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Chronique
de la Pucelle
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- Puissance venue à Orléans (1)
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e dict troisiesme jour de may, vinrent aussi à Orléans
les garnisons de Montargis, Gien, Chasteau-Regnard, du pays de Gastinois
et de Chasteaudun, avec grand nombre de gens de pied garnis de traict
et de guisarmes. Et le mesme jour, au soir, vinrent nouvelles que
le mareschal de Saincte-Sévère, le sire de Rays, Monseigneur
de Bueil et La Hire, qui amenoient les vivres et l'artillerie, venoient
de Blois par la Beausse. Si doubtoit on que Anglois deussent aller
au devant d'eux ; pour quoy, le mercredy matin, veille de l'Ascension,
quatriesme jour de may, mille quatre cent vingt-neuf, se partirent
très bien matin d'Orléans, le bastard et la Pucelle
armée, à grand compaignée de gens d'armes et
de traict, et allèrent, à estendart desployé,
au devant des vivres, qu'ils rencontrèrent ; et si passèrent
par devant les Anglois qui n'osèrent yssir de leurs bastides,
et puis entrèrent dedans la ville environ prime (2).
Le troisième jour de mai, vinrent aussi à Orléans les garnisons de Montargis, Gien, Château-Renard, du pays du Gâtinais et de Châteaudun, avec grand nombre de gens de pied, pourvus de traits et de guisarmes. Et le même jour, au soir, vinrent des nouvelles que le maréchal de Sainte-Sévère, le sire de Rais, Mgr de Bueil et La Hire, arrivaient de Blois par la Beauce. On soupçonnait les Anglais de vouloir aller à leur rencontre; c'est pourquoi le mercredi matin, veille de l'Ascension, quatrième jour de mai 1429, partirent d'Orléans, de très bon matin, le Bâtard et la Pucelle en armes, en grande compagnie de gens d'armes et de gens de traits, et à étendard déployé. Ils allèrent au-devant des vivres qu'ils rencontrèrent ; et ils passèrent ainsi devant les Anglais qui n'osèrent sortir de leurs bastides ; et après les avoir passés ils entrèrent dans la ville environ prime.
Source : édition Vallet de Viriville - 1859
Notes :
1 Reprise de la geste des nobles
2 De sept à huit heures du matin.
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