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Journal
du siège d'Orléans
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Mars 1429 |
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3 mars :
e jeudy, troisiesme jour de mars, saillirent les Françoys
au matin contre les Angloys, faisans pour lors ung foussé
pour aler au couvert de leur bolevart de la Croix Boissée
à Saint Ladre d'Orléans, afin que les François
ne les peussent veoir ne grever de canons et bombardes. Celle saillie
feist grant domaige aux Angloys, car neuf d'eux furent prins prisonniers.
Et Oultre ce, y tua maistre Jehan d'une couleuvrine cincq personnes,
à deux coups. Et desquelz cincq fut le seigneur de Gres,
nepveu du conte de Salebris, qui estoit cappitaine d'Yenville ;
dont les Anglois feirent grans regretz, parce qu'il estoit
de grant hardiesse et vaillance.
Cellui mesmes jour, eut aussy une très forte
et grande escarmousche, car les Françoys saillirent d'Orléans,
et alèrent jusques bien prez du boulevart des Angloys
estans à la Croix Boissée, et gaignèrent ung
canon gectant pierres grousses comme une boule. Et oultre ce en
rapportèrent dedans leur ville deux tasses d'argent, une
robe fourrée de martres, et plusieurs haches, guisarmes,
arc, trousses de fleiches, et autres habillemens de guerre. Mais
incontinant aprez, saillirent les Angloys de leur ost et bastilles,
portant neuf estandars qu'ilz desployèrent, et chassèrent
les Françoys jusques bien près du boulevart de la
porte Banier, et ce faict se retirèrent, combien que de rechef
et toust retournèrent et chargèrent fort et asprement
sur les Françoys, et tant les suivirent de prez, que plusieurs
d'entre eulx se gectèrent dedans les foussez d'icelle porte
; contre lesquelz gectèrent ceulx d'Orléans à
grant force. Et entre les autres qui là cheurent, furent
ung Estienne Fauveau, d'Orléans mesmes. Et ce faisoient,
parce qu'ilz ne povoient pas fouyr. En celle escarmousche tuèrent,
blecèrent et prindrent les Angloys plusieurs prisonniers,
et par especial y prindrent un vaillant escuier gascon, nommé
Regnault Guillaume de Vernade, qui estoit fort blécié.
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4 mars :
Le lendemain, jour de vendredy, partirent environ trois cens combatans
angloys, et s'en alèrent quérir des charniers ès
vignes, environ Sainct Ladre et Sainct Jehan de la Ruelle : pourquoy
sonna la cloche du beffroy. Mais ce non obstant, ils prinrent et
emmenèrent aucuns pouvres laboureurs, labourans leurs vignes,
prisonniers. Et celluy mesme jour arrivèrent dedans Orléans douze chevaulx chargez de blé, harengs et autres vivres.
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5 mars :
Le samedy aprez, cincquiesme d'icelluy moys de mars, fut tiré
d'une couleuvrine d'Orléans ; le traict de laquelle tua ung
seigneur d'Angleterre, dont les Angloys firent moult grant dueil.
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6 mars :
Le lendemain, qui fut jour de dimenche, arrivèrent dedans
Orléans sept chevaulx chargez de harengs et autres
vivres.
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7 mars :
Le lundy ensuivant, septiesme du mesme moys de mars, y arrivèrent
six chevaulx chargés de harengs. D'autre part tirèrent
les Angloys plusieurs coups de bombardes et canons, qui cheurent
en la rue des Hostelleries, et firent grant dommaige en divers lieux.
Et sy arrivèrent environ quarante Angloys d'Angleterre en
leur ost.
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8 mars :
Le mardy prouchain aprez, saillirent aucuns françoys et
rencontrèrent six marchans et une damoiselle menant
en l'ost neuf chevaulx chargez de vivres, qu'ilz prindrent et amenèrent
dedans, Orléans. Ce meisme jour arrivèrent, deux cens
Angloys qui venoient de Jargueau ; et pareillement aussi arrivèrent
en leur ost et bastilles plusieurs autres venans des garnisons de
Beausse. Et par ce cuidèrent les Francoys qu'ilz voulsissent
assaillir auçuns de leurs boulevars. Pour quoy ilz se tindrent
sur leurs gardes et apprestèrent toutes choses nécessaires
à leur defence, se mestier en estoit.
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9 mars :
Le lendemain, jour de mecredy, trouvèrent aucuns Françoys
que on avoit presque perchié tout le mur de l'Aumosne d'Orléans (1),
au droit de la porte Parisis (2) ; et y avoit on fait ung
trou pour passer ung homme d'armes. Et oultre fut trouvé
ung mur faict tout de nouveau, où avoit deux cannonnières.
Et si on ne peut sçavoir pourquoy il avoit esté faict
: dont aucuns le presumoient en bien, et les autres en mal.
Toutesfoiz quoy qu'il en feust, s'enfouyt le maistre d'icelle
Aumosne, si toust qu'il dit qu'on s'en estoit aperceu ; car
de prime face il fut en grand danger de la commocion du peuple,
qui feist cellui jour très grant noise et bruit en celle
Aumosne.
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10 mars :
Le jour d'aprez, qui fut jeudy, feist le bastart d'Orléans
pendre à ung arbre , ès forsbourg et masures de la porte de Bourgogne,
deux hommes d'armes françoys estant au Gallois de Villiers,
parce qu'ilz avoient rompu son sauf conduict ; mais si tost qu'ilz
furent mors, ils les feist despendre et enterrer ès fauxbours
meismes.
[D'autre part s'en alèrent les Angloys cestui
propre jour à Sainct Loup d'Orléans (3) et y commancerent une bastille, qu'ilz fortifièrent, tendans
tousjours entretenir leur siège contre Orléans. Pour
lequel faire lever, se mist sur les champs Jehanne la Pucelle accompagnée
de grant nombre de seigneurs, escuiers et gens de guerre, garniz
de vivres et d'artillerie ; et print congé du roy, qui commanda
expressément aux seigneurs et gens de guerre, qu'ilz obéissent
à elle comme à luy, et aussi le feirent ilz.]
... [D'autre part s'en allèrent les Anglois cestuy propre jour à Saint-Loup d'Orléans, et y commencèrent une bastille qu'ils fortifièrent, tendans tousjours entretenir leur siège contre Orléans. Pour lequel faire lever se mit sur les champs Jehanne la Pucelle accompagnée de grand nombre de seigneurs, chevaliers, escuyers et gens de guerre, garnis de vivres et d'artillerie ; et print congé du roi, qui commanda expressément aux seigneurs et gens de guerre, qu'ils obéissent à elle, comme à lui, et aussi le firent-ils.]
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11 mars :
Le vendredy ensuivant, unziesme jour de ce mesmes moys de mars, sonna
la cloche du beffroy, parce que les Angloys estans à Sainct
Loup coururent jusques à Sainct Evurtre ; et là, environ
les vignes, prindrent plusieurs vignerons, et les emmenèrent
prisonniers.
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12 mars :
Le lendemain saillirent aucuns de la garnison d'Orléans, et
en leur retour ramenèrent six prisonniers.
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15 mars :
Le mardy d'aprez, quinziesme d'icelluy moys, arriva de nuit dedans
la ville le bastart de Lange, qui avec luy amena six chevaulx chargez
de pouldre de canon. Et ce meisme jour se partirent trente Angloys
de la bastille de Sainct Loup, estans habilliez en guise de femmes,
et faisans semblant de venir quérir du boys et fagotz de
serment, avecques aucunes femmes, qui en apportèrent dedans
Orléans. Mais quant ilz virent leur advantaige, ilz saillirent
hastivement sur les vignerons, labourans lors ès vignes environ
Saict Marc, et là Borde aux Mignons (4),
et firent tant qu'ilz en envoyèrent neuf ou dix prisonniers
en leurs bastilles.
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16 mars :
Le lendemain, qui fut mercredy, se partit d'orléans le mareschal de Saincte Sévère, tant pour aler devers le roy, comme
pour aler prendre possession de plusieurs terres qui lui estoient
eschues par la mort du seigneur de Chasteaubrun, frère de
sa femme ; mais il promist à ceulx de la ville, qu'il retourneroit
en brief, et ilz furent très contans ; car ilz l'aimoient
et prisoient, parce qu'il leur avoict faict plusieurs biens, et
aussi pour les grans faiz d'armes que lui et ses gens avoient faiz
pour leur deffense.
Ce mesme jour amenoient les Angloys de la bastille de
Sainct Loup grant charroy à leur autre bastille de Sainct
Lorens. Et quant ilz furent devant Sainct Ladre, ilz feirent un
grand cry : pour quoy sonna la cloche du beffroy ; car les François
d'Orléans cuidèrent qu'ilz voulsissent assaillir aucuns
de leurs bolevars.
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17 mars :
Le jeudy ensuivant dix septiesme jour d'icelluy moys, trespassa
maistre Alain de Bey, prevost d'Orléans, et mourut de mort
naturelle. Dont ceulx de la ville furent moult doulans, parce qu'il
gardoit tousjours bien justice.
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19 mars :
Le samedy ensuyvant, dix neufviesme du mesme mois et veille de Pasques
fleuries, tirèrent les Angloys dedans Orléans plusieurs
coups de plus grousses bombardes et canons qu'ilz n'avoient faict
par avant, et dont ilz feirent moult de maulx et dommaiges, car
une pierre de l'une des bombardes tua que bleca, sept personnes
du coup ; de laquelle mourut un potier d'estain, nommé Jehan
Tonneau. Et oultre ce, cheut une pierre de canon devant l'hotel
de feu Berthault Mignon, dont furent blecez que tuez cinq personnes.
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21 mars :
Le lundy d'aprez, le vingt ungiesme d'icelluy mois de mars, feirent
les François sonner la cloche du beffroy, et saillirent d'Orléans
à grant puissance, tant gens de guerre comme citoyens, et
autres du pays d'environ, là retraictz ; et s'en allèrent
assaillir les bolevers faictz de nouveau par les Angloys au droict
de la grange de Cuiveret (5). Mais quant
ceulx qui les gardoient les virent approucher, ilz s'en alèrent
et se mirent à la fuicte tant qu'ilz se boutèrent
dedans leur bastille de Sainct Lorens, et y emportèrent tout
ce qu'ilz peurent de leurs bienz et artillerie. Et incontinent
aprèz saillirent de celle bastille, faisant merveilleux criz
et semblant de grant hardiesse : tellement qu'ilz rechassèrent les Françoys
jusques à l'aumosne de Sainct Pouair ; et combien qu'ilz
ne passèrent point oultre, obstant ce que les Françoys
se retournèrent contre eulx et les chargèrent tant
de canons, couleuvrines et autre traict, qu'ilz les contraingnirent
rebouter et retraire à grant haste dedans leurs bastilles.
De celles escarmousches acquist grant los, entre les Angloys, ung
de leur gentilzhommes, natif d'Angleterre, nommé Robin Héron,
car il se monstra vaillant homme d'arme.
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22 mars :
Le lendemain eut aussi grosse escarmouche, et sonna la cloche du
beffroy, parce que les Angloys saillirent en grant nombre contre
les François estans yssuz et alez environ Sainct Pouair,
et jusques au delà de la Croix Morin (6) pour escarmoucher, où ilz furent bien recueillez par les
Angloys, qui les rechassèrent jusques à l'aumosne
Sainct Pouair et au champ Turpin ; combien que enfin recouvrèrent
force et se frappèrent dedans les Angloys par tant grant
hardiesse, qu'ilz les firent reculler arrière vers leurs
bastilles. L'un desquelz non soy donnant garde, cheut dedans ung
puis prez de la Croix Morin, dedans lequel il fut tué par
les Françoys.
[Ce mesme jour de mardy, la Pucelle estant à
Bloys, où elle séjournois, actendant partie de ceulx
de sa compaignie, qui n'estoient pas aincoires arrivez : envoya
ung herault par devers les seigneurs et cappitaines angloys, estant
devant Orléans, et par eulx lui escripvit unes lettres, qu'elle
mesmes dicta, et ayant en chef dessus, comme ayant principal titre,
Jesus Maria, et commençant aprez en marge comme il suit :
"Roy d'Angleterre, faictes raison
au roi du ciel de son sang royal ; rendez les clefz à la
Pucelle de toutes les bonnes villes que vous avez enforcées.
Elle est venue de par Dieu pour réclamer le sang royal, et
est toute preste de faire paix, se vous voulez faire raison, par
ainsi que [France] vous mectez jus, et
payez de ce que vous l'avez tenue. Roy d'Angleterre, se ainsi ne
le faictes ; je suis chef de guerre : en quelque lieu que je actaindray
voz gens en France, se ilz ne veullent obéir, je les feray
yssir veullent ou non. Et s'ilz veullent obéyr, à
mercy je les prendray. Croyez que s'ilz ne veullent obéyr,
la Pucelle vient pour les occire. Elle vient de par le roy du ciel,
corps pour corps, vous bouter hors de France. Et vous promect et
certiffie la Pucelle, qu'elle y fera si grant hahay, que deppuis
mil ans en France, ne fut veu si grant, se vous ne lui faictes raison.
Et croyez fermement que le roy du ciel lui envoyra plus de force
à elle et à ses bons gens d'armes que ne sçauriez
avoir à cent assaulx.
Entre vous, archiers, compaignons d'armes, qui estes
devant Orléans, allez vous en en vostre pays, de par Dieu.
Et ainsi ne le faictes, donnez vous garde de la Pucelle, et de vos
dommaiges vous souviengne. Ne prenez mie vostre oppinion, que vous
ne tendrez mie France du roy du ciel, du filz de Saincte Marie ;
mais la tendra le roi Charles, vray héritier, à
qui Dieu l'a donnée, qui
entrera à Paris en belle compaignie. Se vous ne croyez les
nouvelles de Dieu et de la Pucelle, en quelque lieu que vous trouverons,
nous fierrons dedans à horions, et sy verrez lesquelz milleur
droit auront de Dieu ou de vous.
Guillaume de la Poulle, comte de Suffort, Jehan, sire
de Thalbot, Thomas, sire d'Escalles, lieutenant du duc de Bethefort,
soy disant régent du royaume de France pour le roy
de Angleterre, faictes responce, se vous voulez faire ou non à
la cité d'Orléans. Se ainsi ne le faictes, de voz
dommaiges vous souviengne.
Duc de Bethefort, qui vous dites régent de France
pour le roy d'Angleterre, la Pucelle requiert et prie, que vous
faciez mie destruire. Se vous ne lui faictes raison, elle fera tant
que les François feront le plus beau faict qui oncques fut
faict en la chrestienté.
Escrit le mardy en la grant sepmaine
Entendez des nouvelles de Dieu et de la Pucelle."
"Au duc de Bethefort, qui se dit régent du royaume de
France pour le
roy d'Angleterre."
Quand
les seigneurs et cappitaines angloys eurent leues et entendues les
lettres, ilz furent courrouchez à merveilles, et ou
despit de la Pucelle, disant d'elle moult de villaines parolles,
par expécial l'appellant ribaulde, vachère, la menaschant
de la faire bruler, reteindrent le hérault porteur
des lettres, tenant à mocquerie tout ce qu'elle leur avoit
escript.]
[Ce même jour de mardi, la Pucelle étant à Blois, où elle séjournait en attendant une partie de ses hommes qui n'étaient pas arrivés, envoya un héraut vers les seigneurs et capitaines anglais devant Orléans, et par ce héraut leur transmit une lettre qu'elle même dicta,
ayant en tête comme principal titre JESUS, MARIA, et commençant
après en marge comme il suit :
"Roy d'Angleterre, faites raison au Roy du Ciel, etc..."
Quand les seigneurs et capitaines anglais eurent lu et entendu ces lettres, ils furent merveilleusement courroucés, et par haine de la Pucelle, en disant d'elle moult de vilaines paroles, spécialement en l'appelant ribaude, vachère, en la menaçant de la faire brûler, ils retinrent le héraut porteur des lettres, faisant moquerie de ce qu'elle leur avait écrit.]
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24 mars :
Le jeudy apres prouchain et vingt quatriesme de mesmes mois de mars,
et jour de jeudy absolut, tirèrent les Angloys d'une bombarde
dedans Orléans, dont la pierre qui cheut en la rue de la
Charpenterie, tua que blecha trois personnes. Durant lequel jour
courut grant bruit, que aucuns de la cité la debvoient trahir
et bailler ès mains des Angloys ; pour quoy celluy
mesme jour et lendemain, veille de sainctes Pasques, et le jour
aussi, furent les gens de guerre y estant retraictz pareillement,
tousjours en armes et chacun sur sa garde, tant en la ville et sur
les murs, comme ès boulevars d'entour.
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27 mars :
Le jour de sainctes Pasques, qui furent le vint septiesme d'icelluy
mois de mars mil quatre cens vingt neuf, furent le vingt septiesme
d'icelluy mois de mars mil quatre cens vingt neuf, furent
trèves données et octroées d'une part et d'autre
entre les François d'Orléans et les Angloys tenans
le siège.
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29 mars :
Le mardy ensuivant, vingt neufiesme du mesme moys, arriverent dedans
la ville aucun nombre de bestial et autres vivres.
Source : édition MM. Paul Charpentier et
Charles Cuissard -
1896
Mise en Français plus moderne : J.B.J. Ayroles (La vraie Jeanne d'Arc - t.III)
Notes :
1 L'Hôtel-Dieu était attenant à la cathédrale,
sur la Place Pothier. De la porte Parisie, il n'est resté
que le nom donné à la rue Parisis. Le maître
de l'Aumône était celui qui dirigeait l'établissement
; il se nommait Jean Godefroy, d'après l'abbé Bellu
(Archives de la Charité, p.198)
2 Cette porte se trouvait non loin du cloître St Etienne.
3 La bastille St Loup avait été construite sur les
ruines de l'église et du monastère St Loup et, située
sur le haut du coteau, elle présentait une excellente
position militaire. En outre, faisant face au port Saint Loup,
qui se trouvait vis à vis sur la rive gauche, elle permettait
de tirer sur les bateaux qu'on y chargeait.
4 La Borde aux Mignons est une maison située dans la paroisse
Saint Marc, à l'ouest du Bourg-Neuf et tout près
du chemin de la Croix-Fleury.
5 Le boulevart de la Grange de Cuiveret était construit
sur le pavé de la porte Saint Jean, un peu plus près
de la ville que le chemin qui va gagner le faubourg Madelaine
et Ingé. Cette grange appartenait probablement à
un boulanger nommé Quiévret, dont il est parlé
dans les comptes de forteresse de 1428-1430. Ce boulevart était
aussi appelé des Douze-Pierres, du nom d'un quartier désigné
dans un Compte de forteresse de 1443.
6 A l'embranchement des deux chemins conduisant l'un à
la Madeleine et l'autre à Saint Jean. Un clos compris entre
ces chemins appartenait à un nommé Morin qui lui
a donné son nom, ainsi qu'à la croix qui était
à l'extrémité. Le nécrologue de Sainte
Croix dit : "Vineæ sancti Laurentii in clauso Morini"
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