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Journal d'un Bourgeois de Paris
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chap.520 |
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tem, environ III ou IIII jours après, vint le regent à Paris (1) et envoya de ses gens à Sainct-Denis, mais les Arminalx s'en estoient partis sans riens paier de leurs despens, car ilz promet-toient à ceulx de Sainct-Denis de les paier des biens de Paris, quant ilz seraient entrez dedens, mais ilz faillirent à leur inten-cion, pour quoy ilz tromperent leurs hostes de Sainct-Denis et d'ailleurs. Et qui pis fut pour eulx, le regent et les prevost de Paris et des marchans et eschevins de Paris les orent en grant indignacion, pour ce que sitost se randirent aux Arminalx sans cop ferir, et en furent condampnez en tres grans amendes, comme vous orez cy après declairer pour vray.
Item. —Environ trois ou quatre jours après, le régent vint à Paris, et envoya
de ses gens à Saint-Denis. Les Armagnacs en étaient partis sans rien payer de leurs dépenses, ayant promis à ceux de Saint-Denis de les payer avec le butin de Paris quand ils y seraient entrés ; mais ils faillirent à leur intention. C'est pourquoi ils trompèrent leurs hôtes de Saint-Denis et d'ailleurs. Et ce qu'il y eut de pis pour ces derniers, c'est qu'ils encoururent la grande indignation du régent, du prévôt de Paris et des échevins, parce que, sans coup férir, ils s'étaient rendus aux Armagnacs, et ils en furent condamnés à de très grosses amendes.
Source : Texte original et notes d'érudition : "Journal d'un bourgeois de Paris" - Alexandre Tuetey - 1881.
Mise en Français plus moderne : J.B.J. Ayroles, "la vraie Jeanne d'Arc", t.III, p.513 à 530.
Notes (A. Tuetey) :
1 La présence du régent à Paris est signalée le dimanche 18 septembre; ce jour-la il vint faire ses dévotions à Notre-Dame assez tard ayant diner, et déposa sur le grand autel une pièce d'or en témoignage de munificence.
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