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Jeanne
d'Arc par Henri Wallon - 5° éd. 1879
Appendice II-16 : Les anneaux de Jeanne d'Arc |
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Le soupçon de magie qu'avait et que voulait fortifier le
juge à l'égard de Jeanne d'Arc se trahit encore par la façon
dont il y revint plus tard (17 mars) :
Interroguée de l'un de ces agneaux où il estoit escript JESHUS
MARIA de quelle manière il estoit, respond : elle ne sçait proprement
; et s'il est d'or il n'est pas de fin or, et si ne sçait se c'estoit
or ou lecton ; et pense qu'il y avoit trois croix et non autre signe
qu'elle saiche, excepté JESHUS MARIA.
Interroguée pour quoy c'estoit qu'elle regardoit voulentiers cel
anel, quant elle aloit en fait de guerre, respond que par plaisance
et par l'onneur de son père et de sa mère ; et elle ayant son anel en
sa main et en son doy a touché à saincte Katherine qui lui appareist.
Et interroguée en quelle partie de la dicte saincte Katherine,
respond : « Vous n'en aurés autre chose. »
(Procès, t. I, p. 185.)
Cela suffit pourtant aux juges pour affirmer dans l'acte
d'accusation (art. 20) :
« Item. La dicte Jeanne a mis un sort dans son anneau, etc.
id., p. 236).
Vallet de Viriville a écrit sur ce sujet quelques pages
où il compte, avec les deux anneaux dont Jeanne a parlé,
le petit anneau d'or qu'elle envoya à l'aïeule de Gui et
d'André de Laval, la veuve de Du Guesclin (juin 1429 : lettre des deux frères, ibid., t. V. p. 109), et un cachet d'or
aux armes de la Pucelle qui se trouvait au XVIIe siècle entre
les mains d'un descendant de Pierre d'Arc, son frère
puîné. Il croit que Jeanne dut porter le petit anneau d'or
qu'elle donna à l'aïeule des Laval, mais c'est une simple
conjecture. Quant à la supposition que le cachet fût un
anneau et qu'il ait été possédé jadis par Jeanne d'Arc, il reconnaît lui-même qu'elle n'a aucune probabilité (Les anneaux
de Jeanne Darc, extrait du t. XXX de la Société
des Antiquaires de France, 1867).
Source
: Jeanne d'Arc - Henri Wallon - 5° éd. 1879.
Notes :
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