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L'abréviateur du procès
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p. 27 du ms. |
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E LENDEMAIN AU MATTIN, les Angloys se partirent de la ville avecques
leurs bagues saulves ; avecques lesquelles ilz emmenoyent des Françoys qui tenoyent prisonniers. Laquelle chose la Pucelle ne voullut souffrir ;
mais les leur osta. Et pour ce que lesdits Angloys se plaingnirent que on
leur faisoit tors et que c'estoit contre la composition qui avoit esté faicte,
fut appoincté que lesdits prisonniers demeureroyent, mais que le roy payeroit quelque somme d'argent pour leur rançon.
Et ce faict, le roy entra en ladicte ville ; et le receurent les habitans tres ioyeusement. Et luy feirent le serment de fidelité. Et y ordonna des officiers, tant pour la justice que pour la police. Et y laissa gens pour la garder.
Et ce faict, deslogea, et fist marcher son ost vers Challons ; ou il fut receu en grand ioye de tous les habitans, qui luy firent le serment de fidelité. Et institua des officiers neccessaires pour la chose publicque dudit lieu de Challons ; il s'en alla tout droict a Rains. En quel lieu, combien que la ville fust en obaissance des Angloys, toutesfoys les habitans d'icelle le receurent tres ioyeusement, en le recongnoissant leur roy et souverain seigneur.
Source
: Édition de "La minute française des interrogatoires de Jeanne la Pucelle".1952 - Paul Doncoeur.
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