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Chronique
des Cordeliers de Paris
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Folio
492 |
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ultre coppie sur le fait desdictes abstinences
"A tous ceulx qui ces présentes lettres
verront, Simon Morhier, etc. Savoir faisons que nous, l'an de grace
mil IIIIc et XXIX, le jeudi XIII° jour d'octobre, veismes une
lettres de Charles, soy disant roy de France, desquelles la teneur
s'ensuit :
"Charles, etc... Comme pour parvenir au bien de
paix et faire cesser les grans maulx et inconveniens quy par les
guerres et divisions quy sont en nostre royaulme, y sont advenues
et adviennent chacun jour, aient nagaires esté prinses et
accordées par le moien des ambaxadeurs de nostre très
chier et très amé cousin le duc de Savoie certaines
abstinences de guerre entre nous, d'une part, et nostre cousin de
Bourgoingne, d'autre part, à durer depuis le XXVIII°
jour d'aoust derrain passé jusques au jour de Noel prochain,
venant, selon la forme, condicions et reservacions contenues et
déclarées en certaines noz autres lectres sur ce faictes,
dqnnées en nostre ville de Compiengne le XXVIII° jour
d'aoust dessus dis, èsqueles abstinences n'est aucunement
comprinse nostre ville de Paris, nostre chastel du bos de Vissaines,
noz pons de Charenton et de Saint-Clo et la ville de Saint-Denis
: savoir faisons que nous, ces choses considérées
et pour certaines autres causes et consideracions a ce nous mouvans,
avons, en ampliant de nostre part lesdictes abstinences, consenti
et accordé, et par ces présentes consentons et acordons
que nostre ville de Paris, nostre chastel du bos de Vincennes, noz
pons de Charenton et de Saint-Clo et la ville de SaintDenis dessusdis
soient en icelles abstinences comprinses, tout ainsy comme se lesdictes
villes et lieux y eussent esté par exprez nommez et déclariez,
pourveu toutesvoyes que de nostre dicte ville de Paris et des autres
places et lieux cy devant exprimés, en hors ne soit fait
par voye de guerre ne aucunement, durant icelles abstinences, chose
préjudiciable ausdictes abstinences, et que de ce nostre
dit cousin nous baille ses lettres, demeurans tousjours les abstinences
dessus dictes en leur force et vertu, sans ce que par ces présentes
y soit aucunement derogié ne prejudicié. Et se, par
voye de fait, par volonté desordonnée ne autrement,
durant icelles abstinences, aucune chose estoit faicte, attemptée
ou innovée contre ne ou préjudice d'icelles abstinences,
la partie offendue ne porra aucunement proceder par vengeance ne
voye de fait, ne par alleguer lesdites abstinences finies ou rompues
; mais en sera faicte réparacion par les conservateurs de
la partie quy aura offendu. En tesmoing de ce, nous avons fait mettre
nostre seel à ces presentes.
Donné à Senlis, le XVIII° jour de
septembre, l'an de grace mil CCCC vingt neuf et le septiesme de
notre règne.
Ainsi signé : PAR LE ROY EN SON CONSEIL, tenu
par Messeigneurs le conte de Clermont, son lieutenant general ès
païs deçà Saine, le conte de Vendosme, Vous,
Christofle de Harecourt, le doyen de Paris et pluseurs austres presens.
J. VILLEBRESME.
Et nous à cest présent transcript, etc..."
« A tous ceux que ces présentes lettres verront, Simon Morhier, etc.,
savoir faisons que nous, l'an de grâce mil IIIIe et XXIX (1429), le jeudi
XIIIe jour d'octobre, vîmes une lettre de Charles, soi-disant roi de France,
dont la teneur suit :
« Charles, etc. Pour parvenir au bien de la paix et faire cesser les grands
maux et dommages qui, par suite des guerres et des divisions existantes,
sont advenus et adviennent chaque jour en notre royaume, certaines
abstinences de guerre ont été arrêtées et décrétées naguère, par l'intermédiaire
des ambassadeurs de notre très cher et très aimé cousin le duc
de Savoie, entre nous d'une part et notre cousin de Bourgogne d'autre
part, devant durer depuis le vingt-huitième jour d'août dernier jusqu'au
jour de Noël prochain, selon la forme, les conditions, et les réserves
contenues et déclarées en certaines de nos lettres sur ce faites, et données
en notre ville de Compiègne le vingt-huitième jour d'août ci-dessus indiqué. Comme dans lesdites abstinences ne sont nullement compris notre
ville de Paris, notre château du bois de Vincennes, nos ponts de Charenton
et de Saint-Cloud, et la ville de Saint-Denis, Savoir faisons que
nous, ces choses considérées, et pour certaines autres causes et considérationsà ce nous mouvant, avons, en ampliant de notre part lesdites
abstinences, consenti et accordé, et par ces présentes consentons et
accordons que notre ville de Paris, notre château du bois de Vincennes,
nos ponts de Charenton et de Saint-Cloud, et la ville de Saint-Denis,
soient compris dans lesdites abstinences, tout ainsi que si lesdites villes
et lieux y eussent été expressément nommés et déclarés, pourvu toutefois
que ceux de notre ville de Paris, et des autres lieux et places cidevant
exprimés comme en dehors, ne fassent durant ces abstinences,
par voie de guerre ou autrement, rien de préjudiciable à la trêve, et
que de ce notre cousin nous donnera des lettres ; les abstinences dessusdites restent en leur force et vertu, sans qu'il y soit en rien préjudicié ni
dérogé par les présentes. Si par voie de fait, par volonté désordonnée, ou de tpute autre manière,
quelque chose était fait, attenté, innové de contraire ou d'opposéà ces abstinences, la partie offensée ne pourra nullement procéder par
vengeance ou voie de fait, alléguer que lesdites abstinences ont pris fin
ou sont rompues; mais la réparation en sera faite par les conservateurs
de la partie qui aura offensé.
« En témoin de ce, nous avons fait mettre notre sceau à ces présentes. Donné à Senlis, le dix-huitième jour de septembre, l'an de grâce 1429,
et le septième de notre règne. Ainsi signé : Par le roi en son conseil,
tenu par Mgr le comte de Clermont, son lieutenant général ès pays en
deçà de la Seine, le comte de Vendôme, nous, Christophe de Harcourt,
le doyen de Paris, et plusieurs autres présents.
« J. VILLEBRESNE. »
Source
: édition Jules Quicherat - 1882.
Mise en Français plus moderne : J.-B.-J. Ayroles "La vraie Jeanne d'Arc - t.III.
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