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24 novembre 2024  

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Les mémoires du pape Pie II
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é en 1405, près de Sienne, à Corsignano, depuis Pienza, du nom du célèbre pontife auquel cette bourgade donna le jour, Æneas Sylvius Piccolomini occupa le siège de saint Pierre, sous le nom de Pie II, de 1458 à 1464.
  De rares talents cultivés par un travail si opiniâtre. qu'il en abrogeait sommeil et repas, firent que d'une famille pauvre et obscure. Eneas Sylvius Piccolomini parvint au sommet des dignités de la terre. Par quelles étapes, ce serait trop long de l'exposer. Il faudrait le montrer écrivain d'une exquise latinité, poète, historien, orateur, diplomate ; tout jeune, et non encore dans les ordres sacrés, secrétaire de l'assemblée de Bâle, attaché à des doctrines schismatiques que dans la suite personne ne combattit jamais plus vigoureusement que lui, le conduire à la cour de l'empereur Frédéric III dont il devint le secrétaire, le montrer cardinal en 1456. après avoir été titulaire de plusieurs évêchés. Pape, rien ne lui fut plus à coeur que de réunir les princes chrétiens contre le Turc qui venait de conquérir Constantinople. Ce que n'avait fait aucun autre Pape, il se croisa lui-même, et mourut à Ancône. au moment où il se disposait à conduire les soldats de la Croix contre le Croissant.
  Pie II a laissé de nombreux ouvrages. Dans l'histoire de l'état de l'Europe sous Frédéric III, il a, sur la divinité de la mission de la Pucelle, une phrase qui sera citée, après les pages enflammées qu'il lui a consacrées dans le récit des choses mémorables advenues de son temps : Pii II, Pontificis Maximi, commentarii rerum memorabilium, quæ suis temporibus contigerunt a N. D. Jobellino vicario jamdiù compositi. Gobellini était secrétaire de Pie II. S'il a tenu la plume, le pape a dicté. C'est attesté par l'ami et le biographe du pontife, Antonio Campano, dans une lettre au cardinal de Pavie, le neveu adoptif de Pie II. Le mérite de l'oeuvre le décèle mieux encore. L'auteur s'y montre historien de premier ordre, rapide, concis, mouvementé. On trouve à un haut degré ces qualités dans les passages consacrés à la vénérable Pucelle.
  En dehors de ce que publiait la renommée, Piccolomini avait eu plusieurs occasions d'entendre raconter l'histoire de la Vierge-Guerrière. A Bâle il avait été en communication avec les députés de l'Université de Paris, avec les prélats et les clercs français et anglo-bourguignons qui faisaient partie de l'Assemblée. Il avait assisté au congrès d'Arras comme secrétaire des députés de Bâle. Au congrès de Mantoue, Jean Jouffroy avait débité en sa présence, sur la Pucelle, le lamentable passage cité dans un volume précédent. Ainsi qu'il a été observé. Jouffroy, sachant que Pie II écrivait ses mémoires, lui recommanda de parler honorablement de son maître. Par complaisance pour Jouffroy. Pie II a inséré dans sa narration, sous la forme d'un doute, deux hypothèses du légat bourguignon qui sont réfutées par ce que le narrateur avait dit précédemment et par ce qu'il dit à la suite. Le récit de Pie II, vrai dans sa substance, renferme plusieurs erreurs de détail. Il n'en est pas moins fort intéressant, tant par la conviction clairement affirmée de la divinité de la mission que par l'enthousiasme du pontife pour l'admirable et stupéfiante Vierge, ainsi qu'il s'exprime, dont les hauts faits exciteront dans la postérité plus d'étonnement qu'ils ne trouveront de créance.

chapitres :

Ses mémoires à propos de la Pucelle


                                                 


Source : Quicherat - Tome IV p.507 à 518.
Présentation et traduction : J.-B.-J. Ayroles "La vraie Jeanne d'Arc - t.IV".




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