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Jean
Nider (1) - Traité de Maleficiis |
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ean Nider, ou Nieder, fut un des personnages ecclésiastiques les plus
renommés de la première partie du xv° siècle. Né, dans les vingt ou
trente dernières années du siècle précédent, au diocèse de Coire en
Suisse, d'autres disent en Alsace, il entra fort jeune dans l'ordre de
Saint-Dominique, et y reçut une solide formation religieuse et scientifique
qui le rendit apte aux plus hautes fonctions de son ordre. Il fut, en effet
professeur de théologie et d'Écriture sainte à l'Université de Vienne,
prédicateur réputé l'un des meilleurs de son temps, inquisiteur, supérieur
de plusieurs couvents de Frères Prêcheurs, assista au concile de
Constance et à l'assemblée de Bâle, et composa plusieurs écrits, dont
le plus fameux fut le Malleus Maleficarum, Marteau des Sorcières. Le
cinquième livre de cet ouvrage a pour titre Formicarium. Nider tire de
l'exemple des fourmis des leçons pour la conduite à tenir vis-à-vis des
hérétiques, et surtout des sorciers, dont il rapproche les néfastes influences Jean Nider, ou Nieder, fut un des personnages ecclésiastiques les plus
renommés de la première partie du XV ° siècle. Né, dans les vingt ou trente dernières années du siècle précédent, au diocèse de Coire en
Suisse, d'autres disent en Alsace, il entra fort jeune dans l'ordre de
Saint-Dominique, et y reçut une solide formation religieuse et scientifique
qui le rendit apte aux plus hautes fonctions de son ordre. Il fut, en effet
professeur de théologie et d'Écriture sainte à l'Université de Vienne,
prédicateur réputé l'un des meilleurs de son temps, inquisiteur, supérieur
de plusieurs couvents de Frères Prêcheurs, assista au concile de
Constance et à l'assemblée de Bâle, et composa plusieurs écrits, dont
le plus fameux fut le Malleus Maleficarum, Marteau des Sorcières *. Le
cinquième livre de cet ouvrage a pour titre Formicarium. Nider tire de
l'exemple des fourmis des leçons pour la conduite à tenir vis-à-vis des
hérétiques, et surtout des sorciers, dont il rapproche les néfastes influences des propriétés de ces animalcules. Le Formicarium a été détaché du
Malleus et édité à part. Nider a adopté la forme du dialogue entre un
disciple auquel il donne le nom peu honorable de Piger, et un théologien.
C'est dans le Formicarium, au chapitre VIII, qu'il parle de Jeanne la
Pucelle ; non seulement de la vraie Pucelle, mais aussi de la fausse Jeanne
d'Arc, et de la martyre qui rendit témoignage à la vraie, en montant sur le
bûcher avant elle et pour elle, de Pierronne de Bretagne. A ces titres, le
passage va être reproduit tout entier.
« Piger. — Y a-t-il de notre temps des hommes de bien qui, à votre avis,
aient été trompés par des magiciennes et des sorcières?
« Le Théologien. — Je suspends mon jugement sur les faits que je vais
raconter ; mais je dirai ce que rapporte la voix publique et est de notoriété.
Je cite aujourd'hui un professeur de théologie, mon insigne frère,
Henri Kaltyser, inquisiteur de la perversité hérétique. Il remplissait l'an
dernier son office d'inquisiteur à Cologne, ainsi qu'il me l'a raconté. Il
sut que dans les environs il y avait une jeune fille qui, en tout temps, se
donnait les allures d'un homme; elle marchait armée, avait des vêtements
flottants, comme un des soldats soudoyés par les nobles ; elle se livrait à
la danse avec des hommes, festinait et buvait, plus que ne le comporte
le sexe féminin, qu'elle avouait être le sien.
« Le siège épiscopal de Trèves, comme, hélas! encore aujourd'hui, était alors, à la grande douleur des habitants, disputé par deux contendants ;
cette jeune fille se vantait de pouvoir et de vouloir introniser l'un des
deux, ainsi que la vierge Jeanne, dont je vais parler, avait fait pour
Charles roi des Francs, qu'elle avait raffermi dans son royaume. Bien
plus, elle affirmait n'être autre que cette même Jeanne elle-même, que
Dieu avait ressuscitée. Un jour donc étant venue à Cologne avec le jeune
comte de Wertemberg, qui la protégeait et la favorisait, elle accomplissait
en présence des nobles plusieurs choses extraordinaires qui semblaient
relever de la magie. L'inquisiteur lui envoya une citation et lui
intima publiquement l'ordre d'avoir à se soumettre à un sérieux examen.
On racontait qu'elle avait, en présence de tous, déchiré une grande nappe,
et qu'elle l'avait, sous les yeux de tous, remise soudainement dans son état premier, qu'elle brisait le verre en le jetant contre le mur, et qu'en
un instant elle le rendait à sa primitive intégrité; elle faisait d'autres
choses vaines du même genre. La malheureuse refusa d'obéir au commandement
de l'Eglise, le comte susdit empêcha qu'elle ne fût saisie, et
la fit secrètement évader de Cologne. Mais si elle échappa aux mains de
l'inquisiteur, elle n'évita pas le lien de l'excommunication.
« Sous le coup de pareille sentence, elle sortit de l'Allemagne et entra en
France. Un chevalier, pour la soustraire aux peines et au glaive de l'Église, la prit en mariage. Ensuite, un prêtre, je me trompe, un vil séducteur,
parvint à se rattacher. Fuyant secrètement avec lui, elle vint à Metz, où
vivant avec lui dans un état de concubinage, elle montra à tous d'une
manière bien patente l'esprit qui la conduisait.
« Il y a moins de dix ans, on vit en France une jeune fille, appelée Jeanne,
que j'ai déjà nommée. Elle était, à ce que l'on croyait, remarquable par son esprit de prophétie et par sa puissance miraculeuse. Elle portait
constamment le vêtement d'homme. Les doctes épuisèrent inutilement
leurs exhortations pour le lui faire laisser, et ramener à prendre
ceux de son sexe, alors surtout qu'elle disait hautement être vierge et
femme.
« En signe des victoires que je dois remporter, disait-elle, et pour que je prophétise par la parole et par le costume, Dieu m'a envoyée avec un habit d'homme, secourir le vrai roi de France Charles, et raffermir dans la possession de son royaume, d'où cherchent à l'expulser le roi d'Angleterre et le duc de Bourgogne. » Alors, en effet, ces deux princes alliés
opprimaient très lourdement la France devenue un champ de carnages
et de batailles.
« Jeanne marchait toujours à coté de son Seigneur comme l'aurait fait un
chevalier. Elle prédisait bien des événements à venir et des événements
heureux; elle eut sa part dans quelques victoires; et elle accomplissait
de telles merveilles que ce n'était pas seulement la France, c'étaient tous
les royaumes de la catholicité qui en étaient dans l'ébahissement.
« Elle en vint à tel excès de présomption que, même avant d'avoir
reconquis entièrement la France, elle menaçait par lettres les Bohémiens,
parmi lesquels pullulaient alors les hérétiques.
« Séculiers et ecclésiastiques, réguliers et moines se demandaient quel
esprit la conduisait, si c'était l'esprit du démon ou l'esprit de Dieu. Des
hommes du plus haut savoir écrivirent à son sujet des traités, où ilsémettaient sur la Vierge des sentiments non seulement différents, mais
contraires.
« Après avoir été, durant quelques années, d'un grand secours au roi
Charles, et l'avoir consolidé sur son trône, par disposition divine, ainsi
qu'on le croit, elle fut prise par les guerriers anglais et jetée en
prison.
« On fit venir et on convoqua en très grand nombre des maîtres en droit
divin et humain, et elle fut soumise à de longs interrogatoires. J'ai appris
de Nicolas Lamy, licencié en théologie, député de l'Université de Paris
(à l'assemblée de Bâle), qu'elle avait fini par avouer vivre dans la familiarité
d'un Ange de Dieu. Des hommes du plus éminent savoir jugèrent,
d'après plusieurs indices et plusieurs preuves, que cet Ange était l'esprit du mal. Il en avait fait comme une magicienne. Les juges permirent à
la justice séculière de la livrer aux flammes, ainsi que le roi d'Angleterre
l'a fait savoir à notre empereur Sigismond, dans un écrit détaillé où il
donne la suite de cette histoire.
« A la même époque, parurent dans les environs de Paris, deux
femmes disant hautement être envoyées par Dieu, pour venir en aide à
Jeanne la Pucelle. Ainsi que me l'a exposé de vive voix ledit maître Nicolas,
elles furent comme magiciennes et sorcières appréhendées par l'inquisiteur
de la foi. Examinées par plusieurs docteurs en théologie, il fut établi que leurs extravagances étaient l'effet des tromperies du malin
esprit.
« L'une d'elles se reconnaissant séduite par l'ange de Satan, se repentit
sur les représentations des maîtres de ses erreurs passées, et les abjura
comme c'était son devoir. L'autre, persistant dans son opiniâtreté, périt
dans les flammes.
« Piger. — Je ne puis assez m'étonner comment le sexe faible peut en
venir à de tels excès de présomption.
« Le Théologien, — Les simples qui te ressemblent en sont surpris;
mais aux yeux des sages, semblables excès ne sont pas étonnants.
Dans la nature il y a trois classes d'êtres qui, s'ils sortent des limites
ordinaires, soit en bien, soit en mal, atteignent le sommet de la bonté
ou de la perversité ; ce sont la langue, l'homme d'Église et la femme.
Régies par le bon esprit, c'est l'excellent; régies par le mauvais, rien
n'est pire. » (1)
Présentation et texte en latin par Quicherat dans son vol. IV :
Jean Nider, Alsacien, docteur en théologie de l'université de
Vienne, fut prieur des dominicains de Nuremberg, puis de Bâle.
L'année même où il fut appelé dans cette ville, le fameux concile
s'ouvrit, et il y assista. Vers 1439 il eut l'honneur de lire devant
l'assemblée un traité de discipline ayant le titre bizarre de Formicaire, Formicarium, qu'il avait composé pour diriger les religieux
de son ordre dans la confession et dans la recherche de l'hérésie.
La Pucelle est mentionnée dans cet ouvrage avec assez peu de
faveur : ce qui n'est pas surprenant, vu les autorités d'après lesquelles
Jean Nider parle d'elle. Il allègue en effet la circulaire envoyée
par le gouvernement anglais à l'empereur Sigismond, et le
témoignage oral de Nicole Lami, ambassadeur de l'université de
Paris au concile. Ce Nicole Lami, humaniste et théologien distingué,
ne figure pas au procès de Jeanne ; mais il avait été recteur
de l'Université à la fin de 1429, preuve suffisante de son animosité
contre Charles VII et ses adhérents. Enfin notre docteur alsacien
lui-même se trouvait dans une disposition d'esprit assez mauvaise
pour aborder le chapitre de Jeanne d'Arc, car il était rigide
inquisiteur et avait fait brûler quantité de sorcières, muliercularum
quas maleficas vulgus appellat acerrimus investigator, dit l'abbé
Trithème.
Le Formicarium a été publié plusieurs fois et notamment à Douai
en 1602 (in-12). C'est de cette édition qu'est tiré l'extrait suivant,
qui s'y trouve au chapitre VIII du cinquième livre.
Fuit praeterea, infra decem annorum spatia, noviter
in Francia quædam, de qua præmisi, virgo, Johanna nomine, tam prophetico spiritu, quam miraculorum
potestate, ut putabatur, clarens. Hæc enim
veste virili semper utebatur nec ullis doctorum quorumcumque
persuasionibus emolliri potuit ut tales
deponeret vestes, fœmineis contenta, præsertim cum
se palam virginem et foeminam esse protestaretur.
« Sub hoc, inquit, habitu virili, in signum futuræ victoriae, ut verbo prædicem et habitu, a Deo miss a sum juvare verum Francorum regem Carolum et in suo firmare regno, a quo eum fugare nituntur rex Angliæ et dux Burgundiæ. » Pro tunc enim hi
juncti mutuo cædibus et armis Franciam premebant
gravissime.
Igitur cum suo domino Johanna continue velut
miles equitabat, futura et fausta multa prædicebat,
victoriis bellicis quibusdam intererat et alia mira talia
perpetrabat, de quibus nedum Francia, sed omnia
christianorum regna stupebant. Ad tantam denique
præsumptionem venit Johanna ut, nondum adepta
Francia, jam Bohemis, ubi hæreticorum multitudo
tunc fuit, minas intentaret per litteras. Dubitabant
exinde sæculares et ecclesiastici, regulares et
monastici quo spiritu regeretur, diabolico an divino.
Scripserunt proinde quidam viri litteratissimi tractatus
ejus ex parte, in quibus, non modo diversa, sed
etiam adversa de Virgine senserunt. Postquam autem
regem Carolum in multis juvisset et firmasset regno,
annis quibusdam, demum nutu, ut creditur, divino,
per Anglicorum armatam capta est et incarcerata.
Accersitis autem et vocatis in magna multitudine magistris, tam divini, quam humani juris, multis
diebus examinata est. Et prout a magistro Nicolao
Amici, licentiato in theologia audivi, qui ambasiator
fuit universitatis parisiensis, tandem ipsa fassa est se
habere familiarem Dei angelum, qui judicio litteratissimorum
virorum judicatus est esse malignus spiritus
ex multis conjecturis et probationibus. Per quem
spiritum velut magam effectam, ipsam ignibus per
publicam justitiam consumi permiserunt, et prout de
hac historia rex Angliæ nostro imperatori Sigismundo
satis la te scripto tenus historiam innotuit.
Eodem tempore duæ foeminæ prope Parisius surrexerunt,
se publice dicentes missas a Deo ut virgini
Johannæ essent in subsidium ; et quemadmodum a
prædicto magistro Nicolao vivæ vocis organo audivi,
obinde velut magæ vel maleficæ per inquisitorem
Franciæ captæ sunt, et per plures sacræ theologiæ
doctores examinatæ, tandem repertæ sunt maligni
spiritus deliramentis deceptæ. Unde, quum una ex
eisdem foeminis se per angelum Satanæ seductam
conspiceret, ex magistrorum informatione a coeptis
resipuit, et errorem, prout debuit, statim revocavit.
Alia vero in pertinacia permanens, ignibus consumpta
est.
Source
: Présentation et traduction : J.B.J Ayroles "La vraie Jeanne d'Arc - t.IV".
Texte latin : Quicherat, t.IV, p.502 et suiv.
Notes :
* NDLR : Le Malleus Maleficarum (Marteau des sorcières), est un traité des dominicains allemands Henri Institoris (Heinrich Kramer) et Jacques Sprenger (Jacob Sprenger), publié à Strasbourg en 1486 ou 1487.
1 Note de J.B.J. Ayroles : Cette page de Nider donne lieu à d'importantes remarques :
- 1° Nous voyons à quelles sources empoisonnées le célèbre dominicain
avait puisé ses informations. D'une part, c'est Nicolas Lamy, un des grands
personnages de la corporation qui fut l'implacable ennemi de la céleste
envoyée, de l'Université de Paris. Si Lamy ne fut pas présent à Rouen,
il fut à Bâle le collègue actif des Erard, des Beaupère, des Courcelles, ces
grands acteurs du drame sacrilège de Rouen et de Bâle ; d'une autre part,
Nider puise dans la lettre empestée que la cour d'Angleterre avait
envoyée à l'Empereur et à tous les rois, ducs, etc., de la chrétienté
entière. Impossible de rien trouver de plus déterminé contre la victime
de la place du Vieux-Marché.
Cependant le Théologien est loin d'être convaincu. Il dit, en effet, qu'il
suspend son jugement sur les faits qu'il va raconter. Il est de toute évidence
qu'il ne le suspend pas sur la des Armoises, ou la fausse Jeanne
d'Arc. A ses yeux elle est, — ce qu'elle était vraiment — une indigne
scélérate. Son doute ne porte donc que sur la Vénérable, et sur celle qui la crut inspirée au point de monter sur le bûcher en témoignage de
sa foi.
- 2° Le récit du religieux nous apprend de précieux détails sur l'idée
que l'on se formait de la Vénérable dans l'Allemagne et la chrétienté
entière. Elle était regardée comme une Vierge, remarquable tant par
l'esprit de prophétie que par le don des miracles. Les merveilles qu'elle
accomplissait étaient telles qu'elles jetaient dans la stupéfaction non pas
seulement la France, mais encore tous les royaumes de la chrétienté.
Virgo... tam prophetico spiritu quam miraculorum potestate, ut putabatur,
clarens... mira talia perpetrabat, de quibus nedum Francia, sed
omnia christianorum regna stupebant.
- 3° La Pucelle portait l'habit viril, in signum victoriæ, ut verbo prædicem
et habitu... Encore qu'il y eût un autre motif, celui-là existait; il a été
allégué par Jeanne au cours du procès.
- 4° Nider fait dire à Jeanne : « Je suis envoyée par Dieu pour aider le
vrai roi de France Charles et raffermir dans son royaume », et il confesse
qu'il en a été ainsi, par cette transition à sa captivité : Postquam regem
Carolum in multis juvisset et firmasset regno. Il dit qu'elle fut prise, ut
creditur, nutu divino, ce qui est vrai, mais dans un sens différent de
celui du théologien. Les Saintes disaient à leur disciple : Il faut que tu
sois prise.
- 5° L'authenticité de la lettre aux Hussites reçoit une confirmation de
ce passage du dominicain. Encore qu'il affirme que l'on composa des
traités tant pour que contre la milieu divine, nous ne possédons en
dehors du procès de condamnation que des traités pour ; car l'on ne
peut pas donner le nom de traité aux assertions gratuites et en opposition
avec les faits que la haine a laissées tomber de la plume des auteurs
anglo-bourguignons.
- 6° Même avant son martyre, Jeanne, comme le Sauveur, a eu son témoin,
et son témoin jusqu'au bûcher. Nider, qui, avec Chuffart, est le seul qui
nous parle de Pierronne de Bretagne, ne donne pour motif de son supplice
que le témoignage qu'elle rendait à Jeanne. Il était cependant à bonne
source pour savoir la vraie raison de la condamnation, puisqu'il l'a
apprise de la bouche même de l'un des juges. Pierronne de Bretagne
mériterait une étude sérieuse, basée sur des documents ; mieux vaut
cependant se contenter de ce que nous en disent Nider et Chuffart que
d'échafauder, comme on l'a fait, des romans sur ce nom défiguré. Le
roman, la fantaisie, le conte, voilà les vrais fléaux de la céleste histoire.
C'est vouloir barbouiller le poème réel créé par l'infinie sagesse.
Fallait-il que l'Université de Paris fût animée d'une vraie rage contre
la Pucelle pour condamner au feu celle qui soutenait avec la catholicité qu'elle était divinement envoyée, alors même que la cause n'avait été
examinée que par un tribunal favorable, celui de Poitiers. Que pouvait
attendre la captive, lorsque neuf mois avant le supplice les abominables
docteurs se montraient si barbares ! Anathème à leur mémoire !
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