoir à distinguer la théologie des décrets, et de laisser les décrets aux juristes.

JACQUES LE CAMUS, docteur en théologie, chanoine de Reims, avait été mandé de Paris pour assister au procès de la Pucelle ; mais on le vit seulement apparaître deux dans la prison, d'abord avec Cauchon, pour constater la rechute, puis, avant le supplice. On le considéra sans doute comme trop suspect de partialité en faveur des Anglais pour lui demander son avis motivé. Il avait, en effet, embrassé avec ardeur le parti de Henri VI qui l'avait dédommagé des confiscations que sa défection lui avait fait encourir, par la cure de la Trinité de Falaise.
  Son rôle effacé au procès semble néanmoins lui avoir permis de conserver ses prébendes rémoises, en vertu des amnisties octroyées par Charles VII.   Il mourut en 1438.

JEAN FOUCHIER, docteur en théologie, fut présent aux séances des 2 et 19 mai où il condamna Jeanne par une adhésion formelle à l'avis de l'Université. Il figure, en outre, au procès-verbal d'abjuration.

DENIS DE SABREVOIS, docteur en théologie, ancien recteur de l'Université de Paris, député de la nation de Normandie au Concile de Bâle, assista aux séances des 24, 27 février, 1er et 3 mars. Ce personnage considérable disparut brusquement du procès à partir du 3 mars.

BERTRAND DUCHESNE, de l'ordre de Cluny, docteur en décrets, doyen de Lyons-en-Santerre, n'a siégé que le 19 mai. Il crut pouvoir émettre un avis favorable à la condamnation, sans avoir rien connu du procès.


  En dehors de ces personnages qui doivent particulièrement attirer l'attention à raison du rôle qu'ils ont joué dans la procédure de Cauchon, on trouve encore de nombreux assesseurs qui n'ont siégé que très accidentellement sans avoir pris de délibération et sans avoir participé aux votes de condamnation.
  Nous relevons sommairement leurs noms, avec l'indication des séances auxquelles ils ont assisté. Frère Jean de Bastis (2 mai) ; Nicolas Bertin, qui accompagna Cauchon pour constater la rechute (28 mai) ; - Guillaume Brolbster, prêtre du diocèse de Londres (25, 26 et 27 mars) ; Jean Carpentier, docteur en théologie (24, 27 février, 2 mai) ; - Eustache Cateleu (2 mai) ; Pierre Cavé, licencié en droit civil (1er mars) ; Enguerrand de Champrond, official de Coutances (24 mars) ; Jean Duval, prêtre, bachelier en théologie (24 février) ; Jean Eude, idem (2 mai) ; Jean de Favé, docteur en théologie (27 février) ;  Julien Flosquet qui constata seulement la rechute (28 mai) ; John Hampton, prêtre anglais (27, 28 mars) ; Nicolas de Houbent, secrétaire apostolique (12, 13, 14, 15 mars) ; - Nicolas Lamy, docteur en théologie (3 mars) ; Guillaume Lecauchois, prêtre (2 et 24 mai) ; Rolland L'Ecrivain, docteur en médecine (3 mars) ; Richard Legaigneur, bachelier en théologie (21 février) ; Guillaume Legrand, prêtre (2 mai) ; Reginald Lejeune, prêtre (2 mai) ; Guillaume Lemaitre, bachelier en théologie (24 février) ; Jenn Letonnelier, prêtre (2 mai) ; Jean Levautier, bachelier en théologie (27 février, 1er mars) ; frère Guillaume Lhermite, curé de la Haye, au diocèse de Coutances (22 février) ; Jean Mahommet (2 mai) ; Jean Manchon, chanoine de Nantes, frère du greffier (14 mars) ; Philippe Maréchal, licencié en droit canon (1er mars) ; Nicolas Maulin, docteur en théologie (24, 27 février, 1er et 3 mars) ; Nicolas Médici, docteur en théologie (24, 27 février) ; Adam Milet, secrétaire du roi d'Angleterre, du diocèse de Rouen (25 mars) ; Pierre Orient,  prêtre du diocèse de Châlons (25 mars) ; Richard Prat, docteur en théologie (21, 22, 24 février, 2 mai) ; Jules Quenivet, docteur en médecine (3 mars) ; Jean de Rosay, curé de Duclair (2 mai).


                                                 


Sources : Albert Sarrazin - "Jeanne d'Arc et la Normandie au XV° siècle" - 1896
Illustration : "La grande histoire illustrée de Jeanne d'Arc" H.Debout - 1922

Notes :
1 Prêtre autorisé à confesser.



Procès de condamnation

Présentation :

- L'organisation du tribunal
- Les sources existantes
- Plan chateau de Rouen
- La prison de Jeanne

Procès :
- Procès


Complément :
- Etude de l'abjuration
- Lettres de garantie




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