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Livre
X - ROUEN - Le supplice
II - La place du Vieux-marché - p.284 à 293 |
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ers neuf heures, Jeanne, qui avait repris l'habit
de femme, sortit de prison pour se rendre à la
place du Vieux-Marché. Elle allait au jugement,
mais c'était à la mort, et tout l'annonçait dans
l'appareil dont elle était environnée. Sa sentence était d'avance écrite sur son front : elle était coiffée
d'une mitre où on lisait ces mots : hérétique,
relapse, apostate, idolâtre. Sept à huit cents hommes
marchaient autour d'elle, portant glaives et
bâtons, « tellement qu'il n'y avoit homme qui fût
assez hardi de parler à elle, excepté frère Martin
Ladvenu et maître Jean Massieu (le confesseur et
l'huissier). » Jeanne ne cherchait point à contenir
sa douleur. Elle pleurait..., larmes respectables,
qui ne trahissaient point la sainteté de sa cause :
en montrant en elle la faiblesse de la femme, elles
témoignaient d'où lui était venue la force qui l'avait
soutenue dans sa mission. Elle pleurait, se recommandant à Dieu et aux saints; et tout le
peuple pleurait avec elle. Nicolas Loyseleur lui-même
ne put tenir à ce spectacle. C'était en lui
que Jeanne s'était fiée le plus, l'accueillant comme
un compatriote, l'écoutant comme un conseiller,
le suivant comme un directeur; et on a vu comment,
jusqu'à la fin, il avait trompé sa confiance.
Lorsqu'il vit qu'on la menait mourir, il sentit le
remords, et se précipita vers la charrette pour lui
demander pardon : mais les Anglais le repoussèrent
avec menaces, l'appelant traître, parce qu'il ne l'était plus. Ils l'auraient tué, sans le comte de
Warwick; et le comte lui déclara qu'il ne répondait
pas de sa vie, s'il ne quittait Rouen au plus tôt (1).
Trois échafauds avaient été dressés sur la place
du Vieux-Marché : l'un pour les juges, l'autre
pour plusieurs prélats et de hauts personnages, le troisième en maçonnerie pour Jeanne, avec ces
mots inscrits sur un tableau placé devant :
« Jehanne qui s'est fait nommer la Pucelle, menteresse, pernicieuse, abuseresse du peuple, divineresse, superstitieuse, blasphémeresse de Dieu, présumptueuse, malcréant de la foy de Jésus-Christ, vanteresse, idolâtre, cruelle, dissolue, invocateresse de diables, apostate, schismatique, hérétique. »
Au-dessus s'élevait le bûcher.
En attendant qu'on l'y menât, elle fut placée sur
une des estrades (peut-être une quatrième), où, à
la vue d'un peuple immense, elle dut entendre d'abord
le sermon d'un savant docteur en théologie,
l'un des assesseurs, maître Nicolas Midi. Il prêcha
sur ce texte de saint Paul aux Corinthiens : « Si un membre souffre, tous les membres souffrent, » et
sa conclusion était que, pour préserver les autres
membres de la maladie, il fallait retrancher le membre malade :
« Jeanne, disait-il en finissant, va en paix,
l'Église ne peut plus te défendre; elle te livre au
bras séculier (2). »
Jeanne l'écouta en silence, et elle dut écouter
encore les exhortations de l'évêque, qui l'engageait à pourvoir au salut de son âme, à penser à tous ses méfaits et à en faire pénitence, à suivre les
conseils des clercs, et notamment des deux frères
prêcheurs qu'il lui avait donnés pour l'assister. Il
aurait dû, suivant l'avis presque unanime des
assesseurs, lui relire la formule de son abjuration,
d'autant plus qu'il se vanta plus tard de l'y avoir ramenée. Mais il aurait pu s'attirer de sa part un
démenti public, une déclaration solennelle qu'elle
n'avait jamais avoué ces infamies ; et, en démasquant
cette fraude, Jeanne aurait, du même coup,
rendu impossible la nouvelle imposture que l'information
apocryphe eut pour objet d'accréditer.
Il n'en fît donc rien, et, sans invoquer ses anciens
désaveux, sans en provoquer de nouveaux, considérant
qu'elle ne s'était jamais détachée de ses
erreurs, qu'elle s'était rendue plus coupable encore
dans sa malice diabolique en simulant la pénitence
au mépris du nom et de l'ineffable majesté
de Dieu ; la tenant pour obstinée, incorrigible, hérétique et relapse, il prononça la sentence.
Après avoir invoqué le nom du Seigneur et rappelé
ses erreurs, son abjuration, sa réconciliation, sa rechute avouée, comme d'un chien qui retourne à son vomissement, il la déclarait hérétique et
relapse et, à ce titre, excommuniée (elle venait de
communier avec sa permission) ; il la retranchait
du corps de l'Église comme un membre pourri, de
peur que l'infection ne gagnât les autres membres,
et il la livrait au bras séculier, priant la puissance
séculière de modérer sa sentence, et de lui épargner la mutilation des membres et la mort. — En
face de lui s'élevait le bûcher (3).
Jeanne s'agenouilla et redoubla ses dévotes lamentations
et ses prières. C'est son âme pieuse,
charitable et dévouée, qui s'épanche tout entière en ces derniers moments. Frappée par ses ennemis, elle reporta sa pensée sur son roi qui fa laissait mourir; et ce fut pour le défendre encore contre les atteintes de la condamnation que l'on faisait peser sur elle. Elle protesta que jamais il ne l'avait induite à faire ce qu'elle avait fait soit en bien, soit en mal, établissant sa propre innocence, tout en ne songeant qu'à mettre hors de doute la sincérité du roi. En même temps elle s'adressait à tous, de quelque condition qu'ils fussent, tant de son parti que de l'autre, demandant humblement pardon, requérant qu'on voulût bien prier pour elle, conjurant en particulier les prêtres qui étaient là de lui faire chacun l'aumône d'une messe, et pardonnant à, tout le monde le
mal qu'on lui avait fait. Les juges, les Anglais
eux-mêmes, étaient émus ; il n'y avait point de
cœur si dur qui ne fût touché aux larmes. (3)
Délaissée de l'Église, de l'Église de ses ennemis,
déclarée apostate, idolâtre, elle s'était tournée
vers le signe du salut, voulant mourir avec
l'image du Rédempteur. Elle avait donc prié Massieu
de lui procurer une croix; un Anglais qui était là lui en fit une d'un bâton. Elle la prit, la
baisa et la mit dévotement dans son sein. En
même temps qu'elle portait la croix sur sa chair,
elle voulait l'avoir devant les yeux. Elle pria le
frère Isambard de la Pierre d'aller lui chercher
celle de l'église voisine, pour « la tenir, disait-elle, élevée tout droit devant ses yeux jusques au pas
de la mort, afin que la croix où Dieu pendit fût
dans sa vie continuellement devant sa vue »; et, quand il l'apporta, elle la couvrit de ses baisers et
de ses larmes, invoquant Dieu, saint Michel, sainte
Catherine et tous les saints, et témoignant de sa foi comme de sa piété (4) .
Cependant, parmi les Anglais, beaucoup trouvaient
la scène trop longue. Jeanne était délaissée
de l'Église : quels droits l'Église avait-elle encore
sur elle ? tous ces discours étaient hors de saison;
et comme Massieu paraissait exhorter la Pucelle
qu'il avait encore en sa garde, plusieurs capitaines lui crièrent : « Comment ! prêtre, nous ferez-vous
dîner ici ? » Deux sergents l'allèrent prendre sur
son estrade, et, pour racheter les retards de ce
long procès, le juge ne se donna pas même le
temps de prononcer la sentence. Dès que Jeanne
fut devant lui : « Menez, menez, » dit-il aux gardes;
et au bourreau : « Fais ton devoir (5)! »
Si les juges ecclésiastiques avaient laissé durer
la scène si longtemps dans l'espérance d'une abjuration, leur attente fut bien trompée, et le confesseur qui la devait rappeler à Jeanne remplit bien mal son office. Jeanne ne fit entendre aucune parole qui impliquât révocation de ses dits ou de ses faits. Si elle douta, le doute resta au fond de son cœur, ou ne se trahit que par son trouble ou par
ses larmes. Elle pleurait sur elle; elle pleurait aussi
sur les autres. « Rouen, Rouen, disait-elle, mourrai-je
ici, seras-tu ma maison ! Ah! Rouen, j'ai grand
peur que tu n'aies à souffrir de ma mort ! » Et la
multitude elle-même pleurait; et plusieurs, détestant
cette œuvre d'iniquité, s'affligeaient de voir
qu'elle eût lieu dans Rouen. Quelques Anglais
affectaient bien de rire, mais même les auteurs de
l'attentat étaient touchés de ce spectacle. Le cardinal
de Winchester pleurait; l'évêque de Beauvais pleurait ; larmes stériles qui n'empêchaient pas
que leur crime ne s'accomplit (6)!
Le supplice se prolongea : le bûcher, on se le
rappelle, avait été construit sur un échafaud pour être à la vue du plus grand nombre ; et le bourreau mit le feu par le bas. Quand la flamme monta
et que Jeanne l'aperçut, elle congédia elle-même
son confesseur ; elle le pressa de descendre, lui
demandant, pour dernier service, de tenir devant
elle la croix bien haut, afin qu'elle la pût voir. Il
la quitta, mais déjà elle n'était plus seule. Les saintes qu'elle invoquait encore, même quand on travaillait, quand on réussit peut-être à la faire douter de leurs apparitions, ne prolongèrent pas plus longtemps cette dure épreuve. On l'avait ébranlée, en lui alléguant, devant sa mort prochaine,
la délivrance dont elle avait reçu d'elles la promesse. Elle se rappela cette autre parole qu'elle
avait aussi rapportée à ses juges : « Prends tout
en gré ; ne te chaille de ton martyre; tu t'en viendras
au royaume de Paradis. » Elle ne l'avait pas
comprise alors, entendant humblement son martyre
des peines de sa prison ; elle la comprit à la
lueur des flammes, et elle entendit en même temps
la délivrance qui lui était promise. Dès ce moment
la mort même rentrait dans l'ordre de sa mission :
elle l'accepta comme elle avait accepté tout le reste.
Sur le bûcher comme dans la prison, devant la
mort comme devant ses juges, « elle maintint et
affirma jusqu'à la fin que ses voix étaient de Dieu ;
que tout ce qu'elle avait fait, elle l'avait fait du
commandement de Dieu; qu'elle ne croyait pas
avoir été trompée par ses voix, et que les révélations qu'elle avait eues étaient de Dieu. » C'est le
témoignage du courageux confesseur, qui ne la
quitta qu'à l'approche du feu, et ne la quitta que pour tenir devant elle la croix, image du Rédempteur,
divin modèle de son martyre. Au milieu des
flammes qui l'enveloppaient, elle ne cessa de confesser à haute voix le saint nom de Jésus et d'invoquer
les saints et les saintes ; une dernière fois on l'entendit encore prononcer le nom de Jésus,
puis elle baissa la tête : elle achevait sa prière dans
le ciel (8).
Source : Jeanne d'Arc - Henri Wallon - 5° éd. 1879
Notes :
1 Mitre : t. IV, p. 459 (Clém. de Fauquemberque, t. XV, f° 44
verso). — Dans les usages de l'Inquisition, l'accusé était revêtu des
marques de la condamnation, en se rendant au tribunal qui devait
prononcer la sentence. Voy. Llorente. Hist. de l'Inquis., IX, 14.
—
Escorte : « Et y avoit le nombre de sept à huit cents hommes de
guerre autour d'elle, portant glaives et bastons. » T. II, p. 14 (Manchon)
: témoignage confirmé par Massieu, qui dit huit cents hommes
(ibid., p. 19). N. de Houppeville ne parle que de cent vingt
hommes (t. III, p. 173).
— Lamentations ; « In quo itinere ipsa Johanna tam pias lamentationes
faciebat; ut ipse loquens et frater Martinus a lacrimis continere
non poterant.... Audientes ad lacrimas provocabat. » T. III,
p. 159 (Massieu); cf. t. II, p. 320 (Taquel); t. III, p. 173 (N. de Houppeville).
— N. Loyseleur : « Dum ipse Loyseleur vidit eamdem Johannam
condemnatam ad mortem, fuit compunctus corde; et ascendit
quadrigam, volens eidem Johannæ clamare veniam, et ex hoc
fuerunt indignati multi Anglici existentes ibidem, ita quod, nisi
fuisset comes de Warwick, ipse Loyseleur fuisset interfectus, etc. »
T. III, p. 162 (G. Colles). — « Increpaverunt eumdem Loyseleur,
minando sibi et vocando eum proditorem, etc. » T. II, p. 320 (Taquel).
Ce dernier semble placer la scène dans la cour du château.
Loyseleur, s'il quitta Rouen, y revint. C'est comme représentant du
chapitre qu'il alla au concile de Bâle. Voy. Ch. de Beaurepaire, Recherches,
etc., p. 103.
2 Les trois échafauds : « Et erant ibi tres ambones seu escharfaulx gallice, videlicet unus ubi erant judices, et alius ubi erant
plures prælati, et unus ubi erant ligna parata ad comburendum
eamdem Johannam. » T. III, p. 55 (l'év. de Noyon) — « Et coram
nobis, in conspectu populi, in magna multitudine tunc in eodem
loco existente, supra scafaldum seu ambonem posita, etc. » T. I, p. 469-470. De ce que Jeanne fut placée devant les juges, Lebrun
des Charmettes conclut qu'elle fut placée ou sur l'estrade des prélats
ou sur une quatrième estrade qui n'est pas nommée, t. IV,
p. 190.
— L'inscription du bûcher : t. IV, p. 459 (Clém. de Fauquemberque).
— La prédication publique : ibid. ; cf. t. III, p. 159
(Massieu). Sur l'emplacement du bûcher voy Bouquet, Jeanne
d'Arc au château de Rouen, p. 99.
3 Exhortation ; t. I, p. 470. — Sur l'omission de la lecture de
la formule d'abjuration, voy. L'Averdy, Notice des man., t. III,
p. 455. — Sentence, voy. l'appendice n° 21..
4 Jeanne après la sentence : « Quibus auditis ipsa Johanna,
genibus flexis, fecit suas orationes ad Deum multum devotissimas. »
— Souvenir au roi : « Post cujus sententiæ prolationem incoepit
facere plures pias exclamationes et lamentationes, et inter
alia dicebat quod nunquam fuerat inducta per regem ad faciendum
ea quæ faciebat, sive bene, sive male. » T. III, p. 56 (l'év. de Noyon).
— Prière aux assistants : « Requérant.... mercy très-humblement
qu'ils voulsissent prier pour elle, en leur pardonnant le mal qu'ils
lui avoient fait. » T. II, p. 19 (Massieu). — Requête aux prêtres : « Ut unusquisque eorum daret sibi unam missam. » T. II. p. 369, et
t. III, p. 177 (J. Fabri).
5 La croix : « Et quand elle fut délaissée par l'Église.... à grande
dévocion demanda à avoir la croix ; et ce voyant un Anglois
qui estoit là présent en feit une petite du bout d'un baston qu'il lui
bailla.... et mit icelle croix en son sein entre sa chair et son vestement.
Et oultre demanda humblement à cellui qui parle qu'il lui
feist avoir la croix de l'Église, etc. » T. II, p. 20 (Massieu); cf. t. III,
p. 159 (id.), et t. II, p. 6 (Is. de la Pierre, que nous suivons pour le
reste).
6 Point de sentence : t. II, p. 20 (Massieu). « Fuit ducta ad bail
ivum ibi præsentem, qui absque alia deliberatione aut sententia,
faciens signum cum manu, dixit : « Ducatis, ducatis. » Et sic fuit
ducta ad locum supplicii, ubi fuit cremata. » T. II, p. 344 (Manchon);
cf. t. III, p. 150 (id.). — « En disant au bourreau, sans autre sentence
: « Fais ton devoir. » T. II, p. 6 (Is. de la Pierre). Ce mot
même est rapporté par Massieu aux Anglais qui entraînaient Jeanne,
ibid., p. 20; cf. p. 8 (Ladvenu). Le suppléant du bailli, qui était là,
le dit comme les autres : « Et ibi erat cum ba illivo, quia tunc ipse
loquens erat locum tenons baillivi : et fuit lata quædam sententia
per quam ipsa Johanna relinquebatur justitiæ sæculari. Post cujus
sententiæ prolationem, illico et sine intervallo, ipsa posita in manibus baillivi, tortor sine plure, et absque eo quod baillivum aut
loquentem, ad quos spectabat ferre sententiam, aliqua ferretur sententia,
accepit eamdem Johannam.» T. III, p. 187 (L. Guesdon).
7 Plaintes sur Rouen: t. II, p. 355, et t. III, p. 185 (Marguerie):
t. III, p. 202 (P. Daron); p. 53 (G. de la Chambre). Le peuple
de Rouen et des environs assistait en foule au supplice. (Th. Basin,
Hist. de Ch.VII, liv. II, ch. XVI.) — « Et movebantur plures ad lacrimas:
erantque multi male contenti quod exsecutio fiebat in
villa Rothomagensi. » T. III, p. 202 (Daron). — « Aliqui autem Anglici
ridebant. » T. III, p. 53 (G. de la Chambre); — « .... tellement
que le cardinal d'Angleterre et plusieurs autres Anglois furent contraincts
plourer et en avoir compacion. « T. II, p. 6 (Is. de la
Pierre). « Episcopus Belvacensis... ea occasione flevit. » Ibid.,
p. 352 (id.). Plusieurs ne purent demeurer jusque-là : l'évêque de
Noyon, par exemple, t. III, p. 56; et Jean Lefebvre, t. II,
p. 369, etc.
8 Le bûcher : « Et per inferius ipse tortor posuit ignem. Et dum
ipsa Johanna percepit ignem, ipsa dixit loquenti quod descenderet
et quod levaret crucem Domini alte, ut eam videre posset : quod et
fecit. » T. III, p. 169 (Martin Ladvenu). — « In quo igne audivit quod petivit aquam benedictam. » T. III, p. 194 (J. Moreau).— « Cum ligaretur, implorabat seu invocabat ipsa Johanna sanctum Michaelem specialiter. » T. II, p. 324 (P. Bouchier). — En nommant expressément plusieurs d'iceulx saincts. » Ibid.. p. 19 (Massieu). —
Dernier témoignage de Jeanne : « Quod semper usque ad finem
vitæ suæ manutenuit et asseruit quod voces quas habuerat erant a
Deo, et quod quidquid fecerat, ex præcepto Dei fecerat, nec credebat
per easdem voces fuisse deceptam ; et quod revelationes quas habuerat ex Deo erant. » T. III, p. 170 (M. Ladvenu); cf. sur ses derniers moments, t. II, p. 9 (id.); p. 6 7 et 303 (Is. de la Pierre); p. 15 (Massieu). Elle avait déclaré dans son procès que ses voix lui avaient prédit sa captivité (t. I, p. 115). Isambard de la Pierre et Martin Ladvenu sont des témoins que l'on fait figurer dans l'information posthume : on chercherait vainement dans leurs dépositions postérieures la moindre trace du reniement de la prison. Du reste, quels qu'aient pu être les doutes de Jeanne alors, l'approche de la mort, loin de les accroître, les dissipa. Lebrun des Charmettes l'a fort bien vu, t. IV, p. 222, et M. Michelet l'a de même très-heureusement senti et exprimé, t. V, p. 174: cf. M. J. Quicherat, Aperçus nouveaux, p. 141.
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