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Chronique
des Cordeliers de Paris
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Folio
495-96 |
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e tamps des triewes durant se devoient tenir le roy Charles, comme
il fist, oultre la rivière de Saine, et le regent en Normandie.
Le XXI° jour de march (1430) après les triewes fallies
et la guerre recommenchie par toutes les parts de France, le conte
de Vendosme, qui se tenoit pour lors à Laon avec ung nommé
Tonnelare et les communes de le ville et du païs environ, allèrent
mectre le siege devant le chastel d'Autel auquel estoit messire
Anthoine de Béthune, seigneur de Moreuil.
En ce temps, VIII° jours en apvril, entra le bastard
de Clarence à Paris à grosse puissance d'Englois.
Et y avoit esté mandés par le seigneur de Lille-Adam
et autres, pour ce que quarante dixaines de, le dicte ville s'estoient
conclus et avoient traictié, si que on disoit, de livrer
icelle ville aux gens du roy Charles. Et y en eubt grant planté
de prins, mais peu de exécutez, pour ce que la chose rapaisa
et prist assez bonne fin.
Le jeudi après les festes de Pasques, XX°
jour du moix d'avril l'an mil CCCC XXX, messire Jehan de Luxembourg,
le seigneur de Croy et aultres cappitaines à tous leurs gens
partirent de Peronne et allèrent oultre l'yawe, faisant l'avant
garde de l'ost du duc de Bourgongne ; lequel duc les sievy et party
dudit lieu de Peronne le samedi ensievant de Pasques closes, et
s'en allérent conquerre pluiseurs places et fortresses que
tenoient leurs anemis, comme Araines, le Tour de Gournay et aultres.
Après pluiseurs places prises par les gens du
duc de Bourgongne sur leur chemin de Compiengne, fu le siege mis
au pont à Coisy leur (1) il avoit
grosses garnison de gens Willaume de Flavy ; et fu ledit duc de
Bourgongne à ce siège, liquelz y fist getter pluiseurs
pierres d'engiens et tant faire, que ceulx de dedans s'en furent
et allèrent à Compiengne de nuit en boutant le fu
partout et habandonnant la place, le XVI° jour de may.
« Durant le temps des trêves, le roi Charles devait se tenir au delà de
la rivière de la Seine, ce qu'il fit; et le régent en Normandie.
Le XXIe jour de mars, les trêves étant expirées, la guerre recommença
de toutes parts en France.
A l'entrée du mois d'avril, le duc de Bourgogne alla à Péronne et fit
une très grande assemblée de gens d'armes afin de se porter devant
Compiègne ; parce qu'il y avait en cette ville une très forte garnison qui
empêchait le passage vers Paris et faisait beaucoup de maux aux pays des
environs.
En ce temps, le VIIIe jour d'avril, le bâtard de Clarence entra à Paris
avec de grosses forces d'Anglais. Il y avait été mandé par le seigneur
de llsle-Adam et par d'autres, parce que quarante dizainiers de cette ville
avaient formé le complot et pris l'engagement, à ce qu'on disait, de livrer
la ville au roi Charles. Il y en eut un grand nombre de pris ; mais peu
furent exécutés, parce que l'affaire s'arrangea et prit assez bonne fin.
Le jeudi après les fêtes de Pâques, le XXe jour d'avril, l'an 1430, Messire
Jean de Luxembourg, le seigneur de Croy et d'autres capitaines
partirent avec tous leurs gens de Péronne et passèrent l'Oise. Ils formaient
l'avant-garde de l'armée du duc de Bourgogne. Il les suivit et partit de
Péronne le samedi qui suit les Pâques closes (Quasimodo, cette année
23 avril). Ils allèrent conquérir plusieurs places au pouvoir de leurs
ennemis, telles que Avesnes, la Tour de Gournay et d'autres.
Après plusieurs places prises par les gens du duc de Bourgogne sur
leur chemin de Compiègne, le siège fut mis au pont de Choisy, où Guillaume
de Flavy avait établi de grosses garnisons. Le duc de Bourgogne
vint à ce siège, et fit tirer par engins nombreuses pierres contre la place ; il
fit tant que les assiégés prirent la fuite, et de nuit se retirèrent à Compiègne
en mettant partout le feu. Ils abandonnèrent la place le XVIe jour de mai.
Source
: édition Jules Quicherat - 1882.
Mise en Français plus moderne : J.-B.-J. Ayroles "La vraie Jeanne d'Arc - t.III.
Notes :
1 Lire "là où"
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