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Jeanne
d'Arc par Henri Wallon - 5° éd. 1879
Appendice
10 : La fontaine aux groseillers |
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On
la retrouve un peu au-dessous du lieu où l'on marque la place
de la chapelle de la Vierge, fort appauvrie depuis que l'on a, dit-on,
détourné ses eaux pour les amener d'abord au pied
du monument élevé à Jeanne d'Arc en 1820, et
depuis en un autre lieu où elle sert à tous les besoins
du village. Toute cette partie du coteau est dépouillée
d'arbres et livrée à la culture, mais tout auprès
(est-ce un pieux souvenir ?) on y entretient, et j'y ai trouvé
quelques petits groseillers.
L'auteur anonyme de la Vie de Jeanne d'Arc et de la
Vie de la duchesse d'Orléans, traduit le fons rannorum
ou ad rannos (Procès, t.II, p. 414, 416, 420, 434,
462), par "fontaine aux rains" et l'explique par fontaine
aux grenouilles, se demandant pourquoi on l'appelle aujourd'hui
fontaine aux groseilliers. M. Quicherat avait pourtant montré
dans ses Aperçus nouveaux que le mot fons ad rannos,
fons rannorum, est une forme altérée de fons
rhamnorum qui veut dire précisément "fontaine
des groseillers".
Grenouille
se dit rana en latin et jamais rannus ; et le mot
a donné dans le vieux français "raine" et
non "rain" (1).
Source
: Jeanne d'Arc - Henri Wallon - 5° éd. 1879
Notes :
1 Des rainettes
sont des grenouilles.
Voir le dossier : "Les
fontaines de Domrémy".
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