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Histoire de Charles VII - index
L.II-IX- Jeanne la Pucelle - Comment elle alla vers le roi de France.

uit enim hiis diebus puella quedam, Johanna nomine, vixdum pubes, virgo quidem, ut ab omnibus semper estimatum fuit, orta in finibus Campanie et terre Barrensis, de villa cui nomen Vaucouleur. Que cum gregem patris sui pasceret et, nichilominus in religione Christi instructa, singularem devocionis fervorem ad Christum et gloriosam ejus genitricem, simul eciam ad a sanctas virgines Katherinam, Margaretam, Agnetem et nonnullas alias gereret, quodam die divinas revelaciones se habuisse constanter affirmabat sibique, dum in rure pascendo pecori insisteret, apparuisse predictas virgines sanctas et mandata divina ad eam detulisse.
  Aiebat enim sibi preceptum factum ut ad Karolum regem accederet, sibi nonnulla clam ac secreto diceret. Que, qualia essent, ipse rex scire potuit, et si cui forsan ipse revelavit; nam occulta aliqua ex hiis fuerunt, aliqua autem omnibus palam facta, ut in sequentibus apparebit.
Acceptis igitur hujuscemodi visionibus et revelacionibus, Johanna, que vulgo per omnem Galliam « Puella » appellabatur, ad quemdam militem, dominum temporalem ville de qua oriunda erat et in qua cum suis paren-tibus morabatur, accessit, sibi asserens Dei voluntatem esse ut eam ad regem Francorum perduceret, ut sibi non-nulla divine jussionis mandata patefaceret, unde sibi, si eis pareret, et toti Francorum regno utilitates maxime essent proventure. Cum autem idem miles, ejus attendens
simplicitatem, qui et ipsius parentes cognoscebat ruri colendo pascendisque animalibus operam dantes, ejus dicta pro nullo duceret et contempnenda prima facie existimaret, que poscebat, velud ab ydiota et insipiente muliercula dicta, implere recusabat.
  Sed cum ipsa nichilominus perseveraret in sua assercione, comminata eciam, si mandata divina contempneret, sibi divinitus plagam aliquam non defuturam et, ut verisimile credi potest, signum aliquod sue missionis dedisset, eum ad assenciendum et ea que poscebat adimplendum adduxit. Unde ipse, paratis ad proficiscendum equis ac famulis ceterisque necessariis que suo convenirent statui, eam ex loco originis predicto ad Karolum regem Turonum usque perduxit.
  Ubi, cum regem a se salutatum de adventus sui causa et dicte puelle adduccione cerciorem fecisset, rex aliquantum sollicitus super dicta rei novitate factus, puellule simplicitatem atque rusticitatem perpendens, ad colloquendum secum eam admittere recusavit, sed ad eam nonnullos de consilio et comitatu suo misit, qui ea que sibi dicere ac revelare vellet et que missionis sue signa ostenderet caucius et callidius ab ea explorando omnia percunctarentur. Atqui constanter omnibus ipsa respondit se habere divina jussione secreta quedam regi pandere, que sibi soli nullique alteri patefacere posset; missionis vero talia signa ostensuram, si ad colloquium se rex admiserit, quod de revelacione sibi a Deo facta nullatenus in ancipiti manere possit. Sed hiis nichilominus ita ab ea assertis, rex per decursum circiter trium mensium eam audire detrectavit.
  Quo defluente spacio, obsessos Aurelianenses dira fames et plurium humanis usibus necessariarum rerum penuria constringebant. Ipsa vero Johanna nunc regium consilium, modo istum, modo illum ex primioribus erga regem assiduis interpellacionibus fatigabat, affirmans perseveranter, se si rex audire vellet et que sibi divinitus mandabantur adimplere, auxilia sibi obsessisque ac toti regno proventura; sin vero in sua persisteret perti-nacia, incommoda et calamitates sibi et obsessis totique regno imminere minime addubitaret.

                                                         

  Il y eut, en effet, en ce temps-là une pucelle, du nom de Jeanne, à peine adolescente, vierge, ainsi que tout le monde l'a toujours cru, née sur les frontières de la Champagne et du Barrois, en un village nommé Vaucouleurs. Comme elle paissait les brebis de son père et qu'instruite néanmoins dans la religion du Christ, elle portait une singulière ferveur de dévotion au Christ, à sa glorieuse Mère, ainsi qu'aux saintes Catherine, Marguerite, Agnès et à plusieurs autres, elle affirmait sans se lasser qu'elle avait eu certain jour des révélations divines et que, tandis qu'elle était aux champs, gardant son troupeau, lesdites saintes lui étaient apparues et lui avaient apporté des ordres de Dieu.
  Elle disait qu'il lui avait été commandé d'aller vers le roi Charles et de lui dire certaines choses à l'oreille et en secret. Ce qu'étaient ces choses, le roi a pu le savoir, ainsi que ceux à qui peut-être il en a fait part. Certaines de ces choses furent secrètes, certaines, au contraire, furent faites au vu et au su de tous, comme il apparaîtra dans la suite.
  Donc, quand elle eut reçu ces visions et ces révélations, Jeanne, qu'on appelait communément la Pucelle dans la France entière, s'en alla vers certain chevalier, seigneur temporel du village dont elle était originaire et où elle demeurait avec ses parents, lui assurant que la volonté de Dieu était qu'il la conduisît au roi de France pour qu'elle dévoilât à celui-ci certains commandements à elle faits par Dieu ; en suite de quoi, si le roi obéissait à ces ordres, le plus grand profit en adviendrait à lui et à tout le royaume de France. Mais ledit chevalier, connaissant la simplicité de cette fille, dont il savait que les parents s'adonnaient à cultiver les champs et à paître les animaux, n'attachait aucune importance à ses propos et jugeait de prime abord qu'on n'en devait pas faire cas. Aussi refusait-il d'accomplir ce qu'elle demandait, tenant ses dires pour propos de bonne femme dénuée d'intelligence et de bon sens.
  Comme elle persévérait néanmoins dans ses affirmations, le menaçant, en outre, s'il méprisait les ordres de Dieu, des coups que Dieu ne manquerait pas de lui envoyer ; comme aussi, à ce qu'on peut croire avec vraisemblance, elle lui avait donné quelque signe de sa mission, elle l'amena à consentir et accomplir ce qu'elle réclamait. Aussi, ayant fait préparer pour le départ ses chevaux, ses serviteurs et tout ce que nécessitait sa condition, il la conduisit (1) dudit lieu de sa naissance au roi Charles, à Tours.
  Là, ayant salué le roi et lui ayant fait savoir pourquoi il était venu et pourquoi il avait emmené avec lui ladite pucelle, le roi, un peu inquiet d'une pareille nouveauté, réfléchissant à la simplicité et rusticité de la pucelle, refusa de l'admettre à s'entretenir avec lui. Il envoya vers elle des gens de son conseil et de sa suite pour s'enquérir et s'informer auprès d'elle le plus prudemment et le plus habilement possible des choses qu'elle voulait lui dire et révéler et des signes qu'elle pouvait montrer de sa mission. Mais à tous pareillement elle fit réponse qu'elle avait, par ordre de Dieu, certaines choses secrètes à révéler au roi et qu'elle ne pouvait les faire connaître qu'à lui seul et à nul autre ; que si le roi l'admettait à converser avec lui, elle lui montrerait tels signes de sa mission qu'il ne pourrait plus douter le moins du monde de la révélation qu'elle tenait de Dieu. Mais, en dépit de ses affirmations, le roi, pendant trois mois environ, refusa de l'entendre.
  Pendant ce temps, les assiégés d'Orléans subissaient une famine terrible et manquaient de bien des choses nécessaires aux hommes. Et ladite Jeanne fatiguait de ses demandes tantôt le conseil royal, tantôt l'un et tantôt l'autre des grands seigneurs vivant auprès du roi affirmant toujours que, si le roi voulait l'entendre et accomplir ce qui lui était commandé par Dieu il en adviendrait du secours pour lui, pour les assiégés et pour tout le royaume ; que si, au contraire, il persistait dans son obstination, désagréments et malheurs fondraient sans aucun doute sur lui, les assiégés et tout le royaume.

                    
            
                                     


Source : "Histoire de Charles VII" par Thomas Basin - éd. et traduction Ch.Samaran - 1933.

Notes :
1 Elle partit de Vaucouleurs le 13 février 1429.

2 Peut-être Basin avait-il écrit dies au lieu de menses (jours au lieu de mois), mais le manuscrit de Göttingen ne porte à cet endroit aucune correction



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