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Journal d'un Bourgeois de Paris-
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chap.533 |
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tem, le XXVIeme jour dudit moys (1), l'an mil IIIIc XXX, firent faire les gouverneurs de Paris [grans] feux, comme on fait à la Sainct-Jehan d'esté (2), pour ce que le peuple s'esbahissoit de ce que les Arminalx avoient partout le meilleur où ilz venoient, et firent entendre au peuple que c'estoit pour le jeune roy Henry qui se tenoit roi de France et d'Angleterre, qui estoit arrivé à Boullongne, lui et grant foison de souldoiers, pour combatre les Arminalx, dont il n'estoit rien, ne du duc de Bourgongne nouvelle nulle n'estoit. Si estoit le monde aussi comme au desespoir de ce que on ne gaingnoit rien, et que les gouverneurs leur faisoient ainsi entendant que brief ilz auroient secours, dont quelque signeur ne faisoit nul semblant de secours, ne d'aucun traicté, pour quoy [moult] des mesnaigers de Paris se departoient, de quoy Paris affeblioit moult.
Source : Texte original et notes d'érudition : "Journal d'un bourgeois de Paris" - Alexandre Tuetey - 1881.
Notes (A. Tuetey) :
1 Avril 1430.
2 Le jeudi 28 avril 1430, vint la nouvelle à Paris que le jeune roi d'Angleterre venait de débarquer à Calais. Pour célébrer son heureuse arrivée, le chancelier fit chanter un Te Deum à Notre-Dame et allumer des feux de joie dans les rues de Paris ; le lendemain il y eut processions générales à Notre-Dame à Sainte-Geneviève (Arch.nat.).
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