|
Histoire
de Charles VII
-
index
L.II-IV
- Comment ce combat malheureux fut de quelque utilité au royaume de France. |
|
uanquam autem hujuscemodi prelium non parum dampnosum exicialeque fuerit Francis, tamen, prout ipsi sepe a prudentissimis Francorum ducibus audivimus, Scotorum nece ac perdicione dampnum quod incurrerant satis repensatum est. Tanta enim presumpeione ac audacia ferebantur Scoti, vires et potenciam Francorum contempnentes et pro nichilo reputantes, que jam tum ex civilibus tum ex a hostilibus bellis plurimum attrite depresseque extiterant, quod animo proposuerant, si Anglos in illo prelio protrivissent, nobiles omnes Andegavie, Turonie et Biturie et vicinarum terrarum, qui reliqui erant, perimere eorumque domos, uxores ac terras et possessiones opimas suo juri ac dominio mancipare. Quod procul dubio non difficile eis multum factu fuisset, si pro voto, in hujuscemodi prelio peremptis atque extinctis Anglicis, victores evasissent. Non parvam igitur ex hoc infortunio regnum Francorum dixerimus consecutum felicitatem, si tam immanis feritatis propositum barbaris Scotorum animis incesserat.
Prelio autem confecto, et opidum Vernolii et multa alia castella dedicione regi Anglorum accesserunt, cum, oppressis et extinctis a quibus defendi potuissent, parum aut nichil solacii presidiive a Francis consequi confide-rent.
Quoique ce combat n'ait pas été peu préjudiciable et funeste aux Français, néanmoins, comme nous-même l'avons souvent entendu dire par leurs plus sages capitaines, la mort, l'anéantissement des Écossais compensa suffisamment le dommage qu'ils avaient subi. Car, si grandes étaient, à ce qu'on disait, la présomption et l'audace des Écossais que,
méprisant et tenant pour rien les forces et la puissance des Français, grandement affaiblies et diminuées tantôt par les guerres civiles et tantôt par les guerres étrangères, qu'ils avaient formé le projet, s'ils avaient vaincu les Anglais dans ce combat, de tuer tout ce qui restait de nobles en Anjou, Touraine, Berri et dans les régions voisines, et de s'emparer de leurs maisons, de leurs femmes, de leurs terres et de leurs riches possessions. Et sans nul doute il ne leur aurait pas été très difficile d'accomplir leur dessein si, après avoir exterminé, comme ils le souhaitaient, tous les Anglais, ils étaient sortis vainqueurs de la lutte. Nous dirons donc que de ce malheur sortit un grand bonheur pour le royaume de France, s'il est vrai que des intentions aussi sauvages avaient pénétré dans les cœurs barbares des Écossais.
Après le combat, la place de Verneuil et beaucoup d'autres châteaux se rendirent au roi d'Angleterre, parce que, ceux qui auraient pu les défendre étant affaiblis ou morts, ils n'avaient que peu ou pas de confiance dans l'aide et secours qu'ils pouvaient attendre des Français.
Source
: "Histoire de Charles VII" par
Thomas Basin - éd. et traduction Ch.Samaran - 1933.
|