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Chronique
d'Enguerrand de Monstrelet
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L.I-265 - [Comment le roy d'Angleterre ala de Senlis à Compiengne : la prinse de Sainct-Digier (lis. Saint-Dizier) et la rencontre des Dauphinois et Bourguignons.] |
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tem, en ce mesme temps ala le roy d'Angleterre de Senlis à Compiengne, pour veoir la ville. Auquel lieu lui furent apportées nouvelles qu'on avoit voulu prendre la ville de Paris par aucuns moiens de lectres apportées en ladicte ville par la femme de l'armurier du roy de France, laquelle par ung certain jour, bien matin, fut apperceue d'un prestre qui estoit en ung sien jardin au dehors de ceste ville, et le vit parler secrètement à aucunes gens d'armes en une vallée au dessoubz dudit jardin. Et sur ce, ledit prestre tout effrayé retourna dedens la ville de Paris, et dist aux gardes de la porte qu'ils advisassent bien à ce qu'ilz auroient à faire, et qu'il avoit veu gens armez et une femme parler à eulx. Et adonques les dictes gardes de ce advertis, prîndrent ladicte femme et la menèrent en prison. Laquelle tantost après congneut son fait. Pour lesquelles nouvelles le dit roy Henry retourna tantost, à tout ses gens d'armes, à Paris, et fist noyer ladicte femme, et avec elle aucuns de ses complices. Et puis retourna à Senlis devers le roy de France.
Item, en ce temps Jehan de Vergy et messire Anthoine prindrent la ville de Saint-Digier en Partois. Mais les Daulphinois qui estoient dedens se retrahirent au chastel, auquel lieu ilz furent tantost asségez. Et ce pendant, la Hire et aucuns capitaines, se assemblèrent en grant nombre pour aler secourir ceulx dudit chastel. De laquelle assemblée furent advertis les deux seigneurs dessusdiz, et pour y résister se mirent ensemble le plus grant nombre qu'ilz peurent finer, et alèrent au devant de leurs adversaires et les assaillirent vigoreusement, et en fin les desconfirent. Si en y eut de mors environ quarante, et les autres se saulvèrent par fuite. Après laquelle besongne retournèrent audit lieu de saint Digier, et tost après le chastel se rendi à eulx, lequel ilz regarnirent de leurs gens.
Source : La chronique
d'Enguerrand de Monstrelet - Tome IV (L.Douët d'Arcq - 1860)
Notes :
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