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Livre
VI - ROUEN - Les juges
II
- Le tribunal - p. 21 à 33 |
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es Anglais n'avaient acheté la Pucelle que
pour la juger; c'est à ce titre qu'ils l'avaient fait
réclamer par l'évêque de Beauvais : mais Beauvais
appartenant à Charles VII, où allaient-ils dresser
le tribunal ?
L'Université de Paris réclamait pour Paris. L'Université,
qui avait montré tant de crainte que la
Pucelle n'échappât lorsqu'elle était encore aux
Bourguignons, apprenant qu'elle est aux Anglais,
se met aussitôt en campagne. Dès le 21 novembre,
elle écrit au roi ; elle le complimente d'avoir entre
ses mains cette ennemie de la foi, et le presse de
la livrer enfin à la justice, c'est-à-dire à l'évêque
de Beauvais et à l'inquisiteur; elle le prie de la
faire conduire à Paris, pour donner au procès
plus de sûreté et d'éclat : « Car par les maistres,
docteurs et autres notables personnes estant par deçà en grant nombre, seroit la discussion d'icelle de plus grant réputation que en autre lieu. » Le
même jour, elle écrivait à l'évêque de Beauvais
une lettre acerbe, que l'évêque ne manque pas
d'insérer parmi les pièces de procédure, comme
pour rendre sa responsabilité moins lourde en la
partageant. L'Université s'étonne de si longs retards
; elle s'en prend à la négligence de l'évêque : « Si Votre Paternité, dit-elle, avoit mis plus de
zèle dans la poursuite de l'affaire, cette femme seroit
déjà en justice. Il ne vous importe pas si peu,
tandis que vous êtes revêtu d'une si grande dignité dans l'Église, d'ôter les scandales commis
contre la religion chrétienne, surtout quand il
se trouve que le soin d'en juger est de votre juridiction. » Elle le prie donc de ne pas laisser plus
longtemps en souffrance l'autorité de l'Église, et
de faire en sorte que le procès se poursuive à
Paris, où il y a tant de sages et de docteurs (1).
Mais les Anglais n'avaient guère envie de conduire
la Pucelle à Paris : car, bien que la ville
fût à eux, ils ne s'y sentaient pas assez les maîtres.
Les Armagnacs poussaient encore leurs courses
jusqu'au Bourget, jusqu'à la porte Saint-Antoine : le 6 novembre, le roi d'Angleterre donne à l'évêque de Thérouanne, Louis de Luxembourg, son chancelier pour la France, la faculté de
différer la rentrée du Parlement en raison des
dangers de la route ; et la ville même n'était pas
sûre : on le voit par les plaintes perpétuelles du Bourgeois sur l'abandon où elle est laissée, sur la
cherté des vivres. Les Anglais ne voulaient donc
point de Paris. Un coup de main des Armagnacs, un mouvement populaire pouvait tout emporter.
Peut-être même ne se souciaient-ils pas de faire
le procès si près de l'Université elle-même : car
ce corps, bien que très-passionné, et composé
alors en grande majorité de Bourguignons, était
indépendant. Ils entendaient bien s'en servir,
mais non se livrer à sa discrétion ; et pour cela,
rien de mieux que de placer leur tribunal à distance
et d'y appeler, par des choix réfléchis, les
plus sûrs des docteurs parisiens. Ils se décidèrent
pour Rouen. La Pucelle fut menée en barque du
Crotoy à Saint-Valery, de l'autre côté de la Somme,
et de là conduite à cheval, sous bonne garde,
par Eu et par Dieppe jusqu'à Rouen (fin de décembre
1430) (2).
Là, quelques impatients se seraient même passés
du secours des docteurs de Paris : ils voulaient
la mettre dans un sac et la jeter à la Seine. On
croyait, en effet, parmi les Anglais, qu'aucun
succès n'était possible tant qu'elle vivrait : et des échecs répétés affermissaient cette superstition dans leurs esprits. En Picardie, après la levée du
siége de Compiègne, toutes les villes du voisinage,
Gournai-sur-Aronde, Pont-Saint-Maxence, etc...,
avaient ouvert leurs portes aux Français ; et le
duc de Bourgogne étant revenu de Brabant en
toute hâte, son avant-garde avait été battue à
Guerbigny (20 novembre) ; lui-même, provoqué à
Roye par les vainqueurs, s'était vu réduit à l'humiliation
de ne pas accepter la bataille. En Champagne,
Barbazan poursuivait le cours de ses exploits,
prenant les places et battant ceux qui,
Anglais ou Bourguignons, tentaient de les secourir.
En Normandie enfin, la Hire continuait
d'insulter à Rouen, de Louviers qu'il occupait ; et les Anglais différaient à l'en aller déloger tant que
Jeanne était encore en vie. Plusieurs donc, la
tenant à Rouen, l'auraient volontiers jetée à l'eau sans plus de formes; mais l'expédient, qui semblait
tout finir, laissait les Anglais sous le coup
de leurs défaites. Pour les en relever, c'était peu
que de tuer Jeanne ; il fallait la flétrir. Jeanne
s'était dite envoyée de Dieu pour chasser les Anglais,
et elle les avait vaincus partout où on l'avait
voulu suivre. Dieu était-il donc contre les Anglais ?
Il fallait montrer qu'elle n'était pas son envoyée.
Une pauvre Bretonne, pour avoir osé dire « qu'elle était bonne, et que ce qu'elle faisait était bien fait
et selon Dieu, » venait d'être brûlée à Paris même
(3 septembre). Il fallait montrer à son propre
dam, cette fois, que loin d'être divinement inspirée,
elle n'était qu'une magicienne et un suppôt du diable. A ce prix-là seulement, l'autorité des
Anglais devait se rétablir dans leurs conquêtes :
brûler Jeanne comme sorcière, ce n'était pas seulement
pour eux une affaire d'amour-propre,
mais une question de domination (3).
On la mit dès son arrivée, non dans les prisons
de l'officialité, ni dans les prisons communes,
mais au château, et on renferma dans une cage
de fer (4) : un peu plus tard, on se contenta de la
tenir à la chaîne; mais combien elle eut à regretter sa cage, dans la compagnie des soldats
qu'on lui donnait pour gardiens, ou des seigneurs
qui la venaient visiter! De ce nombre, on vit un jour venir à la prison, avec Warwick et Stafford,
Jean de Luxembourg, devenu comte de Ligny, qui
l'avait vendue. Il osa lui dire qu'il venait la racheter
si elle voulait promettre de ne plus jamais
s'armer contre l'Angleterre.
« En nom Dieu, lui répondit-elle, vous vous
moquez de moi, car je sais bien que vous n'en
avez ni le vouloir ni le pouvoir ; » et elle le répéta
plusieurs fois.
Comme il insistait, elle ajouta :
« Je sais bien que ces Anglais me feront mourir,
croyant après ma mort gagner le royaume de
France; mais quand ils seraient cent mille Godons plus qu'ils ne sont à présent, ils n'auront pas le
royaume. »
Le comte de Stafford indigné tirait sa dague
pour la frapper, mais Warwick le retint. On a vu
qu'il avait ses raisons (5).
Les Anglais avaient le juge, l'évêque de Beauvais.
Il lui fallait un tribunal, puisque son siége était à l'ennemi. On avait rejeté Paris, et choisi
Rouen : le siége était vacant; il semblait qu'on
n'y dût faire ombrage à personne. Mais le choix était peu goûté du chapitre, dans la crainte que le
prélat, chassé de Beauvais, ne se fît un titre de cet exercice des fonctions épiscopales à Rouen pour parvenir au siége. Il fallut toute l'habileté
anglaise pour négocier avec les chanoines et obtenir
d'eux concession du droit territorial à l'évêque de Beauvais (6).
L'évêque de Beauvais ainsi installé à Rouen, il
fut moins difficile de lui composer son cortège judiciaire.
Il prit pour procureur général ou promoteur,
son vicaire général, qui partageait son exil
et ses haines, Jean d'Estivet, dit Benedicite. Quant
aux assesseurs, l'Université de Paris s'était trop
avancée pour qu'on ne fût pas sûr d'en trouver
parmi ses principaux docteurs : on appela donc
et l'on vit arriver sur cet appel Jean Beaupère, recteur en 1412 et depuis chancelier en l'absence
de Gerson; Pierre Maurice, recteur en 1428,
Jacques de Touraine, Nicolas Midi, Gérard Feuillet,
Thomas de Courcelles, déjà alors recteur émérite,
quoique âgé de trente ans seulement, l'une des
lumières de l'Église gallicane, dont il défendit
avec éclat les priviléges au concile de Bâle. On en
tira aussi du diocèse où le jugement allait s'accomplir:
Gilles, abbé de Fécamp, conseiller du roi
d'Angleterre; Nicolas, abbé de Jumiéges; Pierre
Miget, prieur de Longueville ; Raoul Roussel, trésorier
de la cathédrale ; Nicolas de Venderez, un des
prétendants au siége de Rouen ; Nicolas Loyseleur,
chanoine, ami de Cauchon, prêt à lui rendre tout
service; ajoutez William Haiton, clerc anglais, secrétaire des commandements de Henri VI. Plusieurs
paraissent avoir accepté ce mandat sans
répugnance, soit par conviction, soit par ambition
; mais d'autres ne cédèrent qu'à la peur.
Jean Tiphaine, maître ès arts et médecin, voulait
se récuser : il fut contraint. Le vice-inquisiteur lui-même laissa commencer sans lui le procès
dont il devait être un des juges. Il n'y accéda que
sur l'ordre de l'inquisiteur général, et, dit-on, sur
l'avis confidentiel qu'il était en péril de mort s'il
s'obstinait à refuser. On en cite un qui sut se
montrer indépendant : ce fut Nicolas de Houppeville.
Il osa soutenir que le procès n'était pas
légal, parce que l'évêque de Beauvais était du
parti ennemi de la Pucelle, et parce qu'il se faisait
juge d'un cas déjà jugé par son métropolitain : la
Pucelle ayant été approuvée dans sa conduite par l'archevêque de Reims, auquel Beauvais ressortissait.
L'évêque, furieux, l'exclut de l'assemblée,
quand il vint prendre séance, et le fit assigner
devant lui : mais l'intimé refusa de comparaître,
comme ne relevant que de l'officialité de Rouen. Il
allait se présenter à ses juges quand il fut arrêté,
conduit au château et mis en prison, et on lui dit
que c'était par l'ordre même de l'évêque dont il
avait récusé la compétence. On ne voulait pas s'en tenir là: il était question de l'exiler outre-mer ; on
parlait même de le jeter à l'eau, mais il fut sauvé
par les autres (7).
Cet exemple était moins propre à encourager
qu'à effrayer les opposants. On voit d'ailleurs qu'il
n'y en avait guère et qu'on pouvait s'arranger de manière à ce qu'il n'y en eût pas; mais le mandat
une fois accepté, il n'eût pas été facile d'en user
contrairement à la volonté de celui de qui on l'avait
reçu. L'avis des témoins est que personne n'eût
osé opiner autrement que l'évêque, et on en aura
des preuves dans le cours du procès. Plusieurs
ont, de leur aveu, voté par peur. G. de la Chambre,
qui s'excusait comme étranger à la théologie en
sa qualité de médecin, reçut l'avis que s'il ne signait
au procès il se repentirait d'être venu à
Rouen; P. Miget, prieur de Longueville, dénoncé
comme favorable à la Pucelle, eut toutes les peines du monde à se justifier auprès du cardinal de Winchester; le greffier Manchon, l'huissier Massieu,
furent aussi plusieurs fois en péril. Et le
vice-inquisiteur lui-même, qui s'était si difficilement
rallié, ayant paru moins docile par la suite,
fut menacé d'être jeté à la rivière (8).
Voilà donc le tribunal : peu ou point d'Anglais,
mais personne qui n'y soit sous la main des Anglais.
Le juge est à leurs ordres. Quand Jeanne le
récuse comme son ennemi, il répond : « Le roi m'a
ordonné de faire votre procès, et je le ferai. » II s'y
met de tout cœur. On a vu sa joie quand il rapportait
au roi et au régent le contrat qui leur
livrait Jeanne; et à présent qu'il la tient, il s'applaudit
de ce qu'il va faire « un beau procès. »
Mais le juge n'est dans le procès que le fondé de
pouvoir de l'Angleterre : les deux oncles du roi,
Bedford et Winchester, le surveillent. Le tribunal
siège au château, au milieu des Anglais. Ils travaillent
aux frais des Anglais. L'exacte comptabilité
de l'Angleterre en donne la preuve pour chacun par livres et par sous; et s'ils ne travaillaient
pas bien, on a vu de quelle manière sommaire on
entendait régler leurs comptes (9).
Il y en eut encore un autre exemple dans le cours
du procès. Quelqu'un ayant dit de Jeanne une
chose qui ne plut point à Stafford, le noble seigneur le poursuivit l'épée à la main, jusque dans
un lieu sacré. Il l'eût frappé, s'il n'eût été averti
qu'il allait violer un asile. D'ailleurs, quelque
garantie que trouvent les Anglais dans un juge
dévoué et un conseil asservi à leur influence, le
procès n'est qu'une épreuve dont ils n'ont rien à
redouter. Si, contre toute attente, il n'aboutit pas à la condamnation de la Pucelle, ils se réservent
de la reprendre : c'est une clause formellement
exprimée dans la lettre royale qui la livre à son
juge; et même alors ils ne s'en dessaisissent point.
La règle que l'accusée soit remise aux mains du
juge est oubliée. La Pucelle est gardée dans le
château de Rouen par les Anglais : Pierre Cauchon,
si jaloux d'observer les formes de la justice, dut subir
ici la volonté de ses maîtres. Il voulut au moins
dégager sa responsabilité en un point si délicat,
et prit l'avis de son conseil : mais le conseil inclinant à observer le droit, il coupa court à la discussion,
et décida seul. Bien plus, sa démarche, loin de le couvrir, ne faisant dès lors que le compromettre
davantage, il supprima la délibération
du procès-verbal : il n'y en a trace que dans la
déposition de l'un des assesseurs, Martin Ladvenu.
Ainsi Jeanne demeura aux mains des Anglais, non
plus dans la cage, mais dans une tour du château,
les fers aux pieds, liée par une chaîne à une grosse
pièce de bois, et gardée nuit et jour par quatre ou
cinq soldats de bas étage, des houspilleurs,
comme dit Massieu. Cette circonstance,
si étrangère aux habitudes ecclésiastiques, n'est
pas indifférente ; on peut même dire qu'elle fut capitale
au procès : on verra que, sans elle, il eût été bien difficile de trouver un prétexte pour condamner
la Pucelle (10).
Ce sont donc bien les Anglais qui ont fait le procès de Jeanne d'Arc. Ils l'ont achetée, afin
qu'elle soit jugée par eux; sinon par des Anglais de
race, au moins par des hommes qui ne leur offraient
pas moins de garantie : car le juge est dans
leur dépendance par ses haines comme par son
ambition, et les autres appartiennent sinon aux
mêmes passions, au moins à la même influence.
L'Angleterre les paye, et leur donnera garantie,
même contre le pape, si, en la servant, ils s'exposent à encourir son animadversion. Enfin, si les
Anglais ne tiennent pas tous les juges, ils tiennent
toujours l'accusée : ils la gardent dans leur prison,
et ils sont là pour suppléer au jugement, si
l'issue du procès trompe leur espérance. La sentence
est déjà tout entière dans la lettre de Henri VI,
qui la livre à son tribunal (11).
Source : Jeanne d'Arc - Henri Wallon - 5° éd. 1879
Notes :
1 Lettres de l'Université à Henri VI: t. I, p. 17, 18; à l'évêque
de Beauvais, ibid., p. 16.
L'Université en cette circonstance pouvait bien d'ailleurs céder à une pression étrangère. Du Boulai signale dans ces actes la main
de Pierre Cauchon : « Universitas, instigante magistro Petro Cauchon,
suorum privilegiorum conservatore, t. V, p. 375 ; et Vallet
de Viriville, Hist. de Charles VII, t. II, p. 190.
2 Sur l'état des environs de Paris, voy. aux Appendices n°6;
sur le Parlement de Paris, ibid., n°7 ; sur la translation de
Jeanne à Rouen, ibid., n°8.
3 Craintes superstitieuses des Anglais touchant Jeanne : « Et
quia ipsi Anglici sunt superstitiosi, æstimabant de ea aliquid
fatale esse, » t. II, p. 370 (Th. Marie).
Échecs en Picardie:
Monstrelet, II, 98 et 99; en Champagne, ibid., 104; en Normandie,
P. Cochon, Chron. normande, ch. LII-LIV. Les Français poussaient
hardiment leurs courses jusqu'aux portes de Rouen (ibid.,
ch. LV). L'archevêque de Rouen faisait tenir sa juridiction à Déville,
bourg voisin de Rouen, qui lui appartenait. En 1429, il sollicita
de Henri VI la permission de la transférer à son manoir
archiépiscopal dans l'intérieur de la ville, « parce que ses officiers
ne pouvoient aller à Déville pour le péril et danger des larrons,
brigands ennemis et adversaires du roy, qui souvent alloient et
passoient par ce pays. » Arch. de la Seine-Infér., citées par M. de
Beaurepaire, Recherches sur le procès de condamnation de Jeanne d'Arc, p. 9-10.
Ajournement du siége de Louviers :
Procès, t. II, p. 3 (J. Toutmouillé) ; p. 344 (Manchon) ; p. 348 (Is.
de La Pierre); p. 373, et t. III, p. 189 (J. Riquier), et l'appendice n°9.
Pierronne la Bretonne. Bourgeois de Paris, p. 411.
Pourquoi Jeanne plutôt jugée que tuée. Valeran de Varanis, auteur
du commencement du seizième siècle, dans un poëme latin
composé sur les actes du procès, a très-bien démasqué cette politique.
Voy. t. V, p. 84.
4 Cage de fer : Un serrurier, nommé Castille, dit à l'huissier
Massieu qu'il avait construit pour Jeanne une cage de fer où elle était tenue et liée par le cou, par les pieds et les mains, et qu'elle
y fut gardée en cet état, depuis le jour où elle fut amenée à Rouen
jusqu'au commencement du procès. T. III, p. 155 (Massieu). Thomas
Marie dit à peu près la même chose (t. II, p. 371). P, Cusquel,
bourgeois de Rouen, vit la cage, qui fut pesée chez lui (t. II, p. 306
et 346, et t. III, p. 180) : seulement il n'y a pas vu la prisonnière.
5 Visite de Jean de Luxembourg, t. III, p. 122 (Haimond de
Macy).
6 Droit territorial, t. I, p. 20 (Lettres du chapitre).
7 Promoteur et assesseurs: M. J. Quicherat, Aperçus nouveaux, p. 105 et suiv., et les notes qu'il a jointes sur chacun de
ces noms, la première fois qu'ils paraissent dans le procès. Voy. l'appendice n°10.
Acceptation volontaire des uns, forcée des autres : t. II, p. 325
(N. de Houppeville) ; p. 356 (Grouchet) ; t. III, p. 131 (P. Miget).
Pour plaire aux Anglais: t. II, p. 7, et t. III, page 167 (Ladvenu). — Qu'ils n'auraient osé refuser: t. II, p. 340 (Manchon). — J. Tiphaine: t. III, p. 47 (lui-même). — Le vice-inquisiteur: voy.
les actes du procès à son égard, t. I, p. 33, 35.
Menaces : « Sed per aliquos sibi notos fuit ei dictum quod nisi
interesset, ipse esset in periculo mortis : et hoc fecit compulsus per
Anglicos, ut pluries audivit a dicto Magistri qui sibi dicebat:« Video quod nisi procedatur in hujusmodi materia ad voluntatem Anglicorum, quod imminet mors. » T. III, p. 153 (Massieu) ; cf.
t. III, p. 167 (Ladvenu), et p. 172 (N. de Houppeville). — N. de
Houppeville: Son propre témoignage, t. II, p. 326 et t. III, p. 171,
172 ; cf., t. II, p. 364, et t. III, p. 166 (Ladvenu) : t. II, p. 370 (Th.
Marie) ; p. 348, 349 (Is. de la Pierre) ; G. de la Chambre (t. III,
p. 50) dit qu'on menaçait de le jeter à l'eau ; Massieu (ibid., p. 162);
qu'il fut banni avec plusieurs autres. Un certain nombre avaient
pris la fuite : t. II, p. 356 (Grouchet).
8 Intimidation: « Et bene scit quod omnes qui intererant hujusmodi
processui non erant in plena libertate, quia nullus audebat
aliquid dicere, ne esset notatus. » T. III, p. 175 (J. Fabri) ; cf.,
p. 130 (P. Miget), etc. — Vote par peur : t. II, p. 356 (Grouchet). — G. de la Chambre: t. III, p. 150 (lui-même).— P. Miget:
t. II, p. 351 (lui-même). — Manchon: t. II, p. 340 (lui-même). —
Massieu: t. III, p. 154 (lui-même).
Le vice-inquisiteur : t. III: p. 167 (Ladvenu), et Quetif, Scriptores
ordinis prædicat., t. I, p. 782. On ne manqua pas de relever
cette sorte de contrainte au procès de réhabilitation. Voy. le chapitre
de Sub-inquisitore ac ejus diffugio, et metu illato. Ms. lat.
5970 f° 190 et Vallet de Viriville, Hist. de Charles VII, t. II, p, 196.
Jean Lemaire, qui était à Rouen pendant le procès, signale encore,
comme ayant couru risque de vie, Pierre Maurice, l'abbé de Fécamp
et plusieurs autres : t. III, p. 178.
9 L'évêque de Beauvais: « Rex ordinavit quod ego faciam processum
vestrum et ego faciam. » T. III, page 154 (Massieu). — « Quosi intendebant facere unum pulchrum processum contra
dictam Johannam. » T. III, p. 137 (Manchon). — Le tribunal au
château : voy. les procès-verbaux, t. I, p. 5, 38, etc., et l'appendice
n°11 à la fin de ce volume.
10 Justice sommaire : « Cum aliquis diceret de ipsa Johanna
quod non placuit domino de Stauffort, ipse dominus de Stauffort
eumdem loquentem sic insecutus fuit usque ad quemdam locum
immunitatis cum ense evaginato. » T. III, p. 140 (Manchon). —
Lettre de Henri VI: voyez-la aux Appendices, n°12. — Délibération
sur la prison: « Qu'en la première session ou instance,
l'évesque allégué requist et demanda le conseil de toute l'assistance,
assavoir lequel estoit plus convenable de la garder et détenir aux
prisons séculières, ou aux prisons de l'Église : sur quoy fut délibéré,
qu'il estoit plus décent de la garder aux prisons ecclésiastiques
qu'aux autres ; lors respondit cest évesque qu'il ne feroit pas cela, de paour de desplaire aux Anglois. » T. II, p. 7, 8 (Ladvenu)
; — nous avons corrigé d'après le ms. de l'Arsenal (Jurispr.
fr., n° 144), le texte de L'Averdy, reproduit par M. Quicherat, qui
porte « fors, respondit l'évesque, qu'il n'en feroit pas cela ; » — et
t. III, p. 152 : « Et inter consiliarios tunc fuit murmur de eo quod
ipsa Johanna erat inter manus Anglicorum. Dicebant enim aliqui
consiliarii quod ipsa Johanna debebat esse in manibus Ecclesiæ ;
ipse tamen episcopus non curabat, sed eamin manibus Anglicorum
dimisit. » Cf. t. III, p. 175 (J. Fabri) et p. 183 (Marguerie).
Prison : voy. l'appendice n°13, à la fin de ce volume.
11 Lettres de garantie (12 juin 1431), t. III, p. 240-244 ; cf. t. III,
p. 161 (G. Colles), p. 166 (M. Ladvenu), p. 56 (l'évêque de Noyon) ;
et le texte même aux Appendices, n°14.
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