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Journal d'un Bourgeois de Paris
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chap.521 |
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tem, le vendredy derrain jour de septembre l'an mil IIIIC XXIX, vint à Paris le duc de Bourgongne, à moult belle compaignie (1) et tant grant qu'il convint que on les logeast es maisons des mesnaigiers et en maisons vuydes, dont moult avoit à Paris, et avec porcs et vaches couchoient leurs chevaulx. Et vint par la porte Sainct-Martin et amena avec lui sa seur, femme du duc de Bedfort, regent de France, qui avec lui estoit, et avoit devant lui dix heraux, tous vestus de costes d'armes du signeur à qui chascun estoit, et autant de trompettes; et en celle pompe ou vaine gloire allerent par la rue Maubué à madame Saincte-Avoye (2) faire leurs oblacions, et de là allerent à Sainct-Paul.
Item. — Le vendredi, dernier jour de septembre de l'an mil IIIIc XXIX, le duc
de Bourgogne vint à Paris avec une très belle compagnie, si nombreuse qu'il fallut les loger dans les ménages, dans les maisons vides en très grand nombre à Paris, et leurs chevaux couchaient avec les porcs et les vaches. Il vint par la porte Saint-Martin et amena avec lui sa soeur, femme du duc de Bedford, régent de France ; il avait devant lui dix hérauts tous vêtus des cottes d'armes du seigneur à qui chacun appartenait, il avait autant de trompettes; et en cette pompe ou vaine gloire, ils allèrent par la rue Maubuée à Madame sainte Avoye faire leurs oblations, et de là ils allèrent à Saint-Paul.
Source : Texte original et notes d'érudition : "Journal d'un bourgeois de Paris" - Alexandre Tuetey - 1881.
Mise en Français plus moderne : J.B.J. Ayroles, "la vraie Jeanne d'Arc", t.III, p.513 à 530.
Notes (A. Tuetey) :
1 Jean de Lancastre, accompagné des gens du conseil royal, du prévôt des marchands, des écheyins, se porta a la rencontre de son beau-frère, le duc de Bourgogne, et se joignit à son cortège.
2 Sainte-Avoye, communauté de pauvres femmes fondée en 1188 par J. Séquence, chevecier de Saint-Merry, dans la rue Sainte-Avoye à son point d'intersection avec la rue Rambuteau ; ce couvent, auquel étaient annexés une chapelle et un hôpital, a été démoli lors du percement de la rue Rambuteau.
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