Ordo de l'église de Châlons
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n 1874, M. Léopold Delisle publiait dans le Bulletin de la Société de l'Histoire de Paris la note qui va être traduite et qu'on lit en latin au verso du troisième feuillet de garde du manuscrit 10579 de la Bibliothèque nationale. C'est un Ordo de l'Église de Châlons. Maître Nicolas de Savigny
dont il va être question, chanoine de Paris, doyen de Lisieux, fut un des avocats les plus célèbres du commencement du XVe siècle. Il mourut en
1427, d'après Siméon Luce, qui a très largement exploité la remarque de l'ecclésiastique de Châlons 1. L'on ignore l'auteur de cette remarque
que voici :
J'ai lu dans un livre de Maître Nicolas de Savigny, autrefois avocat au parlement de Paris, les lignes suivantes écrites de sa main :
« L'an du Seigneur 1407, la vigile de Saint-Clément, jour où le duc d'Orléans, frère du roi de France fut tué à Paris, où les ponts de Paris furent rompus, le Vendredi Saint coïncida avec la fête de l'Annonciation. L'on dit que toutes les fois qu'il en est ainsi, il arrive des événements tout à fait extraordinaires (stupenda evenient).
« La coïncidence eut lieu encore en l'an du Seigneur 1429 ; et peu de temps après Pâques, la Pucelle prit les armes, leva sa bannière contre les Anglais, leur fit abandonner le siège d'Orléans, les chassa de Jargeau, de Meung, de Baugency, peu de temps après les battit dans la Beauce; durant l'été qui suivit, Charles, roi de France, assisté de la même Pucelle, passa la Seine avec son armée, reçut l'obéissance des cités de Troyes, de Châlons, de Reims, de Soissons, de Senlis, de Beauvais, qui précédemment tenaient pour les Anglais; et par le seigneur Regnault de Chartres, archevêque de Reims, par le seigneur Jean de Sarbruk, évêque et comte de Châlons, pair de France, assistés du seigneur Jean de Tournebu, évêque de Séez, et de l'évêque d'Orléans, personnage d'origine écossaise, il fut sacré à Reims, le XVII juillet de l'année sus-énoncée ».
Un peu plus bas, la même main a écrit : « Charles de France est sacré à Reims; donc Henri d'Angleterre est exclu : Remis sacratur Carolus Francie, Ergo frustratus Henricus Anglie ».
Source : Présentation : "La vraie Jeanne d'Arc - t.III : La libératrice" - J.-B.-J. Ayroles - 1897, p.274.
Notes :
1 Jeanne d'Arc à Domrémy, p. 297
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