|
Livre
VII - ROUEN - L'instruction
III
- Les témoins - p.147 à 157 |
|
' est uniquement des procès-verbaux que nous
avons tiré l'exposition de ces interrogatoires, et
nous en avons pris le texte comme faisant foi, sous
certaines réserves préalablement indiquées : mais
il y a tout un supplément à cette enquête, supplément
fourni par les greffiers, les assesseurs et
autres témoins qui, après avoir figuré au jugement
de condamnation, ont comparu pour la réhabilitation
de la Pucelle ; et il serait bien étrange d'écarter
les témoignages du second procès comme suspects
de faveur, pour s'en tenir uniquement aux actes
du premier, quand celui-ci porte si évidemment la trace de la prévention et de la haine. C'est d'ailleurs
par le texte même de ce premier procès qu'on peut
vérifier ce qui est dit au second des pièges tendus à Jeanne, des difficultés proposées à son ignorance,
de la continuité accablante de l'épreuve, et de cette tactique habile qui entrecoupait les demandes et
changeait de matière pour tâcher de la faire varier
dans ses déclarations. Les juges entassaient questions
sur questions ; à peine commençait-elle à
répondre à l'un qu'un autre l'interrompait ; et plusieurs fois elle dut leur dire : « Beaux seigneurs,
faites l'un après l'autre. » Les assesseurs eux-mêmes
sortaient harassés de ces séances. Jeanne
avait bien le droit d'en être aussi fatiguée; elle se
plaignait qu'on la tourmentât de questions inutiles.
Un jour même, au rapport du procès-verbal, elle demanda que, si on la devait mener à Paris, on lui
donnât le double de ses interrogatoires, « afin, dit-elle,
que je le baille à ceux de Paris et leur puisse dire : « Voici comme j'ai été interrogée à Rouen et mes réponses, et que je ne sois plus travaillée de
tant de demandes. » Elle eût voulu n'avoir plus à répondre, et pourtant c'était là son triomphe. Tous
les témoins en déposent, et la pâle copie où sa
parole est reproduite suffit encore pour confirmer ce qu'ils en déclarent (1).
On peut donc les en croire quand ils disent que
plus dune fois les assesseurs eux-mêmes, que les
gens les plus habiles, que de grands clercs, auraient eu grand'peineà satisfaire aux questions dont elle
se tirait ; on peut les en croire quand ils vantent sa
simplicité, son bon sens, sa présence d'esprit, sa mémoire, et cette prudence dans ses réponses, et
cette hardiesse de langage, qui témoignaient tout à
la fois de la sûreté de son jugement et de la droiture
de son coeur. Ils n'approuvent pas tout dans
ce qu'elle dit, et c'est une marque de l'entière
liberté de leur témoignage. Jean Lefebvre trouve qu'elle insistait trop sur ses révélations ; Isambard
de la Pierre dit que, quand elle parlait des affaires
publiques et de la guerre, elle semblait animée du
Saint-Esprit, mais que, quand elle parlait de sa
personne, elle feignait beaucoup de choses. Mais
l'impression générale était pour elle. Malgré la terreur qui régnait dans l'assemblée, des voix s'élevèrent pour protester contre l'esprit et les procédés
de l'interrogatoire. Un jour, dit-on, Jean de Châtillon osa dire, comme autrefois Jean Lefebvre
dans la question de la grâce, qu'elle n'était pas
tenue de répondre, et, comme il se faisait un grand tumulte parmi les assistants, il ajouta : « Il faut
bien que je décharge ma conscience. » Mais l'évêque
lui ordonna de se taire et de laisser parler les juges. D'autres fois, quand Jeanne trompait l'interrogateur
par la précision de sa réplique, il y en
eut qui s'écrièrent : « Vous dites bien, Jeanne. » Des gens que n'avaient pu convaincre les merveilles
de sa mission étaient vaincus par cette
nouvelle épreuve et commençaient à la croire inspirée. Des Anglais mêmes furent émus en l'entendant.
Un jour un docteur (Jacques de Touraine),
qui voulait sans doute faire preuve de zèle pour
eux, au risque d'irriter leurs ressentiments contre
Jeanne, lui demanda si elle avait jamais été en un
lieu où les Anglais aient été tués : « En nom Dieu,
si ay (j'y ai été), dit-elle, comme vous parlez doucement
! pourquoi ne voulaient-ils pas se retirer de
France et retourner dans leur pays ? »
Un des seigneurs anglais qui étaient là s'écria
:
« C'est vraiment une bonne femme; si elle était
Anglaise (2) ! »
Ce qui rendait plus vive encore l'impression des
débats, c'est que Jeanne, aux prises avec tant de
docteurs, était seule à soutenir leur attaque. Pas une main dont elle pût s'appuyer, pas un seul de
tous ces maîtres en droit civil ou en droit canon
qui fût près d'elle pour mettre en garde sa simplicité contre le péril ou éclairer son ignorance. Au
commencement elle avait, selon Massieu, demandé
qu'on lui donnât un conseil, et c'était de droit strict pour une accusée mineure de vingt ans : mais on
lui dit qu'elle n'en aurait pas, qu'elle eût à répondre comme elle voudrait. Après ce refus, elle ne pouvait guère espérer que personne vint s'offrir à elle. Cependant l'humanité ne perd jamais entièrement ses droits, et quelquefois, quand les questions étaient trop difficiles, des assesseurs, par un mouvement naturel, prenaient la parole pour la guider : mais ils en étaient durement repris, soit par l'évêque, soit par Jean Beaupère, chargé, comme on l'a vu, d'interroger pour lui dans plusieurs des séances publiques. On les notait comme favorables : or il en pouvait résulter autre chose que la réprimande de l'évêque, car près de révoque il y avait au procès les Anglais; et ils faisaient qu'on ne l'oubliât point. Parmi les assistants on comptait plusieurs dominicains, entre autres Isambard de la Pierre, l'un des acolytes du vice-inquisiteur Jean Lemaitre, et qui ne paraît pas
avoir vu de meilleur œil que lui la conduite de cette affaire. Quand il venait avec le vice-inquisiteur
aux interrogatoires de la prison, il se plaçait
volontiers à la table auprès de la Pucelle, et ne
manquait pas l'occasion de l'avertir en la poussant,
ou par quelque autre signe. On le remarqua,
et un jour, comme il revenait au château l'après-midi
pour admonester Jeanne avec Jean de la Fontaine, commissaire de l'évêque, il rencontra Warwick,
qui l'accueillit l'insulte et la menace à la
bouche : « Pourquoi, lui disait-il dans sa fureur,
pourquoi souches-tu (soutiens-tu ?) le matin cette
méchante en lui faisant tant de signes ? Par la
morbieu, vilain, si je m'aperçois plus que tu mettes
peine de la délivrer et avertir de son profit, je te
ferai jeter en Seine (3). »
On aurait même voulu lui ravir dans cet isolement
la consolation et la force qu'elle cherchait
dans sa foi. Pendant les interrogatoires publics, quand Jeanne, conduite de sa prison à la salle des
séances, passait devant la chapelle du château,
elle demandait à l'huissier Massieu si le corps de Jésus-Christ était là, et le requérait qu'il lui permît
de s'arrêter à la porte pour y faire sa prière.
Le promoteur, l'ayant su, gourmanda violemment
l'huissier : « Truant, lui disait-il, qui te fait si
hardi de laisser approcher cette excommuniée
de l'église, sans licence ? Je te ferai mettre en telle
tour que tu ne verras lune ni soleil d'ici à un mois,
si tu le fais plus. » Et comme l'huissier ne tenait
pas trop rigoureusement compte de la menace, le
promoteur, guettant sa victime au passage, vint
plusieurs fois s'interposer entre elle et la porte de
la chapelle, pour empêcher qu'elle n'y priât (4).
Jeanne était donc seule et sans conseil de la part
des hommes ; je me trompe : elle eut des conseillers,
mais pour la trahir et pour la perdre. Le
bruit public en signala plusieurs qui se chargèrent
de cette mission infâme. Le greffier Boisguillaume
nomme entre autres ce même promoteur, qu'on
trouve au premier rang dans tous les actes de violence
ou de perfidie à l'égard de Jeanne. Mais on
s'accorde surtout à donner le principal rôle dans
cette machination à un chanoine de Rouen, nommé
Nicolas Loyseleur. Avant même que le procès commençât,
Loyseleur avait été mis à l'œuvre auprès de Jeanne. Il feignit d'être de sa province et de son parti, homme de métier, prisonnier comme elle,
et, trouvant moyen de lui plaire par les nouvelles
qu'il lui donnait du pays, il cherchait à tirer d'elle à son tour, dans les entretiens qu'on savait leur
ménager seul à, seul, des confidences qui pussent
donner prise à l'accusation. L'évêque et Warwick,
auteurs de la ruse, voulaient même donner à ces
infamies un caractère authentique : ils s'étaient
placés dans une chambre voisine d'où l'on pouvait,
par une ouverture faite exprès, entendre tout ce qui
se dirait dans la prison, et ils y avaient amené les
greffiers pour recueillir cette conversation prétendue secrète. Mais les greffiers refusèrent leur
office, disant qu'il n'était pas honnête de commencer
de la sorte le procès. Le juge n'y perdit
rien. Loyseleur, abusant de la confiance de Jeanne,
se chargeait de porter lui-même à l'évêque les paroles
qu'il avait recueillies, et c'est par là, selon
toute apparence, que l'information commença.
Mais il n'eut pas seulement mission de surprendre
ses secrets : il était chargé de lui donner des conseils, d'égarer sa simplicité, de l'entraîner et de
l'affermir dans la voie où l'on comptait la perdre.
Pour donner plus d'expansion aux confidences de
Jeanne, plus d'autorité à ses propres conseils, il
avait repris l'habit de prêtre, et venait à elle en
qualité non-seulement de compatriote et de compagnon
d'infortune, mais de confesseur (5).
Cette perfidie ne fut pas sans résultat. Loyseleur
ne tira de Jeanne aucune confidence qui la pût
compromettre, mais il lui donna des conseils qui
préparèrent l'œuvre de l'accusation. Dans cette
question si complexe de la soumission à l'Église,
il ne put pas faire que Jeanne ne démêlât, avec son bon sens ordinaire, la vérité, et ne distinguât clairement
ce qu'elle devait à l'Église universelle et au
Pape comme une simple fidèle, et ce qu'elle avait le droit de refuser à l'évêque de Beauvais comme à
son ennemi : mais il contribua peut être à donner
des apparences suspectes à ses justes défiances, à
lui faire ajouter des réserves équivoques à ses
actes de soumission ; il fit que la chose parût suffisamment embrouillée pour que le juge, même
après l'épreuve si triomphante pour Jeanne de ses
interrogatoires, soit publics, soit privés, pût encore
se dire avec une joie homicide ce qu'il disait
au commencement à son greffier Manchon : « Nous allons faire un beau procès !»
Source : Jeanne d'Arc - Henri Wallon - 5° éd. 1879
Notes :
1 Piéges, etc. : « Fiebantque sibi per examinatores quam subtiliores
quæstiones quas facere poterant. » T. II, p. 342 (Manchon) ;
cf. p. 350 (ls. de la Pierre). — « On lui demandent questions trop
difficiles pour la prendre à ses paroles et à son jugement. » T. II,
p. 8 (Ladvenu); cf. p. 365 (id.). — « Quod vidit eam interrogari
difficilibus, involutis et captiosis interrogationibus, ut caperetur in
sermone. » T. II, p. 358 (Marguerie). — « Quod interrogantes totis
viribus laborabant ad capiendum eam in verbis. » T. III, p. 180 (Cusquel).
— Longueur de l'interrogatoire : « Et eam multum vexabant
interrogatores, quia non cessabant aliquando eam interrogare
per tres horas de mane et totidem post prandium. » Ibid., p. 167
(Ladvenu) ;cf. t. II, p. 365, et t. III, p. 176 (Fabri).
Questions entrecoupées : « Aliquando interrumpebant interrogatoria, transeundo de
uno ad aliud, ad experiendum an ipsa mutaret propositum. »
T. II, p. 368 (Fabri), et t. III, p. 176 : « Ita truncabant sua interrogatoria
quod vix poterat respondere. » — « Dum ipsa Johanna
interrogaretur, erant sex assistentes cum judicibus qui interrogabant
eam (dans la prison), et aliquando unus interrogabat, et ipsa
respondebat ad quaesitum, alius interrumpebat responsionem
suam, etc. » T. III, p. 155 (Massieu).
Fatigue : « .... In tantum
quod doctores assistentes exinde erant multum fatigati. » T. III,
p. 175 (Fabri). — Multum defatigabatur in interrogationibus. »
T. II, p. 342 (Manchon). — Plainte de Jeanne : « Quod nimis
vexabatur ex interrogatoriis quæ non pertinebant ad processum. »
T. II, p. 326 (N. de Houppeville) ; cf. p. 327 (d'après le vice-inquisiteur
J. Lemaître). — « Quod si ita sit quod ducatur Parisius,
quod ipsa habeat duplum istorum interrogatoriorum et responsorum
ejus, ut ipsa tradat illis de Parisius,... et ut amplius ipsa non vexetur
de tot petitionibus. » T. I, p. 154 (Procès-verbal).
2 Difficulté des questions : « Imo sapientior homo mundi cum
difficultate respondisset. » T. III, p. 176 (Fabri). — « Audivitque
ab ore domini tunc abbatis Fiscampnensis quod unus magnus clericus
bene defecisset respondere interrogationibus difficilibus sibi réponfactis. » T. II, p. 358 (R. de Grouchet). — Quibus unus magister
in theologia cum difficultate respondisset. » T. III, p. 64 (J. Monnet)
; cf. p. 48 (J. Tiphaine).
Simplicité et prudence de Jeanne : « Et erat multum simplex, et vix sciebat Pater noster, licet aliquando,
dum interrogaretur, prudenter responderet. » T. III, p. 166
(Ladvenu) ; cf. t. II, p. 8 et p. 364 (le même) ; t. III, p. 174 (Fabri) ;
p. 185 (le Parmentier).
Présence d'esprit et mémoire : « Et
habebat multum bonam memoriam, quia, dum eidem aliquid petebatur,
ipsa dicebat : « Ego alias respondi et in tali forma, » et
faciebat quærere a notario diem in qua responderat, et ita inveniebatur
sicut dicebat, nil addito vel remoto. » T. III, p. 178 (N. Caval);
cf. p. 201 et p. 89 (J. Marcel), et p. 201 (P. Daron) : Un jour
qu'elle disait avoir déjà répondu, un des greffiers le nie ; on cherche
au jour qu'elle indique et on trouve : « De quo gavisa est ipsa
Johanna, dicendo eidem Boisguillaume, quod si alias deficeret,
ipsa traheret aurem. » — « Dum interrogaretur super aliquibus de
quibus sibi videbatur quod non debebat respondere, dicebat quod
se referebat conscientiis interrogantium an deberet respondere vel
non; » T. III, p. 63 (J. Monnet).
Constance et hardiesse: « Multum
providenter et sapienter cum magna audacia. » T. III, p. 47
(Tiphaine) ; cf. p. 170 (N. de Houppeville).
Critique de ses réponses : « .... Licet multum et nimis, videre loquentis, persisteret
in suis revelationibus » T. III, p. 174 (Fabri); cf. ibid., p. 129
(P. Miget). — « Quando loquebatur de regno et de guerra, videbatur
mota a Spiritu Sancto, sed, dum loquebatur de persona sua, multa
fingebat. » T. II, p. 504 (Is. de la Pierre).
Protestation de J. de Châtillon : t. III, p. 139 (Manchon); cf. t. II, p. 329 (Massieu) : « Oportet quod acquitte in conscicntiam
meam. » Massieu ajoute qu'il lui fut fait défense de reparaître au
tribunal sans convocation expresse, et ailleurs (t. III, p. 153), qu'il
cessa dès lors d'y assister. Mais il s'agit véritablement de J. de
Châtillon, sa mémoire le trompe, car on le retrouve à presque
toutes les séances du procès jusqu'à la fin. C'est même lui qui, le 2 mai, sera chargé de faire l'admonition publique (t. I, p. 384-392).
Il vote comme les autres et assiste au supplice (t. I, p. 463 et 469).
Approbation : « Vos dicitis bene, Johanna. » T. II, p.318
(N. Taquel). — Croyance à son inspiration : « Quod constantia
ipsius Johannæ multos arguebat quod ipsa habuerat spirituale
juvamen. » T. II, p. 327; cf. t. III, p. 170 (N. de Houppeville). — « Ita quod per tres septimanas credebat eam inspiratam. » Ibid..
p. 174 (J. Fabri). — « Non erat ex se sufficiens ad se defendendum
contra tantos doctores, nisi fuisset sibi inspiratum. » T. II, p. 342
(Manchon).
Réponse à Jacques de Touraine : T. II, p. 48
(J. Tiphaine).
3 Conseil demandé et refusé : « Ipsa Johanna petiit habere consilium
ad respondendum, quod diceret se esse simplicem ad respondendum
: cui responsum fuit quod per ipsam responderet, sicut
vellet, et quod consilium non haberet. » T. II, p. 354 (Massieu). — « Quod non habuit defensores aut consiliarios, quamvis petierit. »
Ibid., p. 366 (Ladvenu); cf. t. III, p. 166 (id.), et t. II, p. 357
(R. de Grouchet). — « Et credit quod nullus fuisset ausus sibi præbere
consilium aut defensionem, nisi sibi fuisset concessum. » T. III,
p. 130 (P. Miget).
Menaces aux conseillers favorables : « Dicit proeterea quod nescit
si aliquis fuerit in periculo mortis, occasione eam defendendi ; sed
bene scil quod dum alia interrogatoria difficilia fiebant eidem Johannoe,
et aliqui ipsam dirigera volebant, dure et rigide reprehendebantur
et de favore notabantur. ». T. II, p. 357 (R. de Grouchet). — Isamb. de la Pierre : t. II, p. 9 (Frère G. Duval, un des témoins
de la scène); cf. t. II, p. 325, et t. III, p. 171 (N. de Houppeville).
4 L'huissier Massieu et le promoteur : t. II, p. 16; cf. t. III,
p. 151 (Massieu).
5 Faux conseillers : t. II, p. 350 (Is. de la Pierre), p. 327, et
t. III, p. 173 (N. de Houppeville). — Jean d'Estivet : « Quod magister
G. de Estiveto similiter intravit carcerem, fingendo se esse
prisonarium. » T. III, p. 162 (G. Colles). — N. Loyseleur ou Aucupis
: « .... Et feignit qu'il estoit du pays de ladicte Pucelle, et
par ce moien trouva manière d'avoir actes, parlement et familiarité
avec elle, en lui disant des nouvelles du pays à lui (elle) plaisantes,» etc. T. II, p. 10, p. 342, et t. III, p. 140 (Manchon) ; cf. t. II,
p. 17, et t. III, p. 156 (Massieu). — « Fingens se sutorem et captivum
de parte regis Franciae et de partibus Lotharingiae. » T. III,
p. 161 (G. Colles). Il avoua lui-même à Th. de Courcelles (témoin
peu suspect de faveur) qu'il avait vu Jeanne sous un déguisement.
T. III, p. 60.
Espionnage de Cauchon et de Warwick, t. III,
p. 140 (Manchon), cf. p. 132 (Miget).
Perfides conseils de Loyseleur : « Aliquando intrabat carcerem
ipsius Johannæ eidem dicens quod non crederet illis gentibus ecclesiæ, « quia, si tu credas eis, eris destructa. » Et credit quod episcopus
Belvacencis bene illa sciebat, quia alias ipse Loyseleur talia non ausus fuisset facere. » T. III, p. 162 (G. Colles) ; t. II, p. 17, et
t. III, p. 156 (Massieu), p. 133 (P. Miget).
Confesseur de Jeanne : « Cui non permittebatur confiteri nisi dicto Loyselleur, qui in ea re
fictus erat. » T. II, p. 342 (Manchon). — P. Cusquel a entendu dire
qu'il contrefaisait sainte Catherine et poussait Jeanne à dire ce qu'il
voulait (t. III, p. 181). Ceux qui disaient cela se faisaient une singulière
idée des apparitions de sainte Catherine.
|