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21 novembre 2024  

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Sources diverses - index
Les écrits de Jacques Gelu à Charles VII.

n possède assez de détails sur la vie de ce prélat, grâce au soin qu'il a en d'en noter les principales circonstances sur un livre de canons qui lui appartint.
Né à Ivoy, dans le duché de Luxembourg, il fît ses études à Paris et à Orléans, professa le droit, puis, par la protection du duc d'Orléans, devint successivement maître des requêtes de ce prince, conseiller au parlement de Paris, et président à la cour delphinale. A la mort de son maître, il se voua entièrement au Dauphin Louis qui le fit général des finances et archevêque de Tours (1414). Envoyé l'année suivante au concile de Constance, il fut chef d'ambassade pour aller, au nom de l'assemblée, signifier à Pierre de Lune la soustraction d'obédience de la France. A son retour il fut l'un des électeurs délégués pour la nomination d'un pape. L'appui qu'en cette occasion il prêta à Martin V, lui valut d'être attaché à la légation du cardinal de Saint-Marc, mission où il faillit périr à cause du massacre des Armagnacs qui eut lieu pendant que les commissaires pontificaux étaient dans la capitale, et d'où l'évêque de Paris eut toutes les peines du monde à les tirer, tant l'archevêque que le cardinal. Depuis 1418, Jacques Gelu s'employa à diverses ambassades pour le Dauphin Charles, frère de celui à qui il devait sa haute fortune. Il alla en Castille et à Naples pour tâcher de lui avoir des secours. Vers 1427 il quitta le siège archiépiscopal de Tours pour celui d'Embrun, et mourut en 1432.
  Outre le présent traité, on a de lui un livre écrit contre Benoit XIII, du temps du concile, et une chronique des archevêques d'Embrun.
(Voyez MARTENE, Thesaurus anecdotorum, t. III, col. 1947 ; Gallia christ., t. III, col. 1090 ; MONSTRELET , t. I, c. 196 , § Pareillement furent prins les cardinaux de Bar et de Saint-Marc, et l'archevesque de Reins, qu'il faut corriger, de Tours.)

          Quicherat.


  ... L'historien des Alpes Maritimes nous a conservé dans son manuscrit l'analyse substantielle des lettres que l'archevêque d'Embrun écrivit à son royal pupille. Le Père Fournier continue ainsi son récit, auquel je ne change que quelques tours de phrase :
  « Depuis ce temps, comme les issues furent toutes miraculeuses par la main de cette bergère, en la délivrance d'Orléans, Gelu envoie au roi une autre dépêche, par laquelle il l'avertit de n'être point ingrat pour un tant signalé bienfait. En même temps, il lui remet en compte les autres obligations précédemment contractées comme la délivrance de sa personne dans le péril auquel il se trouva non loin de Saintes et à la Rochelle. Il insiste surtout sur le bienfait reçu en dernier lieu ; comment destitué de tout humain secours, dans une disette même des choses nécessaires à l'entretien de sa maison, il a reçu ce secours tout divinement, d'une manière bien extraordinaire. Il exalte la divine puissance, choisissant les choses basses pour des effets tant héroïques et si propres à humilier les superbes. Par une chétive bergère, elle ramène au parc de leur véritable pasteur, de leur roi, les taureaux les plus rebelles : princes, généraux, maréchaux de France, colonels, maîtres de camp, capitaines, devenus, de taureaux et de lions, agneaux obéissants et débonnaires. Enfin, il lui conseille de se laisser mener par Dieu, qui lui a tant donné de preuves de sa providence, et de ne pas s'étonner de pertes de simple apparence; il faut qu'il laisse gouverner la sagesse divine qui le conduit par cette fille envoyée pour être comme son ange.
  « Gelu inculque plus que jamais à l'âme royale du prince l'humilité avec la reconnaissance; qu'il dise avec saint Bonaventure : Je dois vous aimer, mon seigneur, de toute ma vertu et de toute mon âme. Je dois suivre vos vestiges ; ce qui ne peut être accompli par moi, si ce n'est que par vous-même vous joignez mon âme après vous. Donnez-moi, seigneur, la sagesse qui assiste toujours à votre trône ; qu'elle soit avec moi, qu'elle travaille avec moi, pour que comme votre plus petit serviteur et votre valet, je puisse obéir aux ordonnances de Votre Majesté et vous rendre des louanges agréables.
  « Aidez, seigneur, mon imperfection et mon impuissance et me préservez de toutes les mauvaises actions qui ne plairaient pas aux yeux de Votre Majesté. Donnez-moi un coeur docile pour toutes les choses qui sont à votre gré, et ne retirez jamais votre toute-puissante main de moi, votre très indigne serviteur, ni de votre peuple qui est commis à mon inutilité, seigneur mon Dieu qui êtes béni ès siècles (1). »
  Ce n'est qu'à un prince profondément pieux que pouvait être tenu semblable langage. A cette époque de sa vie, disent de nombreux contemporains, Charles VII était tout entier à ses devoirs de chrétien. La lettre de Gelu en est une confirmation. L'Archevêque l'engageait à se mettre sous la main de Dieu.

 Une autre lettre citée par Fournier nous montre qu'en cela, d'accord avec Jeanne, il l'exhortait à pardonner et à bien accueillir ceux qui l'avaient abandonné dans le malheur. Voici cette lettre :

  « Mon souverain seigneur, il est venu en ma connaissance que plusieurs de vos sujets qui s'étaient laissé tirer au parti de vos ennemis par une erreur assez publique, veulent revenir à votre obéissance, après avoir vu les attestations miraculeuses que Dieu dans sa puissante sagesse a données à la justice de votre droit. Ils sont prêts de se soumettre à votre autorité, s'il peuvent espérer avec confiance de n'être pas éconduits de votre sévérité, ainsi que le mériterait leur offense ; bien plus encore, s'ils osent espérer d'être accueillis des bras de votre clémence, qui ne doit se mouler qu'aux exemples de la Divinité.
  « Si je suis reçu à vous dire mon sentiment, je dirai bien fort, confidemment, qu'il n'est pas convenable d'être chiche, alors que Dieu vous a été si libéral. Il ne serait pas convenable que vous preniez un autre air que celui d'un père envers ses enfants, auxquels il ne saurait refuser le pardon, quand il est demandé avec repentir et avec une soumission, qui mérite que des pieds où ils se mettent, on les relève au baiser de paix.
  « Les amorces de cette bonté sont capables d'en attirer un grand nombre; elles feront que nul genre de victoire ne lui manquera ; ayant subjugué les uns par la puissance de vos armes, vous aurez dompté les autres par la puissance de votre obligeante bonté.
  « Ce sera par là que vous irez sur les pas de la Divinité, dont la beauté et la bonté ravissante et attrayante à bien faire et à pardonner libéralement domine non seulement sur les pervers, mais encore sur la perversité.
  « Le prince est assez bien flanqué pour se rendre redoutable par sa puissance; mais sa bonté demeurera toujours suspecte, tant que l'on n'en verra pas de remarquables et effectives évidences.
  « Le prince fera bien plus avec l'amour de ses sujets qu'avec les contraintes de la force et de l'épouvante. Il faut que le sujet qui doit être en la main de son souverain pour lui servir ait l'assurance d'y pouvoir demeurer, pour exécuter avec plus de correspondance et d'allégresse les ordres de celui qui le met en œuvre.
  « Avant tout, il est nécessaire d'employer ou de vaincre votre coeur à vous gagner ceux de votre sang ; et il faut prendre tant d'accortise et de condescendance, qu'ils se plaisent à se rejoindre à vous. Qu'il ne tienne jamais à vous que vous ne puissiez manier leur fidélité à votre plaisir et tempérer par votre affable suavité leurs humeurs effarouchées en la connaissance de leurs crimes.
  « Quand on pourrait venir en la connaissance de la mauvaise volonté de quelqu'un, il faudrait apporter toutes les machines de la puissante douceur pour les vous faire posséder.
  « Lorsque j'aurai pu mettre quelques deniers dans mon épargne, je fais état de me rendre auprès de vous, et d'aller vous offrir mes humbles services comme je le fais à présent, à vos pieds...
  « Je me laisse couler dans une peine d'esprit, qui me fait craindre que mes écritures ne vous abordent avec trop de privauté ; ce qui ne laissera pas de mériter son pardon, parce qu'elle est la production d'une amitié, qui mêmement pour de telles fautes ne doit jamais attirer qu'amitié. C'est aussi cette cordiale amitié qui prie toujours pour la conservation de votre sacrée personne, et pour l'heureuse conduite de vos états (2). »

  Le Père Fournier ne donne pas la date de cette lettre, et il pense que Gelu plaide ici la cause de l'odieuse Isabeau. Il cite à la suite une intéressante lettre qu'il dit adressée à cette mère dénaturée ; le contexte même prouve qu'elle a été adressée non à la mère, mais à la belle-mère du jeune prince : Gelu vante la bonté d'esprit, le sens, la prudence, la discrétion au-dessus de la portée de son âge, les dons de la nature et du ciel, dont Charles est abondamment partagé. C'est une affaire, dit-il, qui vous touche de ramener les seigneurs à leur devoir, quand ils se seront piqués contre leur monarque, votre fils (3)...


                                                 


Sources : t.I "La pucelle devant l'Église de son temps" - Ayroles - 1890 - p.32 à 36.
Quicherat - t.III - 1845 - p.395 et suiv.

Notes :
1 Hist. des Alpes Maritimes, f° 331 v°.

2 Hist. des Alpes Maritimes, f° 341 v°.

3 Ibid.




Les témoignages

Index


Les autres témoignages :
- les écrits de J.Gelu
- le traité de J.Gelu
- la note de Guill. Girault
- Jean Rogier
- la chronique de Lille
- la chron. de Vigneulles
- Henri de Gorcum
- Clerc de Spire
- Brevarium Historiale
- Jean Nider
- Baptiste Fulgose
- Guerneri Berni
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