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21 novembre 2024  

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Livre IX - ROUEN - L'abjuration
I - Le cimetière de Saint-Ouen - p.243 à 257

es juges pouvaient maintenant condamner Jeanne, mais, tant qu'elle demeurait ferme dans ses affirmations, l'impression qu'elle avait faite sur les esprits restait entière, et le jugement, en quelque nom qu'on le prononçât, était révocable au tribunal de l'opinion publique. Il fallait donc obtenir qu'elle se condamnât elle-même, qu'elle abjurât. On tenta un dernier effort pour ébranler la jeune fille. Ni la prison, ni le secret des interrogatoires privés, ni la solennité des séances générales, n'avaient pu l'émouvoir: on voulut éprouver ce que feraient le spectacle de la foule ramassée sur la place publique et la vue du bourreau.

   Au jour fixé par l'évêque, le jeudi après la Pentecôte, 24 mai, deux échafauds furent dressés dans le cimetière de l'abbaye de Saint-Ouen. Sur l'un siégeait l'évêque, ayant avec lui le cardinal de Winchester, grand-oncle du roi, et une nombreuse assistance d'abbés, de prêtres et de docteurs; l'autre attendait Jeanne (1). Avant de l'y conduire, on n'avait rien négligé qui pût servir à la fin proposée. Dès le matin, Jean Beaupère, le plus habile et le plus considérable des docteurs, le bras droit de l'évêque, l'était venu trouver à la prison pour lui annoncer la cérémonie préparée. Il lui dit que, si elle était bonne chrétienne, elle déclarerait s'en remettre de tout en l'ordonnance de notre sainte mère l'Église : et de quelque manière qu'il lui ait présenté la chose, il prétendit, au jugement de réhabilitation, qu'elle promit de le faire, Nicolas Loyseleur vint ensuite : il lui avait été donné à titre de conseil; et sur le lieu même de la cérémonie, comme on avait placé Jeanne au seuil d'une petite porte avant de la faire monter sur l'échafaud, il était près d'elle, l'exhortant de toute sa force à faire ce qu'on lui demanderait, et l'assurant qu'il ne lui arriverait rien de mal, qu'elle serait remise à l'Église. C'est ainsi préparée qu'elle arriva sur l'échafaud, où un prédicateur de grand renom, Guillaume Érard, devait porter le dernier coup (2).

      

  Si l'on croit le serviteur d'Érard, Jean de Lenosoliis, qu'on entendit au procès de réhabilitation, le prédicateur n'accepta pas volontiers cette tâche : il disait qu'elle lui déplaisait fort et qu'il aimerait mieux être en Flandre, mais il s'en acquitta avec un zèle qui n'eût point laissé aux Anglais mêmes le moindre soupçon de son mauvais vouloir (3).
  Il prêcha sur ce texte de saint Jean : « La branche ne peut porter de fruit d'elle-même, si elle ne demeure sur la vigne; » et il exposa avec ampleur comment tous les catholiques doivent demeurer sur la vraie vigne de notre sainte mère l'Église, que la main de Jésus-Christ a plantée : montrant que Jeanne, par ses erreurs et par ses crimes, s'était séparée de l'unité de l'Église, et avait, de mille sortes, scandalisé le peuple chrétien.
  Au milieu de cette longue diatribe, qui se résumait en ces mots : sorcière, hérétique, schismatique, le prédicateur, entraîné par son ardeur :
  « O France! s'écria-toi, tu es bien abusée ! Tu as toujours été la chambre (maison) très-chrétienne; et Charles qui se dit roi, et de toi gouverneur, s'est adhéré comme hérétique et schismatique (tel est-il) aux paroles et aux faits d'une femme inutile, diffamée et de tout déshonneur pleine; et non pas lui seulement, mais tout le clergé de son obéissance et seigneurie, par lequel elle a été examinée et non reprise, comme elle a dit. »
  Puis, se tournant vers Jeanne et, pour donner plus de force à l'apostrophe, l'interpellant de la main :
  « C'est à toi, Jeanne, à qui je parle, et te dis que ton roi est hérétique et schismatique, »
  Jeanne avait accepté toutes ces injures pour elle, mais, entendant qu'elles montaient jusqu'au roi :
  « Par ma foi ! sire, dit-elle, révérence gardée, je vous ose bien dire et jurer, sur peine de ma vie, que c'est le plus noble chrétien de tous les chrétiens, et qui mieux aime la foi et l'Église (4).
  — Fais la taire ! » dit à l'huissier le prédicateur, mal content de son interpellation (5).
  Il reprit son discours, et à la fin, s'adressant à elle sur un ton plus adouci :
  « Voici, dit-il, messeigneurs les juges qui, plusieurs fois, vous ont sommée et requise de soumettre tous vos faits et dits à notre sainte mère l'Église, vous montrant qu'en vos dits et faits étaient plusieurs choses lesquelles, comme il semblait aux clercs, n'étaient bonnes à dire et à soutenir. »
  Il s'attendait sans doute au dénoûment dont l'avait pu flatter Jean Beaupère ; Jeanne dit : « Je vous répondrai. »
  Et vraiment inspirée :
  « Quant à la soumission à l'Église, je leur ai répondu. Je leur ai dit en ce point que toutes les choses que j'ai faites ou que j'ai dites soient envoyées à Rome, devers notre saint père le Pape, auquel, et à Dieu premier, je me rapporte ; et quant aux dits et faits que j'ai faits, je les ai faits de par Dieu. »
  Elle ajouta que de ses faits et dits elle ne chargeait personne, ni son roi, ni aucun autre, et que, s'il y avait quelque faute, c'est à elle et non à un autre qu'il la fallait rapporter.
  On lui demanda si elle ne voulait pas révoquer ceux de ses faits ou de ses dits qui étaient réprouvés.
  Elle répondit :
  « Je m'en rapporte à Dieu et à notre saint père le Pape (6). »

 

   Cette scène où les juges avaient cherché la glorification publique de leur procès allait tourner à leur confusion. Comment accuser de ne point se soumettre à l'Église celle qui s'en rapportait au Pape ? Ne pouvait-on pas, avec bien plus de raison, accuser de mépris pour l'autorité de l'Église ceux qui ne tenaient aucun compte de cet appel fait à son chef ? Les juges embarrassés représentèrent « qu'on ne pouvait pas aller quérir notre saint père si loin; que les ordinaires étaient juges chacun dans leur diocèse ; qu'il fallait qu'elle s'en rapportât à notre sainte mère l'Église ainsi entendue, et qu'elle tînt ce que les clercs et les gens en ce se connaissant en disaient et avaient déterminé de ses dits et de ses faits (7). »

   

  Tous les voiles tombaient donc : l'Église, c'étaient ses juges; c'est à l'ennemi qu'elle avait eu mission de combattre et de chasser de France que l'on voulait qu'elle s'en remît, sous peine de schisme et d'hérésie, de la vérité de sa mission ! Il fallait bien conclure. Érard prit la cédule ou étaient énumérées les diverses choses dont on l'accusait, et la somma de les abjurer. Mais qu'était-ce qu'abjurer ? Elle n'en savait rien, ni surtout combien ce qu'on lui présentait comme moyen de salut offrait de périls.... Elle demanda donc ce que cela voulait dire, et l'huissier Massieu, chargé par Érard de le lui expliquer, en profita pour lui dire à quoi elle s'exposait, si elle revenait jamais sur le désaveu qu'on aurait obtenu d'elle. Elle suivit son conseil et dit à haute voix :
  « Je m'en rapporte à l'Église universelle si je les dois abjurer ou non.
  — Tu les abjureras présentement ou tu seras arse (brûlée) aujourd'hui même! » s'écria Érard furieux.
  N. Loyseleur, qui ne l'avait point quittée, lui répétait : « Faites ce que je vous ai dit; reprenez l'habit de femme. » Tout le monde la pressait : « Faites ce qui vous est conseillé. Voulez-vous vous faire mourir ?» Et les juges eux-mêmes prenaient le langage de la compassion : « Jeanne, nous avons tant pitié de vous ! Il faut que vous retranchiez ce que vous avez dit ou que nous vous livrions à la justice séculière. » Jeanne protestait toujours qu'elle n'avait rien fait de mal, qu'elle croyait aux douze articles de foi et aux commandements de Dieu, disant de plus qu'elle s'en référait à la cour de Rome et croyait ce que la cour croyait. Et comme on insistait : « Vous vous donnez bien du mal pour me séduire, » ajoutait-elle (8).
  Cependant l'évêque, ayant par trois fois inutilement renouvelé ses sommations, commença à lire la sentence. L'heure était redoutable : et qui s'étonnera qu'une pauvre fille y succombe ? Épuisée par la lutte et comme étourdie par ces voix de toutes sortes, conseils, menaces, prières, elle tombe tout à coup dans ce silence imposant où il semble que tout le monde l'abandonne devant le juge qui la condamne et le bourreau qui l'attend. Elle cède; elle dit : « Je me soumets à l'Église; » et elle priait encore saint Michel de l'aider et de la conseiller. On se hâta de prendre acte de sa soumission en forme authentique. Ce long débat, et plus encore la lutte intérieure qu'elle avait dû subir, avaient brisé tout ressort en elle. L'huissier Massieu lui lisait la formule, et elle la redisait après lui comme sans savoir ce que cela voulait dire; elle souriait en répétant les mots, si bien que plusieurs croyaient qu'elle se moquait (9).

       

  La formule d'abjuration, telle qu'elle est au procès, donnait pleine satisfaction aux juges. Jeanne contre-signait les douze articles et les plus violentes qualifications de l'accusateur. Elle confessait qu'elle avait très-grièvement péché en feignant mensongèrement « avoir eu des révélations et apparitions de par Dieu, en séduisant les autres, en faisant superstitieuses divinations, en blasphémant Dieu et ses saints »; qu'elle avait transgressé la loi divine, la sainte Écriture et les canons « en portant habit dissolu, difforme et déshonnête contre la décence de nature, et cheveux rognés en rond en guise d'homme contre toute honnêteté du sexe de femme »; en portant les armes, « en désirant crueusement (cruellement) effusion de sang humain ; » en disant qu'elle avait fait tout cela par commandement de Dieu, et qu'elle avait bien fait, « en méprisant Dieu et ses sacrements; » en faisant sédition, idolâtrant et invoquant les mauvais esprits. Elle confessait de plus qu'elle avait été schismatique et par plusieurs manières avait erré dans la foi. Lesquels crimes et erreurs elle abjurait, se soumettant à la correction de l'Église et à bonne justice, et promettant à saint Pierre et au Pape, comme à l'évêque et aux juges présents, de n'y plus retomber (10).
  Cette formule, qui figure au procès en français et en latin, a pourtant contre elle des difficultés assez graves. C'est qu'elle est très-longue (nous l'avons considérablement abrégée), et, au témoignage de tous ceux qui l'ont vue et entendue, la formule lue à Jeanne était fort courte. Elle dura à peu près comme un Pater noster, dit Pierre Miget; et elle fut lue deux fois, Jeanne répétant les mots après Massieu. Elle avait six lignes de grosse écriture, dit le greffier Taquel, qui était proche; six ou sept lignes, disent J. Monnet et G. de la Chambre; et ce dernier ajoute qu'il était assez près pour en voir les mots. Mais on n'a pas seulement le témoignage de ceux qui l'ont vue ou entendue : on a la parole de celui qui l'a lue à Jeanne. Massieu déclare que « la formule contenait huit lignes au plus, et qu'il sait fermement que ce n'est pas celle dont il est parlé au procès; que la formule insérée au procès n'est pas celle qu'il a lue lui-même et que Jeanne a signée (11) ».
  Il n'est pas impossible, en effet, qu'en vue de l'accusation on ait dressé cette longue formule qui la résume et la sanctionne. Mais il n'est pas invraisemblable non plus qu'en vue de l'accusée et de ce qu'on voulait obtenir d'elle on lui en ait proposé une autre moins susceptible de provoquer la révolte de sa conscience. Il y était dit qu'elle ne porterait plus les armes, ni l'habit d'homme, ni les cheveux coupés en rond, et plusieurs autres choses, dit Massieu ; selon un autre témoin, elle y disait qu'elle s'était rendue coupable du crime de lèse-majesté et qu'elle avait séduit le peuple, et probablement (la suite tient lieu de témoignage en ce point) qu'elle s'en remettait de ses dits et de ses faits à l'Église : avec le protocole et la conclusion de rigueur, sept ou huit lignes n'en pouvaient guère tenir davantage.

                              

  Voilà ce qu'on lut à Jeanne, et ce n'est pas ce qu'on lit au procès-verbal sous son nom. Le procès-verbal a-t-il faussement donné, avec son signe et son nom, une pièce qu'elle n'a pas signée, ou comment a-t-elle signé une pièce qu'on ne lui a pas lue ? Si le faux est difficilement supposable avec la connivence du greffier, on doit le chercher dans une substitution d'une autre sorte ; et on en peut trouver la trace dans un témoignage recueilli au procès de réhabilitation. Si l'on en croit Haimond de Macy, qui était là, un Anglais, le secrétaire du roi d'Angleterre, Jean Calot, serait venu ici en aide aux juges. Dès que Jeanne eut cédé, dit le témoin, il tira de sa manche un petit papier qu'il lui donna à signer, et ce fut lui qui, mal content du signe qu'elle y avait tracé, lui tint la main et la guida pour qu'elle y mît en toutes lettres son nom (12).
  Une chose pressait encore les juges d'abréger la scène : c'est qu'elle était fort mal goûtée des Anglais. Les Anglais croyaient toucher au terme de ce procès dont les longueurs suspendaient tout pour eux : car, tant que Jeanne vivait, ils n'osaient, on l'a vu, rien entreprendre. Ils étaient venus, sûrs de la ressaisir enfin, puisque, si elle s'obstinait, comme on devait s'y attendre, la sentence la livrait au bras séculier, et le bourreau était là. Ils ne comprenaient donc rien aux efforts des juges pour obtenir qu'elle abjurât, et plus d'une fois ceux-ci furent interrompus par des murmures. Mais, quand on vit qu'ils avaient réussi, la fureur fut au comble : on leur jeta des pierres ; un chapelain du cardinal de Winchester, qui se trouvait auprès de l'évêque, l'appela traître.
  « Vous avez menti ! » dit l'évêque.  L'évêque avait raison, le chapelain avait menti (13).
  Pour rendre à l'Angleterre l'autorité qu'elle avait perdue, il ne suffisait pas de brûler Jeanne, comme le croyait cette soldatesque superstitieuse qui ajournait jusqu'à sa mort toute espérance de la victoire. C'était peu que de la faire mourir, si on ne frappait d'abord sa mission. Or, pour l'atteindre, rien de sûr, nous l'avons dit, que son propre désaveu. Il le fallait avoir à tout prix, dût-on l'a-cheter pour le moment par la grâce de la vie. D'ailleurs, l'abjuration acquise, la grâce était facilement révocable. La fermeté avec laquelle Jeanne avait, pendant près de deux mois, soutenu devant ses juges la vérité de sa mission, marquait assez comme elle en était convaincue : et ces convictions ne se perdent pas dans un moment d'étourdissement, de lassitude ou même de faiblesse. De plus, elle n'avait pas seulement renoncé à ses idées, elle avait renoncé à son habit d'homme. Or, il y avait un moyen infaillible de lui faire reprendre cet habit : c'était, au pis aller, de ne pas lui en laisser d'autre. Il n'en fallait pas plus pour qu'elle devînt relapse. L'évêque de Beauvais savait donc bien ce qu'il faisait, et le cardinal de Winchester ne l'ignorait pas non plus, sans doute. Il imposa durement silence à son chapelain, et quand l'évêque, après l'abjuration, prit son avis sur ce qu'il fallait faire : « L'admettre à la pénitence,» dit le cardinal (14).

  L'évêque prononça donc la sentence.
  Après avoir rappelé son devoir de pasteur et résumé tout le procès, il énumérait les crimes déjà vus dans la formule d'abjuration prêtée à Jeanne, et l'en déclarait coupable : mais, considérant qu'à la suite de tant d'avertissements charitables elle était rentrée au sein de l'Église et avait publiquement abjuré ses erreurs, il l'absolvait de l'excommunication. Toutefois, comme elle avait péché contre Dieu et l'Église, pour sa salutaire pénitence il la condamnait à la prison perpétuelle, « au pain de douleur et à l'eau d'angoisse, » afin qu'elle y apprît à pleurer ses fautes et à ne plus les commettre (15).
  Jeanne absoute de l'excommunication aurait bien pu espérer sa mise en liberté. C'est par là qu'on avait tenté de la séduire : Érard lui avait dit qu'en abjurant elle serait délivrée de prison. Condamnée à la prison par forme de pénitence, elle devait compter au moins n'en avoir pas d'autre que celle de l'Église. C'était de droit ; tout le monde s'y attendait. Plusieurs en parlèrent à l'évêque; et Jeanne elle-même, comme Loyseleur la félicitait « d'avoir fait une bonne journée, » Jeanne disait à ceux qui l'entouraient ; « Or çà, entre vous, gens d'Église, menez-moi en vos prisons, et que je ne sois plus en la main des Anglais. » Mais l'évêque dit : « Menez-la où vous l'avez prise. » — Pouvait-il la renvoyer ailleurs ? Jeanne était aux Anglais : ils avaient fait leurs conditions en la livrant à l'évêque. Ils ne la lui avaient donnée que pour la juger : condamnée ou non, elle retombait en leur puissance. Mais c'était à l'évêque de ne point accepter des conditions qui dénaturaient le caractère de la peine et ne laissaient à son jugement de force que pour la mort ; c'était à lui de ne pas tromper sa victime sur les suites de la soumission qu'il avait tant travaillé à lui surprendre. En la remettant aux Anglais; il s'avouait leur complice : il rendait infaillible cette parole d'un docteur à Warwick, comme il se plaignait que le roi était mal servi et que Jeanne échappait.: « Sire, n'ayez cure, nous la rattraperons bien (16). »



                                                


Source : Jeanne d'Arc - Henri Wallon - 5° éd. 1879

Notes :
1 Saint-Ouen : T. I, p. 443.

2 Jeanne, et J. Beaupère : t. II; p. 21. — Jeanne et N. Loyseleur : « Johanna, credatis mihi, quia, si vos velitis eritis salvata. Accipiatis vestrum habitum, et faciatis omnia quæ vobis ordinabuntus : alioquin estis in periculo ortis. Et si vos faciatis ea quæ vobis dico, vos eritis salvata, et habebitis multum bonum, et non habebitis malum, sed eritis tradita Ecclesiæ. Et fuit tunc ducta super scaphaldo seu ambone. » T. III, p. 146 (Manchon) ; cf.
L'Averdy, Notice des manuscrits, t. III, p. 424. et Lebrun des Charmettes,
t. IV, p. 108.

3 Déposition de J. de Lenosoliis : Procès, t. III, p. 113.

4 La déposition d'Isambard de la Pierre est conçue en ces termes : « O prædicator ! male dicitis : non loquamini de persona domini regis Karoli, quia bonus catholicus est, et in me non credidit » Ces derniers mots doivent se traduire : « et d'ailleurs il n'a pas cru en moi ; » comme si elle ajoutait : « On ne peut donc en aucun cas l'impliquer au procès. » La suite des idées, comme le rapprochement des autres témoignages, prouve bien qu'on ne peut l'entendre autrement.

5 Discours d'Érard : t. I, p. 444. — Apostrophe : t. II, p. 17 (Massieu, qui était sur le même échafaud) : ibid., p. 331 ; cf. p. 335 (id.); p. 15 (Manchon)- t. II, p. 367, et T.III, p. 168 (M. Ladvenu): t. II, p. 303 et 353 (Is. de la Pierre).

6 T. I, p. 445.

7 T. I, p. 445.

8 Scène de Saint-Ouen. La déposition capitale est celte de Massieu, t. II, p. 17; cf. p. 331 : on y trouve une légère variante en ce qui touche Massieu lui-même. Tandis que, sur la demande de Jeanne, il la conseille, Érard lui demande ce qu'il lui dit : « Je lui lis la cédule et je lui dis de la signer. » Voyez encore sa troisième déposition, t. III, p. 156-157. N. Loyseleur : t. III, p. 146 (Manchon).
Instances des assesseurs : t. III, p. 55 (l'évêque de Noyon); p. 122 (II. de Macy), et le
procès-verbal, t. I, p. 446.

9 Le bourreau : « Dicit etiam quod tortor cum quadriga erat in vico, expectans quod daretur ad comburendum. » T. III, p. 147 (Manchon).
Jeanne sur l'échafaud. «Et credit quod ipsa Johanna nullo modo intelligebat. » T. III, p. 164 (G. Colles). — « Subridebat.» Ibid., p. 147 (Manchon). — « Quod non erat nisi truffa, et quod non faciebat nisi deridere. » T. III, p. 55 (l'évêque de Noyon).

10 T. I, p. 447.

11 P. Miget: t. III, p. 132; Taquel : ibid., p. 197. « Et erat quasi sex linearum grossæ litteræ. Et dicebat ipsa Johanna post dictum Massieu. »
J. Monnet et G. de la Chambre : « Legendo post aliam quamdam parvam schedulam continentem sex vel septem lineas in volumine folii papyrei duplicati; et erat ipse loquens ita prope quod verisimiliter poterat videre lineas et modum earum, » ibid., p. 52 (G. de la Chambre); cf. p. 65 (J. Monnet).
Massieu, ibid., p. 156 : « Et bene scit quod illa schedula continebat circiter octo lineas et non amplius; et scit firmiter quod non erat illa de qua in processu fit mentio, quia aliam ab illa quæ est inserta in processu legit ipse loquens, et signavit ipsa Johanna. »

12 Formule officielle : Thomas de Courcelles, avec toute réserve, paraît croire qu'elle est de Nicolas de Venderez.
Petite formule : t. III. p. 156 (Massieu); cf. p. 194 (J. Moreau) : il y était question, selon lui, qu'elle avait commis le crime de lèse-majesté et séduit le peuple.
Signature de la formule : « Extraxit a quadam manica sua quamdam parvam schedulam scriptam, quam tradidit eidem Johannæ ad signandum ; et ipsa respondebat quod nesciebat nec legere, nec scribere. Non obstante hoc, ipse L. Calot secretarius tradidit eidem Johannæ dictam schedulam et calamum ad signandum, et per modum derisionis ipsa Johanna fecit quoddam rotundum. Et tunc ipse L. Calot accepit manum ipsius Johannæ cum calamo et fecit fieri eidem Johannæ quoddam signum de quo non recordatur loquens. » T. III, p. 123 (H. de Macy). Voy., sur les deux formules d'abjuration, L'Àverdy, l. l., p. 426-431.

13 Impatience des Anglais ; « Et audivit ab aliquibus quod Anglici erant male contenti quod [processus] erat ita prolixus, et increpabant aliquos quare citius non perficiebant. » T. III, p. 190 (J. Riquier).
Le bourreau : t. III, p. 65 (J. Monnet); cf. p. 147 (Manchon).
Démenti de l'évêque : t. III, p. 147 (Manchon); t. II, p. 322 (P. Boucher) ; p. 147 (Manchon) ; p. 338 (G. du Désert) ; p. 355, et t. III, p. 184 (Marguerie) ; t. II, p. 361, et t. III, p. 131 (P. Miget) ; p. 90 (J. Marcel) : il suppose que l'auteur de l'interpellation est Jean Calot.

14 Procès, t. III, p. 64 (J. Monnet).

15 In nomme Domini; amen. Universos Ecclesiæ pastores qui fidelem dominici gregis curam gerere exoptant summa ope niti decet ut quanto errorum perfidiosus sator pluribus dolis virulentisque fraudibus ovile Christi satagit inficere, tanto majori vigilantia et instantiori sollicitudine perniciosis ejus conatibus obsistere laborent, præsertim instantibus periculosis temporibus quibus plerosque pseudo-prophetas, introducentes sectas perditionis et erros, venturos in mundum apostolica sententia prædixit, » etc. (T. I, p. 450-452.)

16 Qu'elle serait délivrée de prison : t. III, p. 52 (G. de la Chambre).
Prison ecclésiastique : « Laquelle chose fut requise à l'évêque de Beauvais par aucuns des assistants. » T. II, p. 18 (Massicu). J. Lefebvre (Fabri) dit que plusieurs y pensaient, mais que nul ne l'osait dire, t. III, p. 175.
Renvoi à la prison laïque: ibid., p. 14 (Manchon): p. 18 (Massieu) ; cf. t. III. p. 157 (Massieu).
Pourquoi la prison perpétuelle, quand on lui avait promis qu'il ne lui arriverait rien de mal ? « Propter diversitatem obedientiarum; et timebant ne evaderet. » T. III, p. 147 (Manchon).
Mot d'un docteur à Warwick : « Domine, non curetis, bene rehabebimus eam. » T. II, p. 376 (J. Fave). M. de Beaurepaire est d'avis que dans la scène de Saint-Ouen il n'y a pas eu de guet-apens. Il fallait, dit-il, pour que l'on fût déclaré hérétique, non pas seulement des opinions jugées telles, mais refus de les abjurer. La demande d'abjuration était donc nécessaire, et la scène (moins l'appareil, sans doute) restait dans l'ordre du procès. J'admets cela. Il n'en est pas moins vrai que, l'abjuration obtenue, il y avait des moyens sûrs de faire retomber Jeanne, de la convaincre, non plus seulement comme hérétique, mais comme relapse; et on les sut trouver : car les Anglais n'entendaient pas se contenter d'abandonner Jeanne aux pénitences de l'Église. C'est ce qui permet de suspecter les intentions de ceux qui menaient le procès en leur nom.

 

Jeanne d'Arc
Henri Wallon - 5°éd. 1879

Index

Avertissement
Préface

Introduction :

- La guerre de cent ans
- Charles VII et Henri VI
- Le siège d'Orléans

Livre IDomrémy et V...
I - L'enfance de J. d'Arc
II- Le départ

Livre II : Orléans
I - L'épreuve
II - Entrée à Orléans
III - La délivrance d'Orléans

Livre.III : Reims
I - La campagne de la Loire
II - Le sacre
III - La Pucelle

Livre.IV : Paris
I - La mission de J. d'Arc
II - La campagne de Paris
III - L'attaque de Paris

Livre.V :
Compiègne
I - Le séjour sur la Loire
II - Le siège de Compiègne

Livre.VI : Rouen - Les juges
I - Le marché
II - Le tribunal
III - Les procès-verbaux

Livre.VII : L'instruction
I - Les interrog. publics
II - Les interrog. de la prison
III - Les témoins

Livre.VIII : Le jugement
I - L'accusation
II - Les douze articles
III - Les consultations...
IV - La réponse de...

Livre.IX : L'abjuration
I - Le cimetière de St-Ouen
II - La relapse

Livre.X : Le supplice
I - La visite à la prison
II - La pl. du Vieux-marché

Livre.XI : La réhabilitation
I - La mémoire de Jeanne...
II - Le second procès...

Livre.XII : L'histoire

I - Les contemporains...
II - L'inspiration de J.d'Arc




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