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Jeanne
d'Arc par Henri Wallon - 5° éd. 1879
Appendice II-18 : Réponse mortelle |
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Pour ces paroles et le renvoi que je fais aux manuscrits
authentiques, M. Villiaumé (Histoire de Jeanne d'Arc,
p. 290) m'accuse de légèreté : « M. Wallon, dit-il, affirme
(t. II, p. 108) « que ces mots responsio mortifera se trouvent
en marge des manuscrits authentiques. Il paraît qu'il
n'en a vu aucun ou qu'il ne sait pas la différence qui est
entre une expédition authentique et une simple copie non
signée et sans caractère. » Il ne m'appartient pas de demander
si M. Villiaumé d'habitude ne prend pas pour léger
tout ce qui n'est point pesant, et pour grave ce qui est
lourd, mais il me semble que sur un autre point il ne s'est
pas bien rendu compte de la valeur des mots. Je n'ai pas
dit que la note responsio mortifera fût dans l'original du
procès-verbal, mais bien dans les manuscrits authentiques. L'original serait la minute même écrite par Manchon, ou
la version latine rédigée par Thomas de Courcelles ; les
copies authentiques, ce sont les copies signées à la fin et
paraphées sur chaque feuillet par les greffiers. Je ne fais
pas à M. Villiaumé l'injure grossière de lui dire qu'il a parlé
de ces manuscrits sans les avoir vus, mais au moins est-il
convaincu de m'avoir accusé sans m'avoir lu : car, s'il avait
lu ma note 1 de la page 188 (t. II, p. 327 de la lr e édition),
il aurait vu que je renvoie aux trois manuscrits qui portent
cette mention : Bibl. Corps législ. B. 105, g. t. 570, f° 108,
r°; Bibl. imp., fonds latin, 5965, f° 152, r°; et 5966, f° 198,
r°. Et s'il veut se reporter aux manuscrits, il verra qu'ils
sont bien ce que l'on appelle authentiques, cotés et signés à la fin par les trois greffiers, et paraphés à chaque feuillet
par l'un d'eux. Le manuscrit du fonds Saint-Victor, 285, où le mot mortifera est à demi gratté (f° 311, verso), comme
le dit justement M. Villiaumé, est au contraire une copie qui n'est pas authentique. Ce n'est pas une raison pour
dire que ceux que j'ai cités ne le sont pas. De qui donc, je
le demande, a-t-on le droit de dire : « Il paraît qu'il n'en a
vu aucun ou qu'il ne sait pas la différence qui est entre une expédition authentique et une simple copie non signée et
sans caractère » ? Le manuscrit cité par M. Villiaumé est « une copie non signée et sans caractère. » Les trois que
j'ai cités sont des « expéditions authentiques. » On les peut
voir aux deux Bibliothèques ci-dessus nommées, et on en
trouvera la notice très-circonstanciée dans le recueil de M. Quicherat, t. V, p. 392-395. J'ajoute que, pour que ces
mots responsio mortifera se trouvent ainsi reproduits dans
les trois manuscrits collationnés et paraphés par les greffiers
(les seules des cinq copies authentiques que l'on ait encore),
il faut qu'ils aient été dans l'original.
Source
: Jeanne d'Arc - Henri Wallon - 5° éd. 1879.
Notes :
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