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25 novembre 2024  

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Chronique de Perceval de Cagny - index
2 - Comme la Pucelle commença à faire la guerre aux Englois

n l'an MCCCCXXIX la Pucelle entreprint à vouloir monstrer pour quoy elle estoit venue devers le roy. Après la journée des Harens , les Englois des bastilles devant Orléens gardèrent que nulz vivres ne peussent venir à ceulx de dedens, et tant, que ilz avoient très grant deffaulte de pain ; et pour y pourvoir envoyèrent plusieurs foiz devers le roy qui assembla ses cappitaines pour aviser par quelle manière on leur pourroit mener, des blés et autres vivres. Nul d'iceulx n'osa entreprendre la charge pour la doubte desditz Englois qui estoient d'un costé et d'autre à bien grant nombre en leurs bastilles, et avecques ce tenoient lesdittes villes et places audessus de la rivière et audèssoubz. Ladicte Pucelle voyant que nul n'entreprenoit de donner secours à ceste noble place d'Orléens et cognoissant la très grant perte et dommage que ce seroit au roy et à son royaulme de perdre ladicte place, requist au roy qu'il lui baillast de ses gens d'armes et dist : "Par mon martin (1) (ce estoit son serment), je leur feray mener des vivres." Le roy luy accorda. De quoy elle fut moult joyeuse. Elle fist faire ung-estandart ou quel estoit l'image de Nostre Dame , et print ung jour de soy trouver à Blois, et dist que ceulx qui devroient estre en sa compaignie, y fussent ; et que à ce jour les blés et autres vivres fussent prestz de partir en charrettes, chevaulx et autrement. Et ne demandoit point grant compaignie de gens, et disoit : "Par mon martin, ilz seront bien menez ; n'en faictes doubte."

                                                         

  En l'an MCCCCXXIX, la Pucelle entreprit de vouloir montrer pourquoi elle était venue devers le roi. — Après la journée des Harengs, les Anglais des bastilles d'Orléans s'efforcèrent d'empêcher que nuls vivres pussent venir à ceux d'Orléans; si bien que ceux-ci avaient très grand défaut de pain. Pour y pourvoir, ils envoyèrent plusieurs fois devers le roi qui assembla ses capitaines pour aviser par quelle manière, on pourrait leur mener des blés et d'autres vivres. Nul de ces derniers n'osa entreprendre pareille charge par crainte des Anglais, qui étaient d'un côté et d'autre de la ville, en bien grand nombre dans leurs bastilles ; et avec cela tenaient les villes et les places au-dessus et au-dessous de la rivière. La Pucelle, voyant que nul n'entreprenait de donner secours à cette noble place d'Orléans, et connaissant la très grande perte et dommage que ce serait pour le roi et son royaume, de perdre ladite place, requit le roi de lui donner de ses gens d'armes, et dit : « Par mon Martin, — c'était son serment, — je leur ferai mener des vivres ». Le roi le lui accorda ; ce dont elle fut très joyeuse. Elle fit un étendard, auquel était l'image de Notre-Dame, et elle prit un jour pour se trouver à Blois, et dit que ceux qui devaient être en sa compagnie y vinssent, et qu'à ce jour les blés et les autres vivres fussent prêts à partir en charrettes, chevaux, et autrement. Elle ne demandait pas grande compagnie de gens, et elle disait : « Par mon Martin, ils seront bien menés; n'en faites doubte ! »


                                                 


Sources : Jules Quicherat - "Bibliothèque de l'école des Chartes, t.II, 2° série, p.143 - 1845-46" et "Procès de condamnation et de réhabilitation de la Pucelle t.IV, p.1 à 37".
- Mise en Français plus moderne : J.-B.-J. Ayroles " La vraie Jeanne d'Arc - t.III" - 1897.

Notes :
1 Perceval de Cagny est le seul auteur qui prête cette à La Pucelle cette locution affirmative.




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- la chronique du héraut d'armes Berri
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