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Livre
XII - La réhabilitation - L'histoire
I - Les contemporains et la postérité - p. 349 à 362 |
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n n'avait pas attendu le procès de réhabilitation
pour protester contre l'acte de Rouen. Perceval
de Cagny, dans sa chronique, impute la mort
de Jeanne à l'envie des Anglais ; Jean Chartier dit qu'ils la brûlèrent « sans procès et de leur volonté
indue, » tenant sans doute le procès pour
nul, soit pour l'absence du jugement civil, soit
pour tout autre vice de forme : car on ne peut
supposer qu'il en ait ignoré l'existence. Le Journal
du siége et la Chronique de la Pucelle ne poussent
pas le récit jusque-là; et certes ce n'est point
par crainte que le tableau de la fin de Jeanne
d'Arc ne jette de l'ombre sur les merveilles qu'ils
en ont racontées. Il eût été bien étrange, en effet,
que son supplice eût paru ternir sa mémoire. Dans
le Champion des Dames, petit poëme publié en 1440 et dédié au duc de Bourgogne, celui-là même qui fit livrer Jeanne aux Anglais, un personnage ayant avancé qu'Outrecuidance a perdu Jeanne, et que Raison l'a fait brûler à Rouen :
C'est mal entendu, grosse teste,
Répond Franc-vouloir prestement.
De quants saints faisons-nous la feste
Qui moururent honteusement!
Pense à Jhésus premièrement,
Et puis à ses martirs benois ;
Sy jugeras évidemment
Qu'en ce fait tu ne te cognois.
Guères ne font tes argumens
Contre la Pucelle innocente,
Ou que des secrez jugemens
De Dieu sur elle pis on sente;
Et droit est que chacun consente
A lui donner honneur et gloire
Pour sa vertu très-excellente,
Pour sa force et pour sa victoire (1).
Le jugement de réhabilitation confirmait avec éclat la croyance populaire. Devant cette déclaration solennelle, on ne la pouvait plus dire égarée. La sentence flétrissait énergiquement les calomnies par lesquelles le premier procès avait cru donner le change à l'opinion publique. Mais pour connaître Jeanne il ne s'agissait pas d'opposer l'un des
procès à l'autre : il les fallait joindre, au contraire, et la contempler elle-même, plus imposante encore parmi les accusations de ses juges que dans les témoignages recueillis au second procès. Or, c'est ce qu'en général on ne songea point à faire.
Il y a des exceptions pourtant.
Thomas Basin, évêque de Lisieux (le faux Amelgard), qui fut consulté et qui fit un traité sur le procès de condamnation, ne dut pas rester non plus étranger au procès de réhabilitation qu'il provoqua lui-même : et le jugement qu'il porte sur Jeanne est en tout point conforme à l'opinion que tout esprit sincère s'en fera d'après ces documents.
Il signale la perfidie de ses interrogatoires et le grand sens de ses réponses, sa piété, sa pureté, et la raison qui la contraignit à prendre l'habit dont on lui fit un crime, mais aussi l'inutilité de toute raison dans un procès où les Anglais voulaient à tout prix la perdre, quand sa mort était résolue dans leurs conseils par la haine et par la
peur. Il explique son abjuration par les rigueurs de son emprisonnement et par la promesse de liberté qu'on lui fit, sa rechute par l'inexécution de cette promesse, et il la montre invoquant dans les flammes Dieu et la Mère de Jésus-Christ. Il ne se prononce pas sur l'origine de ses révélations, ne sachant rien des signes qu'elle a donnés au roi
pour l'y faire croire, mais il affirme que, de tout le procès, il n'y a rien qui rende sa foi suspecte ou justifie sa condamnation comme hérétique et comme relapse ; et il réfute avec beaucoup de force ceux qui pourraient douter de sa mission à cause de sa mort, en citant, comme le Champion des Dames, Jésus-Christ, et à son imitation les prophètes et les apôtres consommant leur mission divine par le martyre (2). Martial d'Auvergne connaît aussi les deux procès, et il sait le parti qu'on en peut tirer :
Au procès de son innocence
Y a des choses singulières,
Et est une grande plaisance
De veoir toutes les deux matières.
Mais la matière des deux procès n'était point à la mesure de sa chronique mise en complainte. Tout en sentant l'iniquité du premier, il s'abstient de le juger lui-même. Tout en rappelant les conclusions du second, il se borne à dire où on le trouvera. Quant à lui, pour rendre hommage à la Pucelle, il rimera la chronique de Jean Chartier :
cela suffit à sa verve poétique (3).
Le plus grand nombre, en négligeant les deux procès, ne prirent pas même la peine d'y suppléer à l'aide des chroniqueurs contemporains. La tradition, sur ce sujet, se donna libre carrière. Conidérant le but atteint, l'expulsion des Anglais, elle y accommoda l'histoire et le caractère de Jeanne selon sa fantaisie. Elle en fit une sorte
d'héroïne de théâtre ou de cirque, sautant à cheval sans toucher l'étrier, chargeant l'ennemi la lance au poing, « frappant dedans, » et tuant tous ceux qu'elle touche ; chevauchant ainsi par toute la France ; prenant Bordeaux, Bayonne, et provoquant par ses victoires l'expulsion des Anglais de Paris. Alors elle méne le roi à Reims pour être sacré, à Paris pour être couronné ; puis, attaquant la Normandie, elle marche de conquête en conquête jusque devant Rouen, où elle disparaît. On ne sait, dit notre chronique, ce qu'elle devint : les uns disent que les Anglais l'ont prise et brûlée ; d'autres, que plusieurs de l'armée l'avaient fait périr par jalousie. — A cette chronique, on peut
joindre les récits de Philippe de Bergame et de Laonic Chalcondyle. Philippe de Bergame, bien qu'il ait pris peut-être plusieurs traits de la figure de Jeanne au rapport d'un chevalier italien qui l'avait vue, dispose du reste en toute liberté. C'est en faisant son métier de bergère que Jeanne, sautant comme un homme sur quelque jument du troupeau, se forma toute jeune encore, à monter à cheval, à manier la lance, à déployer contre les
troncs des arbres la force de son bras. Accueillie par Charles VII, elle va faire lever le siége d'Orléans sur le Rhône ; elle prend en trois heures trois bastilles, elle combat les Anglais durant huit ans en trente batailles. Chalcondyle est plus bref: il la fait paraître en une seule campagne, qui est pour lui toute la guerre de Cent ans (4).
Tout cela tient plus du roman que de l'histoire. Dans l'histoire, la figure de Jeanne, ensevelie en quelque sorte parmi les pièces du procès, ne demeura que par l'impression qu'elle avait faite sur les contemporains. Maudite Comme sorcière par les Anglais, qui, ne pouvant l'absoudre sans se condamner, s'endurcissent dans leurs sentiments haineux (on en peut voir l'expression dans Shakspeare) ; moins maltraitée des Bourguignons, qui la réduisent à un personnage ou à une machine politique (Monstrelet, etc.); admirée des Français et des autres peuples, sans que pourtant les Français eux-mêmes (ce sont des politiques aussi qui écrivent) osent se prononcer sur la source de son inspiration. Parmi les témoignages les plus remarquables rendus à sa mémoire, il faut compter celui du pape Pie II (Ænéas Sylvius Piccolomini), qui, après avoir raconté sa vie merveilleuse, et
constaté que dans son procès on n'avait rien établi contre sa foi, rien qui parût digne de châtiment, si ce n'est cet habit d'homme qui ne méritait pas la mort et qu'on lui fit reprendre par ruse, s'écrie: « Ainsi périt Jeanne, vierge étonnante et admirable, qui a rétabli le royaume de France presque ruiné et abattu, et infligé aux Anglais tant de défaites ; qui, devenue chef de guerriers, a gardé, au milieu des soldats, sa pudeur
sans tache, et n'a jamais été l'objet de propos infamants. Était-ce œuvre de Dieu ou invention des hommes ? j'aurais peine à le dire. » Il rapporte ce
bruit qu'on avait imaginé de la susciter pour mettre
un terme aux rivalités des chefs. « Mais,
ajoute-t-il, une chose est bien certaine : c'est que
c'est elle qui a fait lever le siége d'Orléans, conquis
par les armes le pays compris entre Bourges
et Paris, et amené par son conseil la soumission
de Reims et le couronnement du roi : elle, dont la
vigueur a mis en fuite Talbot et son armée, dont
l'audace a brûlé une porte de Paris, dont l'habileté
et l'adresse ont remis en bon état les affaires de
la France. Chose digne de mémoire, et qui trouvera
dans la postérité moins de foi que d'admiration (5) ! »
Sur ce terrain mal défini, le champ était ouvert
aux appréciations les plus diverses. Chaque siècle
en usa pour se faire Jeanne en quelque sorte, à son image. Le seizième siècle en fit une politique :
Du Bellay, sans trop s'en rendre compte, en prit
l'idée à l'opinion bourguignonne, et Du Haillan ne craignit point d'accueillir jusqu'aux plus infâmes
impostures que la passion et la haine aient inspirées
aux Anglais. Le dix-septième siècle en fit une héroïne, mais une héroïne aux couleurs de
l'hôtel de Rambouillet : elle périt ensevelie dans
le triomphe que Chapelain lui ménageait en son
poëme. Le dix-huitième siècle, on sait par quelle
indigne profanation il entendit la faire revivre :
déplorable attentat contre la gloire de la France,
qui, sans ternir le nom de Jeanne, imprime une
tache ineffaçable à la mémoire de celui qui se fit
un jeu de le souiller. De nos jours, la politique de
Du Bellay, l'héroïne de Chapelain, l'insultée de
Voltaire, est devenue « une incarnation du peuple (6). »
Mais c'est par un abus de langage que nous
avons prêté à des siècles entiers l'opinion de quelques
hommes. Dès la fin du quinzième siècle, au
sein même des Flandres, Jacques Meyer saluait
dans Jeanne d'Arc l'envoyée de Dieu, et il empruntait à un contemporain de la Pucelle (Thomas Basin)
les passages qui témoignaient le plus des
merveilles qu'elle opéra dans la guerre, et de l'inspiration dont elle fit preuve jusque dans son
jugement. Au seizième siècle, Étienne Pasquier relevait
avec un sentiment vrai d'admiration la grandeur
et le dévouement de Jeanne d'Arc ; et la ville
d'Orléans, qui ne faillit jamais à son culte pour la
Pucelle, protestait contre l'indifférence ou les outrages des écrivains que l'on a vus, en faisant imprimer
l'histoire du siége dont Jeanne la délivra.
Au dix-septième siècle, les descendants de ses frères publiaient avec un zèle pieux ce qui pouvait la faire mieux connaître et honorer ; Godefroy donnait pour la première fois, dans son recueil des historiens de Charles VII, l'une des plus précieuses
chroniques, et, selon un juge fort compétent,
des plus autorisées, celle qui porte le nom
de la Pucelle. Au dix-huitième siècle, on en revint
enfin à l'étude des deux procès ; et après Lenglet-Dufresnoy, qui les lut pour en tirer une histoire
médiocre, vint L'Averdy qui les fit connaître par
une analyse exacte, accompagnée d'une appréciation
impartiale dans la Notice des manuscrits de la
Bibliothèque du Roi. Enfin, de nos jours, la Société
de l'histoire de France accomplit ce que L'Averdy
n'avait fait que préparer, en confiant la publication
des deux procès à l'un des hommes les plus distingués
dans la critique des textes du moyen âge,
M. Jules Quicherat (7).
Ce beau travail, qui ne laisse presque plus rien à faire après lui dans le champ de l'érudition, n'a
pas changé les bases de l'histoire de Jeanne d'Arc, sans doute : depuis les notices de L'Averdy, nul
n'y a touché sérieusement qu'il n'ait consulté,
avec ses analyses, le texte même des procès ; mais
il en a rendu l'assiette plus ferme et les abords plus faciles. Les histoires se sont multipliées sans
changer nécessairement de caractère. Ce qui serait
souhaitable, c'est que Jeanne d'Arc, soustraite désormais à l'empire des passions et des rivalités
nationales, échappât à celui des systèmes ; c'est qu'on l'étudiât en elle et pour elle. Sa figure, pour être grande, n'a que faire de grandes formules. On
en efface les traits les plus purs et les plus nets de ma mémoire, quand, par un mélange du sacré
et du profane, on veut me montrer en elle « la
France incarnée, » un « Messie féminin. » Jeanne s'est dite envoyée de Dieu, il est vrai. Mais si on
ne l'entend pas comme elle le dit, il serait juste au
moins de ne pas l'entendre contrairement à tout
ce qu'elle a dit. Or, c'est ce qu'on a, de nos jours,
voulu faire. A la mission qu'elle s'est attribuée,
on en joint une autre : mission dont elle n'a point
parlé, dont assurément elle ne se doutait pas, qui
commence quand l'autre finit, et dont la scène est à Rouen. Le procès de Rouen devient la lutte de
l'inspiration contre l'autorité, du libre génie gaulois
contre le clergé romain, et peu s'en faut qu'on
ne dise du druidisme contre le catholicisme. On écarte les témoignages de la réhabilitation ; on admet
sans réserve les actes dressés par les premiers
juges, on adopte pleinement leur manière de voir,
non pour condamner Jeanne, sans doute, mais
pour frapper l'Église par sa déclaration (8).
Mais c'est en vain que Pierre Cauchon trouve
dans nos historiens des auxiliaires inattendus :
tout leur savoir ne suffira point pour donner à sa haine l'appui que sa conscience elle-même et sa
raison ne lui ont probablement jamais assuré.
Tout se peut résoudre, en effet, par une simple
question que je pose à ceux qui se montrent si
ingénieux à faire de Jeanne une hérétique. Si
Jeanne eût déclaré qu'elle s'en remettait absolument de ses révélations à l'Église, qui eût jugé au
nom de l'Église ? Pierre Cauchon, sans aucun
doute, avec son tribunal à la solde des Anglais :
quand elle en appelait au pape, ils lui ont dit qu'il était trop loin ! Jeanne avait donc toute raison de s'y refuser. En parlant de ses révélations, elle ne
soutenait aucune doctrine nouvelle : la question
de dogme qui s'y pouvait rattacher, je veux dire
la possibilité de ces communications d'en haut, était résolue par l'Église, et résolue en sa faveur.
Elle ne soutenait qu'un fait à elle propre. Cela
n'ôtait pas aux autres le droit de n'y point ajouter
foi. C'est le droit et le devoir des pasteurs de ne
pas accepter légèrement de semblables affirmations ; et, si elles ne semblent pas fondées, d'en
garder les fidèles. Aussi la chose avait-elle été examinée à Poitiers; elle pouvait l'être de la même
sorte à Rouen : et si l'archevêque de Reims y avait cru et l'avait approuvée, l'évêque de Beauvais
avait encore la liberté de n'y pas croire. Mais eût-on
toute raison de n'y pas croire, Jeanne n'était
point hérétique en y croyant. L'Église, comme
l'ont établi sans contradiction les demandeurs et
le promoteur au procès de réhabilitation, n'a jamais
entendu se faire juge d'une question réduite
ainsi à un fait tout personnel; et le pape Pie II, on
l'a vu, tout en réservant son jugement sur la réalité
de l'inspiration de la Pucelle, affirme que dans
son procès on n'a rien trouvé en elle contre la foi.
D'ailleurs, comme cela est établi, non-seulement
par les témoins de la réhabilitation, mais par les
actes mêmes du premier procès, elle n'a point refusé
le jugement de l'Église. Elle l'acceptait là où
elle avait la garantie de ne pas trouver sous le
nom de l'Église ses ennemis mêmes. Elle l'avait
accepté à Poitiers ; elle l'acceptait encore dans le
pape, dans le concile, demandant qu'on l'y menât :
car elle ne s'en remettait point volontiers à ses
juges du soin d'exposer sa cause; et l'histoire des
douze articles, comme plus tard la lettre écrite au
pape au nom du roi d'Angleterre, montre bien
que cette réserve n'était pas superflue. Elle finit
même par renoncer à cette condition si nécessaire.
Elle se réduisit à demander (le procès-verbal lui-même
le constate) que « ses faits et ses dits fussent
envoyés à Rome devers notre saint-père le
pape, auquel et à Dieu premier elle se rapportait. »
Les juges, on l'a vu, passèrent outre : les critiques,
dans leur zèle à trouver comme eux Jeanne rebelle à l'Eglise, devraient bien n'en pas faire autant (9) !
Disons-le donc : quelque opinion qu'on se fasse
de Jeanne d'Arc, il y a une chose qu'il faut au
moins lui laisser : c'est qu'elle fut, comme elle l'a dit, bonne chrétienne, et ce mot, dans son langage,
n'est pas équivoque. Il faut renoncer à tourner
contre l'Église celle qui a déclaré que « quant à
l'Église, elle l'aime et la voudrait soutenir de tout
son pouvoir ; » et elle le prouvait alors même. Elle
la soutenait, quand elle refusait une soumission
exigée d'elle en cette forme, et demandait qu'on la
menât au pape et au concile, opposant la garantie
d'un juge indépendant, à ce tribunal passionné qui compromettait l'Église lorsqu'il prétendait
juger en son nom. Personne, du reste, ne s'est
jamais mépris sur le caractère de la condamnation
de Jeanne d'Arc, comme personne ne peut se
méprendre sur l'objet de cette justification tardive
de son procès en ce point-là. Jeanne n'a pas été
condamnée par l'Église; Jeanne a été réhabilitée
par l'Église. Elle a été condamnée par un évêque,
chassé comme un ennemi par le contre-coup de ses victoires, et constitué son juge par le choix de
ses ennemis. Elle a été relevée de cette condamnation
par un tribunal que le pape institua lui-même,
et qu'il composa de trois évêques et de
l'inquisiteur de France. Si ce tribunal, sur le vu des pièces que nous avons (et nous n'avons que ce qui a passé par ses mains) l'a jugée orthodoxe, on
n'a pas le droit d'être plus difficile (10).
Source : Jeanne d'Arc - Henri Wallon - 5° éd. 1879
Notes :
1 Perceval de Cagny : Procès, t. IV, p. 36; — J. Chartier, ibid., p. 93; — le Champion des Dames (par Martin Lefranc), t. V, p. 49.
2 Le faux Amelgard (Thomas Basin) : Hist. de Ch. VII. Iib. II, C. XVI, t. I, p. 85, ou Procès, t. IV. p. 350. Il cite lui-même son mémoire sur la Pucelle, en signalant les vices du procès : « Quemadmodum ex libello quem desuper, ab eodem Carolo expetito a
nobis consilio, edidimus latius, poterit apparere. » Ibid., p. 355.
3 Martial d'Auvergne, Vigiles de Charles VII (Procès, t. V. p. 51-78). Voyez l'app. n°27.
4 Traditions sur Jeanne : Chron. de Lorraine, donnée par dom Calmet (Hist. de Lorraine, t. III, col. VI), et rapportée par lui à quelque serviteur de René II, vers 1475. Voy. M. J. Quicherat, Procès, t. IV, p. 329 et suiv. — Philippe de Bergame, de Claris mulieribus, Ferrare, 1497, t. IV, p. 521. — Chalcondyle (vers 1460) t. V, p. 529.
5 Shakespeare, Henri VI, 1re partie ; Monstrelet, II, 57 (Procès,
t. IV, p. 362) ; Wavrin de Forestel, ch. 8 (ibid., p. 406) ; Lefebvre
Saint-Remi, chap. 151 (ibid., p. 430). — Pie II, dans ses
Mémoires (ibid., p. 518). Æneus Sylvius Piccolomini (Pie II) n'étant
encore que secrétaire du cardinal de Sainte-Croix, avait assisté au
congrès d'Arras en 1435, et pris part à la réconciliation du roi de
France et du duc de Bourgogne. Il avait pu entendre les deux partis
sur Jeanne qui venait de mourir.
6 Du Bellay, Instructions sur le fait des Guerres, II, 3, p. 56
(Éd. 1548). Du Haillan, Hist. de France, XXI, ch. VII, p. 1147,
in-fol. (1576). Voy. M. J. Quicherat, Aperçus nouv., § 26, p. 158
et suiv. ; M. de Carné, dans la Revue des Deux-Mondes, 1856,
15 janvier; p. 313-315; Vallet de Viriville, Revue de Paris, 1854,
t. XXII, p 440 et suiv.
7 Jac. Meyer, Ann. Flandr., lib. XVI, p. 272-277 : « Joanna
virgo, dux Gallorum non ascita, non creata, non electa, sed a Deo
data, » etc., et le n°28 aux appendices.
8 « L'Eglise entière, dit Sismondi, semblait se déclarer contre la
Pucelle : toute personne qui prétendait à des pouvoirs surnaturels
que l'Église ne lui avait pas délégués, excitait sa jalousie et était par elle accusée de magie. » Hist. des Français, t. XIII, p. 180. L'historien devrait dire à qui l'Église a jamais délégué des pouvoirs
surnaturels. Voy. aussi M. H. Martin, Hist. de France, t. VI, p. 265
et suiv.
9 Voyez l'appendice n°29 à la fin de ce volume.
10 Bonne chrétienne, t. I, p. 380 (18 avril).
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