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Jeanne
d'Arc par Henri Wallon - 5° éd. 1879
Appendice
13 : Le signe du Roi |
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Si
l'on s'étonne qu'après cette révélation
de Jeanne, le roi l'ait fait encore examiner et n'ait pas montré
plus de
foi, qu'on réfléchisse aux défaillances où
l'âme peut tomber tout à coup à la suite même
des illuminations les plus vives et les moins espérées
; que l'on tienne compte aussi des idées du temps. Jeanne
avait révélé au roi son secret. Mais "en
quelle puissance faisait-elle ce signe et qui lui avait donné
ce pouvoir". Pour le savoir, on ne trouvait qu'un moyen : c'est
celui que l'on employa en la faisant examiner à Poitiers.
Quant au signe du roi, comme font entendu les juges de Rouen, voy.
ce que nous en dirons au procès. M. Michelet dit : "qu'il
semble résulter des réponses, du reste fort obscures,
de la Pucelle à ses juges, que cette cour astucieuse abusa
de sa simplicité, et que pour la confirmer dans ses visions
on fit jouer devant elle une sorte de mystère où un
ange apportait une couronne." (Hist. de France, t.V,
p.65.) Mais cela n'est d'accord ni avec le caractère de Jeanne,
ni avec la politique de la cour. Loin qu'on cherchât à
abuser la Pucelle en cette matière, il fallut, nous le verrons,
toute la constanee et la force de sa conviction pour qu'on cédât
à l'entraînement.
Source
: Jeanne d'Arc - Henri Wallon - 5° éd. 1879
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